Col Yark Damehame: « A aucun moment, les chefs ne disent aux éléments de violenter les journalistes »

« A aucun moment, les chefs ne disent aux éléments de violenter les journalistes. Nous savons ce que vous nous apportez comme assistance dans notre travail », a déclaré dimanche lors d’une conférence de presse le ministre de la sécurité le Colonel Yark Damehame, suite aux violences exercées par des gendarmes sur un journaliste.

Jeudi dernier, Kossi Thémanou, journaliste stagiaire au bimensuel Focus Infos a été tabassé dans le quartier Hanoukopé par des gendarmes lors d’une +Opération Entonnoir+ (saisie d’essence frelatée), alors qu’il tentait d’interviewer une dame témoin de l’opération et de prendre de photos.

Selon le ministre, M.Thémanou faisait son travail de journaliste quand il a constaté des éléments de la gendarmerie mener l’opération.

« Il a commencé par faire son travail de journaliste, il a même exhibé sa carte. Mais cela ne les a pas empêché de l’embarquer, après l’avoir bousculé. Ils lui avaient donné quelques coups. Arrivé à la gendarmerie, il a été également roué de coups. Pris de remords, ils lui ont demandé d’accepter le règlement de cet incident à l’amiable », a expliqué le ministre.

« A aucun moment, les chefs ne disent aux éléments de violenter les journalistes. Nous savons ce que vous nous apportez comme assistance dans notre travail. Eux-mêmes le savent. Et nous leur demandons de faire le travail de façon professionnelle », a souligné le Colonel Yark Damehame.
« Nous ne savons pas pourquoi ils sont allés jusqu’à exercer de violences sur lui », a indiqué le ministre, affirmant que les deux éléments (adjudants gendarmes) sont « mis aux arrêts ».

« Ce sont des hommes et des femmes que nous conduisons. Ce n’est pas aussi facile (…). Nous allons continuer par travailler », a-t-il ajouté.

Samedi, le ministre avait, dans une déclaration à l’Agence Savoir News, présenté ses « excuses » au journaliste violenté. Il a également rencontré ce dernier, son directeur ainsi que des responsables de l’Union des Journalistes Indépendants du Togo (UJIT) et le Conseil National des Patrons de Presse(CONAPP).

Le Col Yark Damehame a également décidé de rembourser les frais médicaux au journaliste. M.Thémanou avait reçu des « soins d’urgence dans une clinique » de la capitale.

Rappelons qu’au lendemain de l’acte, des organisations et associations de journalistes sont montées au créneau pour condamner ces actes de violences.
Dans un communiqué conjo
int, l’UJIT) et le CONAPP avaient demandé au ministre de la sécurité d’infliger des « sanctions exemplaires » aux gendarmes, auteurs de ces agressions, afin de « dissuader à l’avenir, toute quelconque velléité de récidive ».

SOS Journaliste en Danger avait de son côté, invité impérativement le ministre de la sécurité et toutes les autorités en charge de la sécurité dans notre pays à « prendre toutes les dispositions, afin d’éviter que ces événements malheureux impliquant les forces de l’ordre ne soient plus d’actualité dans notre pays ».

Le Syndicat national des journalistes indépendants du Togo (SYNJIT) avait pour sa part, invité le ministre de la sécurité à « rapidement » identifier les auteurs de ces « actes barbares » et à les sanctionner « en fonction de la gravité des actes posés ». FIN

Edem Etonam EKUE

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