Législatives: Les présidents Ouattara et Goodluck ont échangé durant plusieurs heures vendredi à Lomé avec la classe politique pour un scrutin « apaisé »

Les présidents Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire et Jonathan Goodluck du Nigeria (mandatés par la CEDEAO lors de son dernier sommet) ont échangé pendant plusieurs heures vendredi à Lomé avec des acteurs politiques togolais en vue des élections législatives « apaisées » le 25 juillet.

M. Ouattara est le président en exercice de la CEDEAO. C’est l’une des salles de la BIDC qui a abrité cette rencontre. Tour à tour, des responsables des partis politiques ou regroupements de partis politiques ont défilé devant les deux chefs d’Etat.

MM.Ouattara et Goodluck, ont échangé avec des délégations du Collectif « Sauvons le Togo » (CST), de la Coalition « Arc-en-ciel », de l’Union des Forces de Changement (UFC) et de l’Union pour la République (UNIR, le parti au pouvoir). La première délégation reçue : le CST conduit par son coordonnateur Me Zeus Ajavon. Suivront la Coalition « Arc-en-ciel », l’UFC et l’UNIR.

Voici quelques réactions à la fin des discussions:

Georges Aïdam, vice-président de l’UNIR:

« MM.Ouattara et Goodluck sont venus s’enquérir de la situation qui prévaut dans le pays, surtout à quelques jours du scrutin législatif du 25 juillet. Pour ce qui concerne UNIR, ils nous ont fait état des griefs portés par les partis de l’opposition. Et nous avons eu à leur donner des éclaircissements sur un certain nombre de sujets relatifs à ces griefs. Il s’agit des problèmes relatifs au découpage électoral, à la transmission des résultats, la sécurité. Nos amis de l’opposition ont aussi demandé le report de la date des élections »

Gilchrist Olympio, président de l’UFC:

« Nous avons eu des discussions franches et directes avec les deux chefs d’Etat. Ce qui est réconfortant, c’est que nous ne sommes pas seuls sur ce long chemin de démocratisation, parfois difficile. Mais, nous n’avons pas d’autres choix. Les deux chefs d’Etat ont posé des questions beaucoup plus précises, sur l’organisation du scrutin. Je crois que nous avons donné des solutions qu’il faut. Par exemple la solution sur la transmission des résultats et le découpage électoral. Il n’y pas de solutions parfaites. Pour la transmission des résultats, d’autres ont opté pour le mode électronique, mais il y a des villages non électrifiés. Nous avons trouvé une solution (…) ».

Me Zeus Ajavon, coordonnateur du CST

« Les deux chefs d’Etat sont venus d’abord d’enquérir de la situation qui prévaut dans notre pays. Ils nous ont entendus avec beaucoup d’attention. Ensuite, nous leur avons raconté tout ce qui se passe au Togo et les problèmes qui empoisonnent la situation politique togolaise. Ils ont pris note de tout ce que nous leur avons dit. Ils nous ont exhortés à continuer la campagne électorale. Ils nous aussi félicités d’avoir accepté de nous engager dans ces élections et ont promis de discuter avec le chef de l’Etat pour certaines questions cruciales qui nous tiennent à cœur. Nous avons vu devant de nous, des gens très attentifs, des chefs d’Etat qui comprennent les problèmes du pays. Nous avons évoqué le report de la date des élections avec beaucoup d’insistance. Nous avons demandé que ces élections soient reportées, du fait qu’il faut apaiser les cœurs avant ce scrutin. La paix se prépare avant les élections. Nous avons demandé qu’on nous donne le temps suffisant pour que nous préparions justement la paix avant d’aller à ces législatives. Ils nous ont compris. Ils nous ont dit qu’ils vont s’organiser pour que les élections se passent dans un climat apaisé ».

Me Dodji Apévon membre de la Coalition « Arc-en-ciel »:

« Nous avons rencontré les deux chefs d’Etat au sujet des élections en préparation. Ils ont voulu savoir comment le processus se déroule et quelles sont les appréhensions que nous avons à cette étape du processus. Nous avons évoqué les difficultés tout en déplorant que cette mission n’arrive que maintenant. Elle aurait pu venir plus tôt pour nous aider à trouver des solutions, afin que ces élections se préparent de manière consensuelle. On aurait souhaité que la CEDEAO intervienne avant que les choses ne se dégradent Cette intervention qui précède des difficultés est salutaire pour les démocraties fragiles que nous sommes en train de construire. L’essentiel est que ces chefs d’Etat soient venus. Nous avons exprimé les difficultés du terrain. Ils nous ont écoutés. Ce que nous craignons et qu’on leur a exprimé est que ces élections ne débouchent sur de la tricherie, parce que si ces élections ne sont pas bien organisées, cela va poser plus de problèmes pour le pays. Cela va même aggraver la crise. Ils ont promis attirer l’attention du chef de l’Etat sur les difficultés que nous avons soulevées pour voir quelles solutions apportées. J’ai senti qu’ils ne sont pas dans la logique du report des élections (…) ». FIN

Edem Etonam EKUE

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