Thomas Kokou N’soukpoe: « Aujourd’hui, le BAC n’est pas dans la dynamique d’une fusion avec l’UNIR »

Mouvement de jeunes transformé en parti politique le 30 juillet dernier, le Bloc d’Action pour le Changement (BAC) est l’un des petits poucets de la scène politique togolaise. Actif sur le terrain ces dernières semaines, ce parti a annoncé le 5 mai à Afagnan, son intention de tisser une « alliance électorale » avec l’Union pour la République (UNIR), la nouvelle formation créée le 14 avril, suite à la dissolution du Rassemblement du Peuple Togolais (RPT, l’ex-parti au pouvoir).
Mais qu’est-ce qu’une alliance électorale? N’est-ce pas une manière déguisée pour ce parti de se fondre dans l’UNIR ? Pourquoi la présence du BAC ces dernières semaines sur le terrain ? Autant de questions posées par l’Agence Savoir News à M.Nsoukpoe dans une interview exclusive. Lisez

Savoir News: Pourquoi la présence du BAC ces dernières semaines sur le terrain?

Thomas Kokou N’soukpoe:

Toute formation politique a pour ambition, d’accéder au pouvoir et faire partager sa vision avec le peuple. Dès la création du BAC le 30 juillet 2011, nous avons jugé bon d’aller sur le terrain, parce que nous avons remarqué que le terrain est vierge. Nous avons aussi remarqué que les gens ne sont pas bien informés des réalités sur les plans politique, économique et social. Nous avons également remarqué que la politique ne se fait pas comme cela ce doit, parce que c’est au peuple la souveraineté. Du moment où le peuple est mis de côté, on ne peut plus parler de souveraineté. Dans ce contexte, en tant que jeunes, nous estimons que nous avons encore pleins d’énergie à partager avec la population. Il faut reconnaître que le Togo regorge de beaucoup de talents au sein de sa jeunesse. Et ces talents ne sont pas exploités. La politique politicienne que nous avions faite depuis des années, n’a aboutit à rien; il va falloir aujourd’hui, faire autrement la politique en sensibilisant la jeunesse, en faisant comprendre aux uns et aux autres leurs droits et devoirs. Et c’est ce que nous faisons depuis plusieurs semaines.

Savoir News: Qu’entendez-vous par « politique politicienne »?

Thomas Kokou N’soukpoe: La politique politicienne est cette politique pratiquée par exemple par un opposant qui sait dans son fort intérieur que le pouvoir en place fait des efforts, mais n’a pas le courage de le dire à la population. Il tient un langage contraire devant le peuple. Certains n’attendent que d’être au pouvoir pour servir leur pays. Ce n’est pas bon.

Savoir News: Vous avez souvent l’habitude d’acculer l’opposition. Que reprochez-vous à vos « amis » de l’opposition?

Thomas Kokou N’soukpoe: L’opposition togolaise a commis assez d’erreurs. Nous étions dans l’opposition depuis 1990. Nous avons remarqué ces erreurs, nous les avons partagées avec les principaux leaders. Nous leur avons proposé des approches de solutions, pour refaire autrement la politique dans ce pays. Mais nous avons remarqué que des « gens » considèrent la politique comme une fonction. Nous ne pouvons pas considérer la politique comme une fonction et faire tout comme si on est là pour longtemps.

Savoir News: Le 5 mai dernier, vous étiez à Afagnan (environ 80 km de Lomé) où le parti a annoncé son intention de tisser une « alliance politique » avec l’Union pour la République (UNIR), la nouvelle formation créée le 14 avril, suite à la dissolution du Rassemblement du Peuple Togolais (RPT, l’ex-parti au pouvoir). Qu’est-ce qu’une « alliance électorale »?

Thomas Kokou N’soukpoe: D’abord une alliance est un accord, une attente etc…Cette alliance peut être conclue entre plusieurs personnes, plusieurs partis politiques, plusieurs entreprises etc… pour des intérêts communs. « L’alliance électorale » apparaît comme un nouveau concept, car au Togo, nous n’avons jamais vu une force politique de l’opposition tisser un lien avec le pouvoir en face. Au BAC, c’est le développement de ce pays qui nous préoccupe. Nous ne regardons que pas la personne de celui qui dirige le pays. L’expérience a montré qu’aujourd’hui qu’une seule formation politique ne peut plus participer activement au développement de ce pays. Raison pour laquelle le BAC a décidé de tisser une alliance électorale avec le parti au pouvoir, mais tout en lui faisant comprendre qu’il est là pour tout le monde.

Savoir News: N’est-ce pas une manière déguisée pour le BAC de se fondre dans l’UNIR?

Thomas Kokou N’soukpoe: Aujourd’hui, le BAC n’est pas dans la dynamique d’une fusion avec l’UNIR. Mais ce parti est plutôt dans la dynamique d’alliance électorale. Bien vrai, d’aucuns ont choisi la dynamique de la fusion, mais au BAC, pas question. FIN

Junior AUREL

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