Le dialogue entre le pouvoir et l’opposition togolaise va démarrer lundi au siège de Togo Télécom à Lomé, en vue des réformes constitutionnelles et institutionnelles avant la présidentielle de 2015.
Sont conviés aux discussions : les responsables des partis politiques siégeant au Parlement. Le gouvernement sera également représenté, mais en qualité de « facilitateur ».
Ces discussions doivent durer au plus deux semaines, ainsi les +protagonistes+ ont jusqu’à fin mai, pour achever les discussions.
Dans quel état d’esprit l’opposition va aborder les discussions ? L’espoir est-il cette fois-ci permis ?
Pour sa Rubrique +TROIS QUESTIONS A+, l’Agence Savoir News a approché Patrick Lawson, vice-président de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC, principal parti de l’opposition). Lisez.
Savoir News : Vous aller entamer lundi les discussions, en vue des réformes politiques. Dans quel état d’esprit comptez-vous aborder ce dialogue ?
Patrick Lawson :
Nous, nous avons toujours conçu que ce dialogue est important pour notre pays. Et à ce titre, on a toujours imaginé une préparation minutieuse à l’avant. Et Dieu faisant bien les choses, dans la démarche du Premier ministre, nous avons remarqué que les deux jours que nous avons passés à la Primature ont été consacrés pour le comité préparatoire. Cela n’a pas été dit ainsi, mais ces deux jours ont servi à préparer le dialogue. Il en sera de même lundi, puisque c’est lundi que les autres partis politiques ajouteront les points qui les préoccupent à la liste que le gouvernement nous a soumise.En plus de cela, c’est ce même jour (lundi), que nous choisirons celui qui va diriger le dialogue. Donc, nous considérons que le dialogue à proprement parler, n’a pas encore démarré. Il ne démarrera qu’une fois que avons la liste complète des points à débattre, et une fois que nous avons une direction pour les discussions.
La troisième chose, concerne toujours la préparation. Il s’agit maintenant de voir comment nous allons débloquer les situations chaque fois qu’il y aura un blocage. Et nous avons décidé – lors de notre dernière séance – que pour qu’on ne donne pas l’impression d’exclure qui que ce soit, nous demandons à ce que les recommandations faites par les différents cadres Permanents de Dialogue et de Concertation (CPDC), soient versées aux travaux du dialogue actuel, de même que le document de la Commission vérité, Justice et Réconciliation (CVJR).
Cela nous permettra de tenir compte, des recommandations faites par les différents CPDC et les recommandations faites par la CVJR. C’est donc, dans un esprit ouvert et constructif que nous voulons mener ce dialogue. Et c’est la raison pour laquelle, le Collectif +Sauvons le Togo+ (CST) et par ricochet l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), ont tenu à informer les journalistes vendredi dernier de la liste des sujets à débattre, présentée par le gouvernement. Il ne s’agit pas d’une liste limitative, mais plutôt des points que le gouvernement considère comme n’ayant pas été encore traités.
Pour le gouvernement par exemple, le statut de l’opposition qui fait partie du dialogue, a déjà été traité et il y a un chef de file de l’opposition. Il considère également que la question ayant trait à la réforme de la justice, a été également traitée.
Donc le gouvernement sera là, et chaque fois, nous leur poserons des questions sur ces points restés en suspend, ou considérés déjà comme traités. Leurs explications permettront de relancer le débat. Mais, sachez que nous avons abordé ce dialogue dans un esprit constructif de part et d’autre.
J’ai l’impression que cette fois-ci, nous voudrions aboutir, parce que ce pays a trop souffert. Et nous-mêmes, on commence à être fatigués de dire la même chose tout le temps. On voudrait que ces réformes politiques soient faites et qu’on aille à des élections. Ainsi, quand le meilleur va gagner, il serrera la main au vaincu.
Q : Avez-vous vraiment espoir ?
R :
Si on n’a pas d’espoir, on serait déjà tous morts. C’est grâce à l’espoir et à l’espérance divine que nous arrivons à vivre au Togo. Donc, il faut toujours continuer à espérer.Q : Nous apprenons dans les coulisses que le CST et la Coalition Arc-en-ciel se concertent pour harmoniser leurs points de vue. Confirmez-vous cette information ?
R : Je confirme l’information. C’est le minimum, puisqu’entre frères, il y a toujours des divergences. Mais quand ils ne se parlent pas, ils ne lèvent jamais ces divergences-là. Nous nous parlons, il y aura toujours des problèmes. Mais l’essentiel, c’est qu’il n’y ait pas de rupture entre nous. Que les discussions entre nous continuent et on trouvera toujours des solutions. FIN
Propos recueillis par Junior AUREL
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