Affaire « d’escroquerie internationale »: Des avocats de M.Bodjona montent au créneau et dénoncent un dossier « politique »

Des avocats de l’ex-ministre de l’administration territoriale Pascal Bodjona inculpé et placé sous mandat de dépôt dans l’affaire « d’escroquerie internationale » sont montés au créneau ce dimanche lors d’une conférence de presse, dénonçant le caractère « politique » de ce dossier.

Etaient face aux professionnels des médias, huit avocats de M.Bodjona dont Maîtres Zeus Ajavon, Raphaël Kpandé-Adzaré, Isabelle Améganvi, Jil-Benoît Afangbédji et Tchédré Tchassanté.

Principal objcetif de cette conférence: dénoncer « l’illégalité » de la plainte déposée par Abass Al Youssef contre Pascal Bodjona et l’inculpation de leur client. Ce dernier a été inculpé et placé sous mandat de dépôt pour « complicité d’escroquerie » le 12 septembre dernier.

Me Tchassanté a, dans un long exposé, dénoncé « l’illégalité » de la plainte déposée par Abass Al Youssef contre M.Bodjona.

Selon lui, « on ne peut pas déposer une plainte contre quelqu’un pour complicité, car on ne saurait parler de complicité sans tenir compte de l’infraction commise par une autre personne qu’on qualifie d’auteur ».

« La complicité n’existe pas comme étant une infraction qui peut se distinguer des faits commis par l’auteur principal. Alors, nous n’avons pas compris que Abass Al Youssef ait cru devoir déposer une plainte, rien que pour des faits de complicité. Juridiquement, ce n’est pas faisable, le procureur ne pouvait pas donner suite à une telle plainte », a-t-il souligné.

« Cette plainte qui a donné lieu à l’arrestation de M.Bodjona est une plainte illégale (…)

« M.Bodjona ne fuit pas la justice, il n’est pas en train de demander une justice de sentiment, il n’est pas non plus en train de demander une justice d’humeur. Il demande que le juge applique la loi et rien que la loi. Malheureusement, ce n’est pas ce que nous constatons dans le dossier », a indiqué Me Tchassanté..

Evoquant la démarche menée par Mgr Nicodème Barrigah, Me Tchassanté a affirmé que leur client « n’a demandé à personne un règlement amiable dans ce dossier.

« La plainte qui a donné lieu à l’arrestation de M.Bodjona est une plainte illégale (…). s’il avait fait une déposition quelconque sur le fond du dossier et avait reconnu les faits qui lui sont reprochés, on pourrait dire qu’il aurait envisagé une procédure de règlement à l’amiable. Il n’a jamais envisagé une procédure de règlement à l’amiable dans ce dossier. Il y a eu tentative de règlement à l’amiable, c’est probablement entre Agba Bertin et autres », a-t-il ajouté.

Pour Me Zeus Ajavon, « il s’agit d’un dossier purement politique, un dossier manipulé au plus haut sommet de l’Etat ». « Dans ce dossier, la politique a pris le pas sur le droit ».

Loïk Le Floch-Prigent, ex-Pdg d’ElF cité dans l’affaire « d’escroquerie internationale », a été interpellé vendredi soir à Abidjan et extradé samedi soir vers Lomé où il sera entendu lundi.

L’interpellation de M. Le Floch-Prigent, fait suite à un mandat d’arrêt international lancé par la justice togolaise, suite à une plainte portée contre lui par Abass Al Youssef dans une affaire d’escroquerie portant sur la somme de 48 millions de dollars, soit environ 25 milliards de F.CFA. Cette affaire oppose notamment l’homme d’affaires togolais Bertin Agba à l’Emirati Abass Al Youssef. FIN

Junior AUREL

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