Fin du dialogue : Le « rapport » adopté en l’absence des principaux partis de l’opposition, Mgr Barrigah « déçu » (PAPIER GÉNÉRAL)

Le dialogue entre responsables des partis politiques parlementaires (pouvoir et opposition) entamé le 19 mai dernier en vue des réformes constitutionnelles et institutionnelles s’est achevé ce mardi, séance marquée par l’adoption du « rapport d’étape » en l’absence des principaux partis de l’opposition, a constaté l’Agence Savoir News.

Cinq partis politiques ou regroupement de partis politiques (ANC, ADDI, Arc-en-ciel, UNIR et UFC) ont pris part aux discussions sous la facilitation de Mgr Nicodème Barrigah, ancien président de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR).
Le gouvernement était aussi représenté, mais en qualité « d’observateur ».

Le «rapport d’étape» a été adopté en l’absence des responsables de l’ANC, ADDI et Arc-en-ciel. Ils ont tous claqué la porte des discussions : « nous n’avons pas envie de nous associer à ce document parce l’objectif d’un dialogue ce n’est pas de cataloguer des points de désaccord (…) », a déclaré Me Dodji Apévon de la Coalition Arc-en-ciel.

Au total 12 points ont été abordés notamment la durée et de la limitation du mandat présidentiel, le mode de scrutin pour les élections, les conditions d’éligibilité du président de la république et la réforme de la cour constitutionnelle, les élections locales, la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) et le caractère républicain de l’armée. L’affaire des incendies qui ont ravagé les marchés de Lomé et de Kara (nord) en janvier 2013, était également au menu des discussions.

« Je suis venu serein mais, je ne vous cacherais pas que quelque part je suis déçu parce que je pensais qu’on allait aboutir à quelque chose de plus consensuelle », a déclaré Mgr Barrigah.

Ce dernier était en Israël, quand le choix avait été porté sur lui, pour diriger les débats.

« Il est difficile de donner en un mot ce qui rend assez complexe le problème togolais. Mais, j’ai comme l’impression que le fait d’avoir pendant longtemps eu des difficultés à dialoguer, cela continue dans une certaine mesure. Je fais souvent la différence entre un débat et un dialogue. Quand on va à un débat, on veut convaincre celui qui est là comme facilitateur. Mais, quand on va à un dialogue, ce n’est pas tant au facilitateur qu’on parle. Ce sont ceux qui sont concernés qui doivent se parler », a-t-il indiqué.

« J’ai parfois l’impression que nous menons les dialogues comme s’il s’agissait d’un débat, comme si on était à la recherche d’une tribune pour exposer le bien-fondé de ses points de vue. Au Togo, c’est la caractéristique habituelle des dialogues. Je profite encore pour dire que si on va à un dialogue politique c’est qu’on doit s’attendre à un cheminement d’ensemble pour trouver un terrain d’entente », a poursuivi le Prélat.

A en croire le Facilitateur, tout semble indiquer que c’est le Parlement qui prendra la relève pour la suite des discussions, « à moins que le gouvernement et les partis politiques ne trouvent un autre consensus ».

« Nous allons remettre le rapport au Premier ministre pour les suites à donner à ce document (…) Il était convenu que nous devions au sortir de ce dialogue, faire le point au gouvernement », a conclu Mgr Barrigah.
Mardi soir, l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) a dénoncé mardi soir, le « radicalisme » du parti au pouvoir qui selon elle, « a conduit à l’échec » des discussions.

« Malgré les efforts soutenus déployés jusqu’au dernier jour par le Facilitateur, le pouvoir en place est demeuré inflexible sur les points essentiels, notamment ceux qui ont fait l’objet de recommandations par la CVJR. Ainsi, sur les points relatifs à la limitation du mandat présidentiel et au mode de scrutin à deux tours, le pouvoir s’est obstiné à s’en tenir au statu quo, qui constitue le fondement de la crise politique togolaise », accuse l’ANC dans un communiqué rendu public.

Cette formation politique appelle les populations « à la détermination, à la mobilisation, et à la vigilance » et invite les populations de Lomé et de ses environs à prendre « massivement » part à un meeting d’information samedi prochain à Akassimé (Hanoukopé). FIN

Sosthène HOUMEY-HAKEH (Stagiaire) / Rédaction

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