50 camions transportant chacun 36 tonnes de ciment ont démarré samedi de Lomé pour alimenter tout le nord, jusqu’à Dapaong, afin de juguler la pénurie du ciment constatée ces derniers jours, ont indiqué ce samedi des responsables de ladite Société CIMTOGO.
Des journalistes ont été également témoin du départ de certains camions, d’autres ayant déjà quitté Lomé tôt le matin.
Plusieurs localités du pays sont confrontées depuis quelques semaines à une pénurie de ciment, situation ayant entraîné une forte spéculation dans plusieurs points de ventes.
Dans une sortie médiatique effectuée ce samedi, M. Jean Adoléhoumé, directeur administratif et des ressources humaines de CIMTOGO, a longuement expliqué les raisons qui ont conduit à une telle pénurie.
« Plusieurs raisons expliquent la situation. Il y a tout d’abord les raisons conjoncturels. Vous n’êtes pas sans savoir qu’il y a beaucoup de travaux de construction pendant la saison sèche, parce que le ciment a besoin de soleil pour durcir. Donc, en saison sèche la demande s’accroît significativement.
Deuxième raison : nous sommes face à un diktat des transporteurs qui protestent contre le coût de transport du ciment dans certaines zones éloignées. Troisième raison : nous sommes en pleine saison de récolte du coton, d’où le transport de coton. Donc les transporteurs préfèrent transporter ces produits dont ils fixent eux-mêmes le coût de transport plutôt que de transporter le ciment. Donc pendant cette période, notre parc de camions est vide », a longuement expliqué M.Adoléhoumé.
Ce dernier n’a pas passé sous silence, des mouvements sociaux chez l’un des concurrents de CIMTOGO, ce qui a complètement bloqué sa production.
« Chez un autre concurrent, il y a eu la panne de l’un de ses broyeurs. Ce qui a considérablement réduit sa production. Donc CIMTOGO était seul face à la forte demande. N’oublions pas aussi les grands travaux d’infrastructures qui sont effectués sur toute l’étendue du territoire et qui consomment beaucoup de ciment », a-t-il souligné.
Selon lui, le problème de pénurie du ciment est ponctuel chaque année.
« Mais un de nos partenaires du Niger nous a fourni 50 camions qui vont chacun transporter 36 tonnes de ciment pour tout le nord du Togo jusqu’à Dapaong. Nous rassurons la population que CIMTOGO continue de produire du ciment ».
Selon certaines rumeurs, CIMTOGO privilégierait ses clients de l’étranger, information catégoriquement rejetée par le directeur administratif et des ressources humaines de ladite Société.
« Certains disent que CIMTOGO privilégie l’étranger, ce qui est complètement faux. Par exemple en 2014, CIMTOGO a seulement exporté 29% de sa production. Les 71% de la production sont restés au Togo », a précisé M.Adoléhoumé.
Près de 7.000 tonnes de ciment sont produits chaque semaine par CIMTOGO.
Mais pourquoi CIMTOGO ne pouvait pas disposer de ses propres camions pour éviter de ces genres de désagréments aux clients ?
Selon M.Adoléhoumé, CIMTOGO est spécialisée dans la fabrication du ciment : « Nous avons des distributeurs agréés sur toute l’étendue du territoire qui fournissent eux-mêmes les camions de transports ».
Il a invité les populations à toujours faire confiance à la société. Il surtout exhorté l’Etat togolais à accompagner leurs transporteurs.
Rappelons que CIMTOGO est l’un des trois producteurs de ciment au Togo. Fondée en 1969, inaugurée en 1971 par le groupe Lambert, la société sera rachetée en 1984 par un groupe cimentier d’Europe du nord : Scancem International, à son tour intégré en 1999 au groupe HEIDELBERGCEMENT, un des leaders mondiaux dans le domaine du ciment et des matériaux de construction.
L’usine de CIMTOGO a connu entre 2000 et 2002 un plan de modernisation pour un investissement d’une dizaine de milliards de Francs CFA, visant à augmenter la capacité de l’usine, et à mettre au standard européen le niveau de protection de l’environnement.
L’usine dispose d´équipements à la pointe de la technologie. La rigueur des procédures à tous les stades de la production et le savoir faire des hommes permettent de garantir la conformité des produits aux normes Européennes. FIN
Chrystelle MENSAH/ Rédaction
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