Lutte contre la traite des êtres humains dans les pays du Golfe de Guinée: Ouverture ce mercredi à Lomé d’un séminaire de lancement du fonds de solidarité prioritaire pour l’appui à la lutte contre le fléau

Un séminaire de lancement du Fonds de Solidarité Prioritaire (FSP) pour l’appui à la lutte contre la traite des êtres humains dans les pays du Golfe de Guinée a démarré ce mercredi à Lomé, a constaté une journaliste de l’Agence Savoir News.

Cette rencontre de trois jours, regroupe des représentants du Cameroun, du Nigeria, du Bénin, du Ghana et du Togo autour des défis à relever pour lutter contre le troisième trafic au monde après le trafic de drogue et celui des armes.

La cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence de plusieurs personnalités parmi lesquelles Guillaume Lemoine, Chargé d’affaire (ai) à l’Ambassade de France, Joseph Weiss, l’ambassadeur d’Allemagne du Togo et Mohamed El Nokaly Ambassadeur d’Egypte au Togo.
Mme Olatokunbo IGE, représentante résidente du bureau Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme (HCDH-Togo) et Dr Lucile Imboua, représentante de l’OMS au Togo étaient aussi présentes.

Selon l’article 3 du Protocole additionnel à la convention de Palerme, la traite des êtres humains est « le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement ou l’accueil des personnes, par la menace de recours ou le recours à la force ou à d’autres formes de contrainte, par enlèvement, fraude, tromperie, abus d’autorité ou d’une situation de vulnérabilité, ou par l’offre ou l’acceptation de paiement ou d’avantages pour obtenir les consentements d’une personne ayant autorité sur une autre aux fins d’exploitations ».

C’est l’un des fléaux les plus redoutables et les plus combattus au monde en raison des atteintes graves aux droits de l’homme. En effet, les infractions de ce trafic sont très complexes parce qu’elles sont souvent menées en clandestinité.

Cinq pays du Golfe (Ghana, Togo, Bénin, Nigeria et Cameroun) se sont lancés très tôt dans la lutte contre ce trafic mais ont dû faire face à plusieurs freins tels que la porosité des frontières, les insuffisances législatives et structurelles, l’ignorance des populations vulnérables et le manque de coordination des différents acteurs.

C’est pour remédier à ces différents problèmes que ce séminaire de formation est initié par le ministère français des affaires étrangères, afin de renforcer la capacité des acteurs dans la lutte contre ce fléau qui touche surtout les femmes et les enfants.

Pendant trois jours, acteurs de la chaîne pénale et ceux des agences chargées de la prise en charge des victimes des pays concernés, seront outillés sur une coopération régionale multidisciplinaire dans la lutte contre la traite transfrontalière.

Selon Guillaume Lemoine, « l’action et la détermination de tous les hommes libres doit prévaloir, pour parvenir enfin, à mettre un terme la dénégation la plus absolue de tout ce qui fait de nous des êtres humains ».

« La traite des êtres humains serait la troisième forme de trafic la plus répandue dans le monde après le trafic de drogues et d’armes. Elle ne générerait pas moins de 32 milliards d’euros de chiffre d’affaire annuel selon ces mêmes chiffres. C’est pourquoi le gouvernement français a fait de l’abolition de la traite des êtres humains une grande priorité de sa politique étrangère », a-t-il souligné.

« Ainsi, le financement par le ministère des Affaires étrangères français du projet +Appui à la lutte contre la traite des êtres humains dans les pays du Golfe de Guinée+ et la tenue à Lomé de ce séminaire de lancement témoigne bien de la priorité que constitue aujourd’hui pour la France cette lutte et traduit notre volonté de trouver des solutions concrètes pour éradiquer ce fléau, cette ignominie », a-t-il ajouté.

A en croire M. Lemoine, les pays d’Afrique de l’Ouest et notamment les cinq pays du Golfe de Guinée ciblés par le projet sont très affectés par la traite des êtres humains.

« Les causes en sont multiples et pour la plupart connues : le sous-emploi, les difficultés d’accès à l’éducation ou encore la paupérisation des structures familiales. D’autres facteurs, plus indirects, jouent aussi un rôle déterminant : la perméabilité des frontières, la corruption de certains fonctionnaires, la participation de groupes ou de réseaux criminels organisés internationaux, la capacité ou la volonté limitée des agents d’immigration ou de la police à contrôler les frontières, l’absence de législation adaptée et l’absence de volonté politique et d’engagement à faire respecter la législation », a-t-il ajouté.

Nous rappelons que le projet « Fonds Spécial Prioritaire, lutte contre la traite des êtres humains dans le Golfe de Guinée » s’étendra sur une période de 3 ans dans les cinq pays du Golfe de Guinée. FIN

Chrystelle MENSAH

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