Piraterie maritime dans le golfe de Guinée: Une quarantaine d’acteurs impliqués dans la lutte formés à Lomé

Une quarantaine d’acteurs intervenant dans le domaine maritime, des transports et de la sécurité, la justice etc. ont entamé ce lundi à Lomé, une formation de quatre jours sur « la sécurité maritime et la lutte contre la piraterie dans le golfe de Guinée », a constaté une journaliste de l’Agence Savoir News.

Cette formation est organisée par la Fondation Max Planck – institution allemande très reconnue et expérimentée en droit – en collaboration avec l’Ambassade d’Allemagne et le ministère togolais des affaires étrangères.

C’est la toute première rencontre d’une série de trois séminaires qui se pencheront sur ce sujet d´importance pratique pour le Togo et la région.

Elle vise à renforcer les connaissances juridiques des participants, en matière de droit de la mer, notamment sur tous les aspects de la lutte contre la piraterie maritime.

Durant ce conclave, des experts internationaux et des experts nationaux en sécurité de plusieurs ministères togolais discuteront des aspects pertinents du droit de la mer au niveau international et national ainsi que des études de cas qui peuvent servir de point de référence utile pour le travail pratique des participants.

La rencontre leur permettra de cerner le régime juridique international, afin d’adapter le droit national aux prescriptions du droit international.

Les travaux ont été ouverts par le secrétaire général du ministère des affaires étrangères. Ce dernier a lu à l’assistance, le discours de son ministre Robert Dussey, actuellement en mission hors du pays.

Selon lui, la piraterie dans le golfe de guinée constitue une « séreuse menace non seulement pour les pays de la région, mais aussi pour le commerce international ainsi que pour le personnel navigant dont plusieurs membres sont originaires d’autres régions du monde ».

« La dimension dangereuse et transnationale et l’impact international de ce fléau ne sont donc plus à démonter. La nouveauté réside dans l’efficacité des réponses et dans la dimension internationale et concertée de la mobilisation pour y faire face », a-t-il souligné.

« Lutter contre la piraterie maritime, c’est aussi mener un combat contre la criminalité transnationale organisée sous toutes ses formes, car ce fléau constitue une source de financement des activités des différents réseaux criminels dont l’ambition reste l’amoindrissement de l’autorité de l’Etat, si non sa déstabilisation pure et simple », a-t-il affirmé, précisant que cette formation est venue à point nommé pour appuyer les efforts du gouvernement en vue de l’adoption d’un «plan stratégique global pour la lutte contre la piraterie dans le golfe de Guinée conformément à la résolution 2039 du conseil de sécurité.

Pour Dr Cornelia Glinz, Chargée de recherche à la Fondation Max-Planck, c’est seulement en mettant en œuvre une stratégie régionale qu’il serait possible d’endiguer la piraterie: « car les actes de piraterie deviennent de plus en plus des enjeux qui dépassent les limites de la frontière d’un seul Etat ».

« Au Togo, il y a du matériel et l’équipement, mais c’est l’expertise juridique qui manque », a pour sa part souligné l’ambassadeur d’Allemagne au Togo.

« Que faut-il faire quand un pirate est arrêté ? Quelles sont les normes selon lesquelles on peut l’accuser ? Autant de questions pratiques où il manque de l’expérience dans ce pays. La +Fondation Max Planck+ est un Institut très réputé qui a beaucoup d’expérience en la matière », a précisé M.Weiss.

Au cours de ce premier séminaire de formation, Prof. Seline Trevisanut, professeur à l´Institut néerlandais du droit de la mer (NILOS), fera une introduction au droit de la mer, en particulier au régime de la haute mer et présentera les régimes juridiques pour la lutte contre la piraterie.

À titre illustratif, une étude de cas pratiques sera faite au cours du séminaire. Les participants écouteront une dizaine de communications notamment le « Régime juridique des mesures contre la piraterie », la « notion de la piraterie et du vol à main armée en mer », la « zone économique exclusive et la haute mer: Liberté de la haute mer, conditions et exceptions » et « l’Introduction générale au droit de la mer: histoire, le rôle de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (la Convention de Montego Bay) ».

Rappelons la piraterie maritime a pris de l’ampleur ces dernières années, surtout dans le Golfe de Guinée. En 2012, 966 marins ont été attaqués dans cette zone. Au cours de la même année, 851 marins ont subi les mêmes attaques au large des côtes somaliennes, selon les récentes statistiques du Bureau maritime international (BMI).

Fin juillet dernier, la gendarmerie togolaise a mis la main sur neuf pirates, auteurs de l’attaque le 17 juillet d’un tanker au large des côtes togolaises.

Pour venir à bout de ces pirates, des chefs d’Etats d’Afrique centrale et occidentale ont opté en juin dernier, lors d’une réunion à Yaoundé (Cameroun), pour une « approche collective », afin de venir à bout des pirates.

Dans la droite ligne de cette rencontre, des chefs d’état-major de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) se sont retrouvés en août dernier à Lomé où ils ont planché sur le projet de création d’un Centre de coordination maritime qui va regrouper quatre pays : Bénin, Niger, Nigeria et Togo. FIN

Ambroisine MEMEDE

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