Mme Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson : « J’ai été déçue par les vœux du chef de l’Etat (…) Il n’a dit que des choses qui n’intéressent personne »

Mme Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, secrétaire général par intérim de la Convention Démocratique des Peuples Africains (CDPA, opposition) s’est dite « déçue » par les vœux du nouvel An du chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé.

Le président de la République avait présenté le 31 décembre dernier, ses traditionnels vœux du nouvel An à la nation, message dans lequel il a annoncé les élections législatives et locales pour la fin du premier trimestre 2013.

Selon Faure Gnassingbé, les togolais ont « l’impérieux devoir de réussir ces élections afin de poursuivre dans la sérénité, les grandes réformes politiques et économiques dont notre pays a besoin pour favoriser son ancrage démocratique ainsi que le progrès social. Mais pour réaliser pleinement cet ancrage, la démocratie togolaise doit impérativement s’appuyer sur le progrès social qui passe par les valeurs d’égalité, de justice sociale, d’équité ».

Pour le président de l république, « il est temps de nous ressaisir à tous les niveaux pour éviter de disperser nos énergies dans des luttes stériles. Les enjeux qui se profilent à l’horizon de la nouvelle année nous imposent ce sursaut immédiat ».

« L’expérience a toutefois montré qu’aucun pays n’a réussi, quelles que soient ses potentialités à amorcer son décollage économique dans une atmosphère de tension permanente. Aucun pays au monde n’a su, quelles que soient ses richesses, trouver la voie vers l’émergence s’il est en proie à des querelles politiciennes interminables. Il est dès lors fondamental que les sacrifices que nous avons consentis ces dernières années pour apaiser le climat politique au Togo ne soient pas vains », a précisé Faure Gnassingbé ; ajoutant que des « étapes décisives ont été franchies avec la signature de l’Accord politique global ».

Invitée du journal mercredi matin sur radio Légende Fm, Mme Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson s’est dite « déçue » par les vœux du chef de l’Etat.

« J’ai été déçue par les vœux du chef de l’Etat. J’ai eu l’impression qu’on avait devant nous, quelqu’un qui s’est délivré des satisfécits sur beaucoup de plans, alors qu’on sait que notre pays a d’énormes problèmes. On n’a l’impression d’avoir eu à faire à un donneur de leçon surtout à l’opposition, quelqu’un qui semblait dire qu’il avait à faire à une opposition irresponsable », a-t-elle déclaré.

« Vraiment, je suis d’autant plus déçue qu’il sait très bien quel est le vœu principal de la majorité des togolais. C’est qu’il y ait enfin alternance dans ce pays. Là où on l’attendait, il n’a rien dit. Il n’a dit que des choses qui n’intéressent personne», a-t-elle indiqué.

«On peut dire, sans se tromper qu’encore une fois, il a traité l’opposition avec mépris. Et ce n’est pas surprenant parce que c’est une habitude de ce régime. Mais ce que je voudrais dire: si les portes du dialogue se fermaient dans ce pays, ce serait une grave erreur politique du pouvoir », a affirmé Mme Adjamagbo-Johnson

« Et le pouvoir pourrait le payer très cher, dans la mesure où il ne réussirait qu’à renforcer l’union de l’opposition. Je suis convaincue que toute la classe politique de l’opposition – après avoir écouté ce discours – saura prendre ses responsabilités en s’organisant pour aller aux élections et renverser la majorité à l’Assemblée nationale », a-t-elle souligné.

« Le peuple veut l’alternance pas pour le principe de l’alternance, pas pour les beaux yeux de ceux qui vont arriver au pouvoir. Mais, parce qu’il est convaincu que le pouvoir en place depuis 50 ans, a atteint un niveau d’usure et de rigidité tel qu’il ne peut plus rien faire pour améliorer leurs conditions de vie. Je dis au peuple que l’alternance sera pour bientôt. En tout cas, les populations verront les prémices à la fin des élections législatives prochaines. Je suis convaincue qu’il y aura une nouvelle équipe avec un programme qui puisse redonner de l’espoir à ce peuple », a précisé Mme Adjamagbo-Johnson.

Rappelons que Faure Gnassingbé a également décidé d’accorder une remise de peines à des détenus de droit commun. Ainsi, 562 condamnés définitifs et dont le restant de la peine à purger n’excède pas six mois, seront ainsi remis en liberté dans les tout prochains jours. FIN

Junior AUREL

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