Démarrés jeudi au Palais des Congrès de Kara (environ 420 km au nord de Lomé), les travaux du deuxième Forum national des acteurs du développement à la base doivent s’achever ce samedi.
Initié par le ministère du développement à la base, de l’artisanat, de la jeunesse et de l’emploi des jeunes, ce Forum réunit quelque 600 participants issus des quatre coins du pays.
Cette rencontre se veut un rendez-vous de partage des premiers résultats des quatre premières années de mise en œuvre des actions menées par le ministère dans le secteur du développement à la base, afin de poursuivre les réflexions sur la stratégie de promotion du secteur et de réfléchir sur les perspectives et les actions prioritaires à engager dans le cadre de la mise en œuvre de la nouvelle stratégie nationale de croissance et de promotion de l’emploi.
Vendredi, les participants à ce Forum ont écouté plusieurs communications dont deux ont retenu l’attention des participants et de la ministre du développement à la base Mme Victoire Tomégah-Dogbé. Ces deux communications ont porté sur le Centre International de Développement Agro-pastoral (CIDAP) à Baga dans la préfecture de Doufelgou et la communauté « Ando-Kpomey » dans la préfecture de l’Avé.
Les participants à ce Forum étaient, même sur le terrain vendredi où ils ont visité le Centre International de Développement Agro-pastoral (CIDAP).
Pour vérifier l’ingéniosité de la technique utilisée dans ce Centre, Mme Tomégah-Dogbé accompagnée des préfets s’est rendu au CIDAP pour apprécier le travail fait. Sur les lieux elle a écouté les explications du responsable Justin Batanta sur le fonctionnement de la Maison.
M. Batanta s’est ensuite réjoui de la visite de la ministre dans ce centre, ce qui confirme dit-il, l’engagement du gouvernement à les aider dans leurs efforts de développement.
La deuxième communication qui a retenu l’attention des participants au Forum, est relative à la communauté « Ando-Kpomey » dans la préfecture de l’Avé, qui a trouvé une méthode originale de protection de l’environnement et de promotion de la biodiversité.
En effet, tout a commencé par un incendie qui a ravagé le village d’Ando-Kpomey en 1973 faisant selon certains témoignages de nombreuses victimes. Un incendie à l’issue duquel la recherche de solution pour prévenir ce type de catastrophe a conduit les paysans à rechercher une idée pour préserver le peu de ressources biologiques qui leur restait.
Après réflexion, les vieux ont proposé l’idée de pare-feux communautaires successifs dont la réalisation a mobilisé hommes, femmes et enfants.
Le premier pare-feu communautaire a alors été réalisé en 1974 et chaque année toute la population se mobilise en faisant des pare-feux autour de la ceinture. Ces pare-feux annuels sont gérés de façon participative par toute la communauté qui a défini et respecte scrupuleusement les règles de la gestion et de la protection de la forêt autour du village. Au nombre de ces règles, il y a l’interdiction de couper les arbres sans autorisation sous peine d’une amende qui est de huit bouteilles de boisson locale.
La ceinture verte créée et entretenue par la communauté d’Ando-Kpomey, constitue un réfrigérateur pour la conservation des plantes alimentaires et de cueillette, mais aussi de pharmacie pour les plantes médicinales.
Selon Damien Mama, le représentant résident adjoint du PNUD au Togo, le fait d’avoir donné l’opportunité aux communautés elles-mêmes de faire les présentations au cours de ce forum a été un des points positifs.
Aussi souhaite-t-il qu’au niveau du ministère du Développement à la Base et au niveau des partenaires techniques et financiers, qu’on puisse à la suite de ce forum, identifier des expériences présentées et voir les actions innovatrices à appuyer pour le développement du Togo. FIN
De Kara, Germaine ABBE
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