Commémoration de la journée internationale de la veuve au Togo: Dédicace du recueil « Kyrielle de témoignages sur la souffrance des veuves au Togo », œuvre du Dr. Charles Birregah

Pour annoncer les couleurs de la célébration de la Journée internationale de la veuve prévue pour le 23 juin, le Dr. Charles Birregah, président du Fond d’Aide aux Veuves et Orphelins (FONDAVO) a présenté vendredi à Lomé, son dernier chef d’œuvre baptisé « Kyrielle de témoignages sur la souffrance des veuves au Togo ».

Placée sous le parrainage de Mme Dédé Ahoeéfa Ekoué, ministre de l’action sociale, de la promotion de la femme et de l’alphabétisation, la cérémonie de dédicace s’est déroulée devant une cinquantaine de femmes-veuves, membres de FONDAVO et une dizaine de personnalités engagées dans la lutte pour les droits des veuves et orphelins.

« Kyrielle de témoignages sur la souffrance des veuves au Togo » est un recueil qui compile et présente les récits de ces femmes ou jeunes femmes qui, en plus d’avoir perdu leurs époux, sont quotidiennement soumises aux pesanteurs sociaux.

C’est un ouvrage qui donne la parole à ces femmes qui, du jour au lendemain ont tout perdu ou qui ont du renoncer à leur part d’héritage à la disparition de leur conjoint pour éviter les déchirements familiaux et qui sont soumis à la pauvreté extrême et vivent dans la précarité la plus humiliante avec leurs enfants.

C’est aussi un ouvrage qui montre l’engagement de son auteur dans la lutte pour le respect des droits de la veuve et de l’orphelin et qui tel un prophète ou un missionnaire, voudrait déblayer l’horizon assombrit qui se lèvera si rien ne se fait pour permettre à cette couche vulnérable de la société de souffler.

« La veuve togolaise souffre, elle est dans une situation d’esclave, de pauvreté extrême. Dès lors que la mort naturelle n’existe pas en Afrique, elles sont accusées de sorcellerie, et deviennent les meurtrières désignées de leur époux. De la même manière qu’il a fallu que des humanistes aient écrit, aient transposé et porté les témoignages pour que le monde prenne conscience du caractère avilissant de l’esclavage, ce recueil a donné la parole à ces femmes qui vivent quotidiennement la souffrance liée au veuvage et entraîner une prise de conscience » a déclaré l’auteur.

Par ailleurs, poursuit-il : « Il nous faut remercier les autorités togolaises, notamment le chef de l’Etat Faure Gnassingbé qui s’est personnellement investi dans l’élaboration et la promulgation en juillet 2012 du nouveau code de la famille et des biens. Même si cela est grand, il reste encore beaucoup à faire. Par exemple au niveau de l’interprétation des articles 411, 412 et 418 de ce nouveau code qui pose toujours problème (…). Nous voulons une abolition pure et simple des rites de veuvages. Si rien n’est fait ou ne se fait, nous risquons d’atteindre des points de rupture et sombrer dans des difficultés. Ces enfants abandonnés à eux-mêmes du fait de la précarité de leur mère, sont ceux qui composent les rebellions que nous voyons dans les autres pays, parce qu’ils sont aigris contre la société, ils sont prêts à commettre toutes les formes d’atrocités ».

Avec un style simple, accessible, sans rhétoriques littéraires ni tournures savantes qui rendraient complexe la lecture et la compréhension de cet ouvrage, l’auteur a réussi à transmettre ce message d’une profondeur inouïe à son lectorat. Un lectorat qu’il exhorte à sortir de l’inaction de la léthargie.

« Le combat des veuves, c’est avant tout le combat des hommes avant d’être celui des femmes. Le meilleur testament que l’on puisse faire à sa femme et à ses enfants, c’est se lever en tant qu’homme pour libérer aujourd’hui et maintenant la veuve. Il ne faut plus se taire et croire que cela n’arrive qu’aux autres. Le véritable problème aujourd’hui reste l’indifférence devant la souffrance des veuves et des orphelins. Il faut réveiller les consciences. Il faut tendre une main généreuse aux veuves et aux orphelins, si nous voulons préserver la paix sociale ».

Prenant la parole, la ministre de l’action sociale a souligné l’importance et la qualité du travail fait par FONDAVO et a encouragé l’auteur pour son engagement dans la cause des veuves et orphelins. Elle a aussi appelé à la mobilisation de tous pour mettre en avant la lutte pour la cause des femmes.

« Je salue cet ouvrage qui s’est donné pour mission de briser le silence et de donner la parole aux veuves pour qu’elles disent ce qu’elles vivent et disent le soutient dont elles ont besoin mais aussi leur espoir. Cet ouvrage est un instrument puissant de réveil de conscience. Il nous dit assez, assez, il faut qu’on se mobilise pour l’action. C’est un outil important de mobilisation sans précédent pour soutenir la veuve. Il faut qu’ensemble on se mobilise pour relever ce défi », a martelé Mme Dédé Ahoéfa Ekoué.

« J’espère que beaucoup de gens à travers les témoignages de cet ouvrage vont se réveiller pour savoir que le problème des veuves est un problème de nous tous. Et que nous pouvons et nous devons trouver une solution. C’est possible, si nous sommes ensemble, c’est possible si nous sommes honnêtes avec nous-mêmes. Il n’y a rien d’honorable à dépouiller une femme qui a déjà perdu son mari, il n y a rien d’honorable à dépouiller des orphelins qui ont perdu leur père, il n y a rien d’honorable à donner la douleur à quelqu’un qui est déjà abattu par la perte d’un être cher », a-t-elle poursuivi.

« J’aimerais saisir cette occasion pour dire à tous les hommes d’aider les femmes à venir à bout de ce problème, parce que nos sœurs souffrent. J’aimerais aussi dire à toutes les femmes de prendre aussi les dispositions en s’appropriant de tout ce qu’elles ont comme droit et les maîtriser », a souligné la ministre, invitant chacun à «jouer sa partition ».

Notons que l’édition de l’ouvrage a été sponsorisée par la société de jeu « Lydia Ludic » qui est l’un des partenaires de FONDAVO dans sa lutte pour la cause des veuves et des orphelins depuis trois ans.

Aussi, l’auteur, Charles Birregah est docteur en sciences de gestions option finance de l’Université de Lille II (France). Il est le gérant associé du cabinet Audit expertise comptable. Enseignant à l’Université de Lomé, il est inscrit au tableau de l’ordre national des experts comptables et des comptables agréés. Il a déjà écrit trois ouvrages dont le « précis de la fiscalité togolaise avec une comparaison de la fiscalité burkinabé ».

Précisons que le Fond d’Aide aux Veuves et Orphelins (FONDAVO) est une association créée le 16 avril 2009 et qui lutte contre les discriminations faites à l’endroit des veuves et des orphelins et leur apporte des soutiens financier, moral et matériel. Elle est présidée par Charles Birregah. FIN

En Photo: Charles Birregah (au milieu) lors de la soirée

Sosthène Houmey-Hakeh

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