C’EST PAS BON: Evitons les petites causeries avec les « Zemidjans » en pleine circulation

Assise dernière une moto, une jeune dame, la trentaine environ, échange quelques mots avec le conducteur sur le boulevard Eyadéma. A la hauteur des feux tricolores, un journaliste de l’Agence Savoir News qui tente de ramener à la raison a essuyé quelques injures: « Occupes-toi de tes affaires; aigri », lance le conducteur de taxi-moto. « Jaloux, va te faire foutre ailleurs », renchérit la jeune dame, d’un air moqueur.

On ne cessera jamais de le répéter: les accidents de la circulation sont imprévisibles et la prudence n’est pas toujours suffisante pour les éviter.

Il est très fréquent de voir en pleine circulation, des conducteurs de taxi-moto et leurs clients mener de petites causeries, comportements qui entraînent parfois de graves accidents.

« C’est devenu pratiquement la mode: Zémidjan et son client discutent de tout et de rien en pleine circulation. Chacun expose son problème, tout comme s’ils étaient dans une salle de conférences. C’est très mauvais », confie Marc, chauffeur de taxi-ville rencontré devant la gare routière d’Agbalépédo.

« C’est nous autres qui sommes dans la circulation tous les jours et je ne peux pas vous raconter tout ce que nous voyons, surtout avec nos frères Zémidjans. C’est du vrai désordre. Lundi dernier, j’ai observé un +zém+ qui a remorqué une jeune fille devant le campus. Après 100 mètres, les petites causeries ont commencé. Arrivé dans les feux tricolores de Dékon, j’étais obligé de les sermonner, parce que le jeune conducteur de taxi-moto, avait évité de justesse deux minutes plus tôt, un camion qui venait d’une rue », raconte Marc.

« La causerie avait pris une autre allure, si bien que la jeune fille s’est complètement collée au +zém+. J’ai bien observé la scène. La fille avait porté un tee-shirt blanc et n’avait même mis de soutien-gorge. Ce n’est pas du tout bon », s’écrit ce taximan, très remonté.

Bakindou, vendeuse de bouillie rencontrée à Adéwui, estime que la police doit sévir, afin de « mettre un peu d’ordre dans nos comportements dans la circulation ».

« Je pense que la police doit, par moments intervenir et mettre un peu d’ordre dans nos comportements, surtout lorsque nous sommes en pleine circulation. Comment peut-on mener de petites discussions avec le Zémidjan dans la circulation? De quel sujet discutent souvent les gens? Est-ce qu’on est conscient de l’acte qu’on pose? Nous devons vraiment nous ressaisir », souligne Bakindou.

Selon la plupart des personnes interrogées par l’équipe de reportage de l’Agence Savoir News, ces genres de causeries dans la circulation sont souvent observées entre les zémidjans et leurs clients de sexe féminin.

« C’est souvent rare de voir un homme mener des discussions avec un zémidjan en circulation. Ce sont souvent les femmes qui le font. Et surtout les jeunes filles », affirme Dodji, maître couturier.

« Elles se collent au Zémidjan et lui chuchotent des mots dans les oreilles. Vous les verrez parfois partager de +koliko+ ou un bout de pain avec le +zémi+ en pleine circulation. Ce sont ces genres de comportement qui entraînent de petits accidents dans la ville. Et certains chocs sont parfois violents », précise-t-il.

Selon des enquêtes de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dans 178 pays, les accidents de la circulation provoquent chaque année plus d’1,3 million de décès et 20 à 50 millions de traumatismes non mortels.

Le taux de mortalité attribuable aux accidents de la route est plus élevé dans les pays à revenu faible ou intermédiaire (21,5 et 19,5 pour 100 000 habitants respectivement) que dans les pays à revenu élevé (10,3 pour 100 000 habitants).

Plus de 90 % des décès surviennent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, où l’on ne compte que 48 % du parc mondial de véhicules. Plus de 90 % des décès par accident de la route surviennent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, où l’on ne compte que 48 % du parc mondial de véhicules, affichent les mêmes statistiques de l’OMS.

Chers conducteurs de taxi-moto, prudence, prudence et encore prudence. FIN

Edem Etonam EKUE

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