Education / PERI: Des réalisations concrètes sur le terrain pour ce projet à mi-parcours (REPORTAGE)

D’importantes réalisations ont été faites dans le cadre du Projet Education et Renforcement Institutionnel (PERI) conçu pour soutenir la mise en œuvre de la première phase (2011-2013) du Plan Sectoriel de l’Education (PSE) qui est un programme sectoriel qui inclut tous les sous-secteurs de l’éducation, depuis la petite enfance jusqu’à l’enseignement supérieur.

Le PERI s’inscrit dans le cadre de l’initiative « Fast Task- Education pour tous. Il est réalisé grâce à un don des bailleurs de fonds réunis au sein du Partenariat Mondial pour l’Education (PME) pour la mise en œuvre accélérée de l’éducation pour tous. D’un montant estimé à 22,5 milliards de F.CFA, cette subvention est administrée par la Banque Mondiale.

Ce Projet vise principalement à accroître la couverture scolaire, diminuer les abandons dans le cycle primaire, améliorer la qualité des enseignements, et renforcer les compétences des ministères en charge de l’éducation et celles des communautés bénéficiaires.

En octobre dernier; une mission de la Banque mondiale a séjourné dans la capitale togolais où elle a fait le point sur la mise en œuvre du Projet. Elle avait noté plusieurs réalisations notamment en matière de renforcement institutionnel, d’appui à la qualité des enseignements et la facilitation de l’accès à l’école. Et toujours dans la même lancée, le ministère des enseignements primaire, secondaire et de l’alphabétisation, en collaboration avec la Banque mondiale, organise depuis le 11 mars, une revue à mi-parcours dudit projet et ce, jusqu’au au 22 mars.

Et c’est dans le cadre de cette revue qu’une visite de terrain a été organisée les 14 et 15 mars dernier dans les régions maritime et des plateaux; afin de toucher du doigt, les réalisations à mi-parcours et les impacts sur les différents bénéficiaires, a constaté un journaliste de l’Agence Savoir News.

Etaient sur le terrain, une délégation de la Banque mondiale, des responsables du PERI, ainsi que des journalistes. Toute la délégation a été conduite par Hyacinthe Gbayé, responsable du Projet.

Pour la journée de jeudi, trois villages de la région des Plateaux ont été visités. Il s’agit de Koroma, Dufio et Okafou Logbo.

A l’Ecole Primaire Publique (EPP) de Djidjolé à Koroma (dans la ville d’Atakpamé), trois salles de classes, un magasin et une latrines de 6 cabines ont été construits. Même chose à l’EPP de Dufio et de Okafou Logbo.

Au total 85 millions de F.CFA ont été débloqués pour la réalisation de ces travaux: 27 millions de F.CFA pour l’EPP de Djidjolé Koroma, 28 millions de F.CFA pour l’EPP de Dufio et 30 millions de F.CFA pour celle d’Okafou Logbo.

Partout où la délégation est passée, les populations, surtout les parents d’élèves et les enseignants n’ont pas manqué de remercier les initiateurs du projet PERI qui a selon eux, donné vie aux élèves qui suivaient les cours sous les toits en pailles, sans tables et bancs.

« Les élèves suivaient les cours sous des appâtâmes et la pluie nous dérangeait. On était chaque fois obligé de faire sortir les enfants quand il peut. Bien vrai, les trois salles de classes ne suffisent pas, mais c’est déjà un grand pas et nous remercions les responsables du PERI », a confié le directeur de l’EPP de Djidjolé à Koroma. Cette école compte environ 700 élèves.

« Ce bâtiment de trois classes résout un temps soit peu un problème important d’effectif dans mon établissement. Mais je suis confronté au vol, car certains jeunes défoncent les portes des classes pour voler soit les livres des élèves, soit des tables et bancs. Je souhaiterais que l’école soit électrifiée, afin qu’on puisse démasquer ces voleurs », a renchéri le directeur de l’EPP de Dufio.

Les travaux de construction de ces bâtiments sont pilotés par les villageois qui ont suivi avec rigueur l’évolution des chantiers. A Dufio par exemple, les travaux ont été suivis par le Comité de gestion des écoles primaires (COGEP), a indiqué Bébédou Montadé, le président dudit comité.

« Ce qui est très important au niveau du PERI, c’est la communauté de la localité elle-même qui pilote et suit l’évolution des travaux de construction », a-t-il relevé.

« Nous avons été formés en gestion pour suivre la construction des salles de classes. C’est vrai, cela n’a pas été facile, parce que l’inspection voulait prendre les choses en main et nous avons refusé. Cette situation a posé de petits problèmes. Mais, nous les avons surmontés. Et voilà notre école toute neuve », s’est réjoui Bébédou Montadé.

Au deuxième jour (vendredi), la visite s’est poursuivie dans la région maritime et plus précisément dans les préfectures du Bas-Mono et des Lacs.

Dans le Bas Mono, c’est l’EPP de Mawussi qui a également bénéficié d’un bâtiment de trois salles de classes, d’un magasin et d’une latrines de 6 cabines. Même chose à l’EPP de Hétchiavi Kindomé et de Aklakou dans les Lacs.

Hyacinthe Gbayé, le responsable du PERI interrogé à la fin de cette mission, n’a pas caché sa satisfaction: « Je suis entièrement satisfait du travail qui a été fait ».

« La particularité de ce Projet, c’est que nous avons, bien avant le démarrage, formé les membres du bureau du COGEP. Ce sont eux-mêmes qui ont fait les offres d’emploi et ils ont suivi l’évolution. C’est très important, car la population elle-même est impliquée à la base et tout le monde s’active pour le bien de la communauté », a expliqué M.Gbayé.

« Aujourd’hui, on se rend compte qu’à travers ce Projet, les populations prennent conscience et s’activent pour le développement de leur communauté », a-t-il précisé

Rappelons que le PERI comporte deux grandes composantes: « l’accès à l’éducation « et « l’amélioration de la qualité des enseignements ».

La première composante prévoit la construction et l’équipement de 815 nouvelles salles de classe sur l’ensemble du pays d’ici 2020: 204 salles de classe en milieu urbain et 611 salles de classe en milieu rural.

La deuxième composante (Amélioration de la qualité des enseignements), appuie la fourniture de plus de 3 millions de manuels scolaires et guides du maître (en lecture et calcul) pour les écoles primaires publiques et les écoles d’initiatives locales (EDIL), l’octroi de subventions aux écoles éligibles pour les dépenses opérationnelles visant à améliorer la qualité des enseignements et la construction de trois Ecoles Normales d’Instituteurs (ENI) dans la région des Plateaux, et la région de la Kara.

A la rentrée scolaire 2012-2013, la disponibilité des manuels scolaires est effective dans toutes les écoles primaires publiques et dans les écoles d’initiatives locales du Togo. Chaque élève dispose désormais d’un livre de calcul et d’un livre de lecture, et chaque enseignant d’un guide du maître pour l’enseignement de chacune de ces deux matières. FIN

Nicolas KOFFIGAN

Savoir News, La Maison de L’INFO

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