Ebola: Le pire est encore à venir, l’épidémie s’étend en Afrique

Face à la « propagation exponentielle » d’Ebola, les pays africains en proie à l’épidémie tentaient mardi de s’organiser pour « freiner la transmission » de la maladie, première étape prioritaire dans la « guerre contre le virus », selon l’OMS.

Par ailleurs, un médecin de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) contaminé dans l’est de la Sierra Leone, aux confins de la Guinée et du Liberia, épicentre de l’épidémie, était en cours d’évacuation. Il s’agit vraisemblablement du patient qui devait être transféré aux Etats-Unis mardi, bien qu’aucun détail n’ait été donné sur son identité.

Alors que l’épidémie a déjà fait plus de 2.000 morts en Afrique de l’Ouest depuis le début de l’année, un rapport publié lundi par l’OMS a fait l’effet d’un nouveau coup de tonnerre.

« Plusieurs milliers de nouveaux cas d’Ebola sont attendus au Liberia dans les trois prochaines semaines », a averti l’organisation.

Et mardi l’OMS a reconnu qu’il serait irréaliste à ce stade de vouloir arrêter la propagation du virus dans les zones où le nombre de cas « augmente exponentiellement », comme dans la capitale libérienne Monrovia, se fixant pour objectif de la freiner.

Dans ces zones, « nous visons une stratégie en deux étapes: d’abord réduire la transmission autant que possible, puis quand elle deviendra contrôlable, nous essaierons de l’arrêter complètement », a déclaré le Dr Sylvie Briand, directrice de l’épidémiologie à l’OMS.

« C’est une guerre contre le virus », a-t-elle souligné à Genève, disant « toujours espérer que nous pouvons la gagner ».

L’épidémie, la plus grave depuis l’identification de cette fièvre hémorragique en 1976, a fait plus de 2.000 morts pour quelque 4.000 cas depuis le début de l’année au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée.

Sept décès ont été aussi recensés au Nigeria, première puissance économique du continent, et un malade de Guinée est entré au Sénégal.

La saturation des centres de traitements (240 lits disponibles dans la province de Monrovia, et 260 en cours d’installation, pour des besoins estimés à 1.000) favorise la contagion, a souligné l’OMS, les malades, obligés de rester dans leur quartier, « contaminant inévitablement » leur entourage.

Afin de pallier à cette pénurie, l’organisation recommande l’équipement et la formation des populations « pour prendre soin avec plus de sécurité des patients d’Ebola qui ne peuvent être hospitalisés », y compris par la distribution de matériel de protection aux familles.

– Fermeture des frontières –

Les autorités libériennes, invoquant le soutien et la coopération de la population à leurs efforts, ont levé lundi la quarantaine de Dolo Town, à l’est de Monrovia, et réduit de deux heures le couvre-feu nocturne imposé dans tout le pays depuis le 20 août.

La Chine, un des principaux investisseurs dans cette région, comme sur l’ensemble du continent, a annoncé mardi un renforcement des mesures de précaution à ses frontières, visant les personnes, véhicules, biens de consommation, ainsi que le courrier, en provenance des pays touchés.

Onze groupes internationaux présents en Afrique de l’Ouest, parmi lesquels le géant de l’acier ArcelorMittal, ont de leur côté appelé lundi à lever « toute restriction aux voyages », ainsi qu’à « la création immédiate de couloirs humanitaires et économiques vers les pays touchés ».

L’Union africaine (UA), qui brille par son absence depuis le début de cette crise, a exhorté ses membres, dont beaucoup ont fermé leurs frontières aux habitants de ces pays, à « lever toutes les interdictions de voyage », lors d’une réunion lundi à Addis Abeba.

La Gambie, limitrophe du Sénégal, après avoir suspendu en août ses vols en provenance de Guinée, du Liberia et de Sierra Leone, a interdit l’accès à son territoire aux ressortissants de ces trois pays, ainsi que du Nigeria, a-t-on appris de sources douanières.

Soucieux de donner l’exemple d’une solidarité africaine, le Maroc, deuxième investisseur du continent, dont la compagnie aérienne Royal Air Maroc est l’une des dernières à desservir les trois pays les plus touchés, accueillait mardi une forte délégation guinéenne, lors d’un Forum économique consacré à la Guinée, maintenu à Casablanca.

SOURCE : AFP

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