Le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé s’est entretenu ce jeudi à Paris avec son homologue gabonais Ali Bongo Ondimba, une petite « concertation » en vue d’harmoniser les points de vue, avant l’ouverture officielle vendredi du sommet de l’Elysée sur la « paix et la sécurité » en Afrique, a constaté une journaliste de l’Agence Savoir News sur place.
Ce sommet qui regroupera une quarantaine de chefs d’Etat et de gouvernement africains, est une initiative du président français François Hollande.
C’est une « concertation » avant l’ouverture officielle sommet qui s’ouvre demain (vendredi) », a déclaré à la presse gabonaise Faure Gnassingbé à la sortie de l’entretien.
Selon certaines indiscrétions, les discussions entre les deux chefs d’Etat ont surtout porté sur les derniers développements de la situation en Centrafrique, pays qui affronte aujourd’hui sa pire crise.
Le président togolais avait invité – lors de sa dernière visite officielle en France – le président Hollande à jouer un rôle de « leadership », afin de « mobiliser la communauté internationale » pour que la Centrafrique, en proie au chaos, « ne tombe pas dans l’oubli ».
« Si la France ne prend pas le leadership, ne mobilise pas la communauté internationale, nous risquons d’avoir un sanctuaire pour le terrorisme en RCA et cela nous ne pouvons pas l’accepter », avait insisté Faure Gnassingbé, soulignant que la France « bien sûr le fera en collaboration avec les pays de la CEEAC » (Communauté économique des Etats d’Afrique centrale) qui a des forces engagées dans ce pays.
Ce jeudi, le Conseil de sécurité de l’ONU a donné le feu vert aux forces françaises pour intervenir en Centrafrique, afin de rétablir la sécurité dans ce pays.
Outre le président gabonais, Faure Gnassingbé s’est également entretenu avec Gérard Longuet, ancien ministre français de la défense et Premier ministre centrafricain Nicolas Tiangaye.
« C’était une marque d’amitié et une reconnaissance. Ancien ministre sous l’autorité du président Sarkozy, j’avais suivi l’opération de la Côte d’Ivoire et les troupes togolaises aux côtés des soldats français (…) Donc j’ai profité du passage du président à Paris pour lui rappeler ce souvenir commun. Et plus d’une façon plus actuelle et plus prospective, j’ai vraiment la certitude que les relations entre la France et le Togo doivent être renforcées », a déclaré à l’Agence Savoir News Gérard Longuet.
Le Premier ministre centrafricain a indiqué avoir rendu une « visite de courtoisie » au président togolais.
« Je suis venu rendre une visite de courtoisie au président pour lui présenter mes civilités et mais surtout, pour lui présenter également mes remerciements parce que lorsqu’il était venu en visite officielle en France, il a plaidé le dossier de la république centrafricaine auprès du président Hollande », a souligné Nicolas Tiangaye.
« Il fallait pour moi lui témoigner la gratitude du gouvernement centrafricain et du peuple centrafricain. Voilà les raisons qui ont motivé mon déplacement. J’ai aussi profité de son expérience parce que le Togo est un pays qui est riche en expériences. J’étais venu justement pour m’enrichir de ses expériences, parce que mon pays traverse une crise », a-t-il ajouté.
« Nos attentes par rapport au sommet de l’Elysée, c’est la mise en œuvre immédiate de la résolution du conseil de sécurité. Je pense que la situation se dégrade rapidement. Il faudrait que les troupes françaises et les troupes africaines qui sont en Centrafrique puissent se mettre en branle et sécuriser très rapidement la ville de Bangui. Je pense que cette situation ne peut pas perdurer, pour éviter des pertes en vies humaines », a précisé M.Tiangaye.
Notons que Faure Gnassingbé a aussi assisté à une partie de la table ronde sur la « lutte contre le braconnage et le trafic des espèces menacées », avant de laisser le ministre de l’environnement suivre le reste des débats.
Rappelons que le sommet de l’Elysée – qui s’ouvre vendredi pour deux jours – sera axé sur trois thèmes : « la paix et la sécurité », « le partenariat économique et le développement » et « le changement climatique ». FIN
Photo: MM.Faure Gnassingbé (à gauche) et Ali Bongo Ondimba / Photo@ Louis Vincent
De Paris, Ambroisine MEMEDE
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