Sit-in des refugiées ivoiriennes du camp d’Avépozo: Manifestation « non fondée », selon le HCR qui reprécise sa mission fondamentale

Un groupe de réfugiés composé essentiellement de femmes organise depuis jeudi dernier, un sit-in au camp des réfugiés ivoiriens d’Avépozo, localité située à environ 15 km à l’est de Lomé. Principal motif de leur manifestation: la suspension le 31 décembre dernier par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) de l’opération de distribution générale de vivres. Selon certains réfugiés, la manifestation vise plutôt à protester contre le montant de la subvention qui sera allouée aux réfugiés pour leur permettre de mener des Activités génératrices de revenus (AGR) en 2013.

Ces réfugiés exigent la somme de 1 million de F.CFA, contre 150.000 F.CFA proposée par le HCR, après une mission d’évaluation interne conduite par un Cabinet d’Audit privé.

Face à cette situation, la représentation du UNHCR au Togo est montée au créneau ce lundi lors d’une conférence de presse, rencontre au cours de laquelle les professionnels des médias ont été mieux informés sur les actions menées par l’agence onusienne en faveur des réfugiés installés dans le camp d’Avépozo, depuis la création dudit camp.

Cette conférence de presse a été animée par Theophilus Vodounou, représentant du HCR au Togo. Il avait à ses côtés, Moïse Olouwadara Inandj, le Coordonnateur national d’assistance aux réfugiés et Dr Solange Toussah, directrice exécutive de l’Association Togolaise pour le Bien-Etre Familial (ATBEF).

Le Togo compte environ 23.945 réfugiés de 19 nationalités, installés dans des camps. Parmi le groupe, on dénombre 5.593 ivoiriens dont 3.267 installés au camp d’Avépozo. Ces réfugiés ivoiriens sont arrivés pendant la crise socio-politique qu’a connue leur pays.

Au début de l’urgence ivoirienne, le Togo a enregistré 8.000 réfugiés. Et pour assurer leurs besoins essentiels urgents, le camp avait été créé.

« Dans ce camp vivaient des réfugiés qui ne disposent pas de moyens pour payer le logement, les vivres, les non vivres et pour satisfaire aux autres besoins vitaux. Pour ce faire, le HCR, bien que n’ayant pas prévu l’arrivée massive des ivoiriens dans le budget 2011, était obligé de tout mettre en œuvre pour créer ce camp et d’y mettre en place des infrastructures d’accueil convenables », a expliqué le représentant du HCR au Togo.

Theophilus Vodounou a énuméré pêle-mêle la construction de 307 tentes, de 164 maisons en bois (maisons semi dures avec des portes en bois et couvertes de tôles) et de 3 salles communautaires servant de cuisines et de salle de loisir.

Pour les besoins en eau, hygiène et assainissement, le HCR a installé 70 robinets, 71 WC et 41 douches. L’agence onusienne a aussi fait une connexion d’électricité. Sur le plan sécuritaire, l’Etat togolais a mis à la disposition du camp, des gendarmes présents 24/24H. Une clinique est également installée sur le site, les soins et les médicaments sont gratuits etc…..

« Au début de l’opération, le HCR, sur le plan subsistance, distribuait du repas chaud à tous les refugiés en Avril 2011. Vu que le PAM n’intervenait pas encore, le HCR a commencé par obligation humanitaire acheter les vivres lui-même bien que faisant entorse à ses principes et règles. Après 5 mois de distribution générale de vivres coûtant en moyenne 23,400 millions de F.CFA par mois, le HCR a été relayé par le PAM pour seulement trois mois. ne pouvant pas laisser les réfugiés dans une situation dégradante, le HCR, malgré ses difficultés financières, a repris les achats jusqu’en décembre 2012, affectant ainsi considérablement les autres secteurs d’activités », a longuement expliqué le représentant du HCR au Togo.

Le HCR était obligé de suspendre le 31 décembre l’opération de distribution générale de vivres, mais tout en maintenant l’assistance financière aux personnes à besoins spécifiques et la distribution de farine thérapeutiques. Le HCR a ensuite mis en place de multiples projets d’autonomisation dont la maximisation des subventions pour les activités génératrices de revenus avec une attention particulière aux femmes et l’appui en formation professionnelle et en apprentissage.

« En 2012, le premier projet a été financé par le HCR et près de 900 réfugiés en ont bénéficié. Le montant alloué était proportionnel au projet présenté par le réfugiés et tourne autour de 94.000 F.CFA par bénéficiaire. Pour cette année, la Représentation a décidé d’augmenter ce montant à 150.000 F.CFA, incluant un accompagnement mensuel de 30.000 F.CFA pendant trois mois, afin de sécuriser e capital investi », a indiqué Theophilus Vodounou.

Et c’est ce montant (150.000 F.CFA) qui est aujourd’hui contesté par ces réfugiées ivoiriennes qui observent de sit-in au camp d’Avépozo. Elles réclament la somme de 1 million de F.CFA par personne

« Nous considérons cette manifestation comme non fondée (…). La mission première du HCR est la +protection internationale+ et non l’assistance », a précisé le représentant du HCR au Togo, mettant en garde des personnes tapies dans l’ombre et qui poussent ces ivoiriennes à manifester dans le camp d’Avépozo.

Rappelons que le HCR a été créé le 14 décembre 1950 par l’Assemblée générale des Nations Unies. L’agence a pour mandat de diriger et de coordonner l’action internationale visant à protéger les réfugiés et à résoudre les problèmes de réfugiés dans le monde entier. Elle a pour but premier de sauvegarder les droits et le bien-être des réfugiés. FIN

Ambroisine MEMEDE / Junior AUREL

Savoir News, une équipe jeune et dynamique

www.savoirnews.net, l’info en continu 24H/24