Piraterie maritime dans le golfe de Guinée: Une quarantaine d’acteurs impliqués dans la lutte en conclave de quatre jours à Lomé

Une quarantaine d’experts en sécurité maritime venant de différentes institutions du pays ont entamé ce lundi à Lomé, une formation de quatre jours sur « la sécurité maritime et la lutte contre la piraterie dans le golfe de Guinée », a constaté une journaliste de l’Agence Savoir News.

C’est la deuxième rencontre d’une série de séminaires visant à renforcer les connaissances juridiques des participants, en matière de droit de la mer, notamment sur tous les aspects de la lutte contre la piraterie maritime, un sujet d´importance pratique pour le Togo et la région.

C’est une initiative de la Fondation allemande Max Planck – institution très reconnue et expérimentée en droit – en collaboration avec l’Ambassade d’Allemagne et le ministère togolais des affaires étrangères.

Les travaux de ce séminaire ont été ouverts par Kofi Esaw, ministre de la justice et des relations avec les institutions de la république en présence de Joseph Weiss ambassadeur d’Allemagne au Togo et du colonel Yark Damehame ministre de la sécurité.

Les participants discuteront des aspects pertinents du droit de la mer au niveau international et national ainsi que des études de cas qui peuvent servir de point de référence utile pour leur travail pratique.

Durant cette rencontre, le juge Helmut Türk (de la Fondation Max Plank) présentera, d’un point de vue privilégié, en tant que juge de cette juridiction le Tribunal international du droit de la mer ainsi que sa compétence en matière de règlement de différends en droit de la mer.

Les autres sujets à débattre porteront sur les accords régionaux et coopération internationale pour la prévention et la lutte contre la piraterie et la criminalité maritime, le rôle de l’organisation maritime de l’Afrique de l’ouest et du centre (OMAOC) dans la lutte contre la piraterie et des études de cas.

Selon le ministre de la justice, la piraterie maritime est un fléau auquel il faut une riposte soutenue de grande envergure troquée sur plusieurs fronts: séculaire, juridique, légal et coopératif.

« Nous ne saurions venir à bout d’un tel fléau sans recourir à la coopération internationale ou régionale par les contacts bilatéraux ou multilatéraux directs, la coopération en matière de partage d’informations, le développement des contacts entre enquêteurs, la coopération pendant les enquêtes, les jugements et même en vue de l’exécution des jugements », a souligné Esaw Kofi.

« S’il est vrai que le plus sûr moyen de lutte contre le phénomène criminel, c’est sa prise en compte par la loi pénale, il est tout aussi indéniable que la répression, qui suppose la recherche et la poursuite des délinquants est la manifestation concrète du combat de la criminalité », a-t-il ajouté.

Pour l’ambassadeur d’Allemagne, c’est un problème qui concerne tout le monde. Il ne suffit pas seulement d’attraper les pirates, il faut maîtriser les procédures visant à mener les enquêtes et à prononcer les condamnations.

« C’est une formation sur le droit, parce qu’il faut connaître les règles légales pour traiter ces questions. C’est le sens de cette formation et nous avons invité un juge au tribunal international de la mer (…) », a souligné M.Weiss.

Quant au ministre de la sécurité, un seul pays ne peut pas juguler le phénomène de la piraterie : « c’est d’ailleurs dans cette intention que les allemands nous ont offert cette formation ».

« Ce séminaire servira à donner à nos personnels plus de moyens juridiques et de moyens techniques pour faire face à ce phénomène. Nous espérons qu’ils seront bien outillés, afin de s’ouvrir à l’extérieur pour renforcer la coopération internationale », a ajouté le Colonel Yark Damehame.

Rappelons la piraterie maritime a pris de l’ampleur ces dernières années, surtout dans le Golfe de Guinée. En 2012, 966 marins ont été attaqués dans cette zone. Au cours de la même année, 851 marins ont subi les mêmes attaques au large des côtes somaliennes, selon les récentes statistiques du Bureau maritime international (BMI).

Fin juillet dernier, la gendarmerie togolaise a mis la main sur neuf pirates, auteurs de l’attaque le 17 juillet d’un tanker au large des côtes togolaises.

Pour venir à bout de ces pirates, des chefs d’Etats d’Afrique centrale et occidentale ont opté en juin dernier, lors d’une réunion à Yaoundé (Cameroun), pour une « approche collective », afin de venir à bout des pirates.

Dans la droite ligne de cette rencontre, des chefs d’état-major de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) se sont retrouvés en août dernier à Lomé où ils ont planché sur le projet de création d’un Centre de coordination maritime qui va regrouper quatre pays: Bénin, Niger, Nigeria et Togo.

Les 6 et 7 décembre derniers, des chefs d’Etat africains se sont également retrouvés à Paris pour débattre de ce sujet, lors d’un sommet initié par le président français François Hollande. FIN

Ambroisine MEMEDE

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