Vague de réactions, après la nomination du colonel Yotroféi : Le ministre Bawara dénonce la « stigmatisation » et appelle à la « retenue »

Le ministre de l’administration territoriale Gilbert Bawara a appelé ce jeudi à la « retenue », suite à la vague de réactions au lendemain de la nomination du Lieutenant-colonel Massina Yotroféi à la tête de la gendarmerie nationale.

Ancien patron de l’Agence nationale de Renseignements (ANR), le Lieutenant-colonel Yotroféi avait été porté à son nouveau poste le 9 octobre dernier.

Plusieurs inculpés dans l’affaire du complot contre la sûreté de l’Etat, avait affirmé –lors du procès en septembre en 2011– avoir été torturés dans les locaux de cette agence. Un rapport de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) a également épinglé l’ANR, ainsi que son patron. Depuis lors, le colonel Massina Yotroféi, est resté tout le temps dans l’ombre.

Sa nomination à la tête de la gendarmerie nationale a suscité de vives réactions dans la presse et surtout la colère des Organisations de Défense des Droits de l’Homme (ODDH).

Le 17 octobre dernier, neuf ODDH regroupées en « Synergie », ont fortement critiqué le chef de l’Etat pour cette nomination et exigé le départ « pur et simple » du colonel Yotroféi de la tête de la gendarmerie nationale.

« Nul n’ignore que le Colonel Yotroféi décrié par tous, a été un grand tortionnaire de l’ANR pour avoir exercé des actes de torture sur les accusés dans la ténébreuse affaire d’atteinte à a sûreté de l’Etat. Il s’agit d’une grave insulte non seulement à l’égard de la CNDH, mais également à l’endroit des organisations de défense des droits de l’homme, de tout le peuple togolais et de l’ensemble de la communauté internationale qui ne cesse chaque jour, de se battre ardemment pour la promotion et la protection des droits de l’homme au Togo », écrivaient ces ODDH dans un communiqué rendu public.

Ce jeudi, le ministre de l’administration territoriale a appelé à la « retenue », dénonçant la « stigmatisation ».

« Je ne souhaite pas les procès d’intention, la caricature, la stigmatisation, les invectives. Je préfère que chacun soit jugé sur la base des actes qu’il pose », a déclaré M. Bawara sur Kanal Fm.

« Voilà un de nos concitoyens qui vient d’être nommé, il n’a encore posé aucun acte qui pourrait justifier ou motiver les cris d’orfraie que nous écoutons à droite et à gauche et on se met à le vilipender. Je ne crois pas que cela contribue à la sérénité nécessaire. Je voudrais en appeler au sens de la retenue », a-t-il indiqué.

« Jugeons chacun au niveau des responsabilités qui lui sont confiées par les actes qu’il pose en cette qualité. Partout dans le monde, nous avons tous que les services chargés des renseignements ont leurs méthodes qui peuvent ne pas être celles que les organisations de défense des droits de l’homme souhaiteraient. Notre concitoyen est nommé à la tête de la gendarmerie, accordons lui le bénéfice du doute. Laissons-le travailler, il est ouvert. Je ne veux pas contribuer à cette forme de lynchage et de dénigrement », a-t-il souligné.

M.Bawara a appelé la population à faire « confiance » au nouveau directeur de la gendarmerie.

« Faisons lui confiance. Il travaillera selon les normes, les règles qui sont définies et il s’inscrira dans le sillage du travail qui a été fait ces dernières années dans notre pays », a ajouté le ministre. FIN

En Photo: Le Lieutenant-colonel Massina Yotroféi

Junior AUREL

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