Réconciliation nationale: Pour la suite de ses audiences, la CVJR va installer son QG à Sokodé du 5 au 12 octobre

Après Lomé, Dapaong et Kara, la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) installera son Quartier Général (QG) du 5 au 12 octobre à Sokodé (environ 375 km au nord de Lomé) pour ses audiences publiques et privées. La Commission a clôturé lundi, ses audiences à Kara – ville située à environ 420 km au nord de Lomé – après environ semaine d’intenses activités.

La CVJR a connu à Kara, au total 86 dossiers relatifs aux violences politiques des ablodé sodja entre 1958 et 1963, à l’expropriation des terres dans la région de la Kara, au lourd tribu payé pendant plus de 40 ans par le canton de Kouméa pour l’acte posé par le gendarme de 2ième classe Bokobosso natif de ce canton qui a attenté à la vie du feu président Gnassingbé Eyadema.

Elle a également examiné le dossier complexe de la succession à l’imamat de Bafilo, les incidents politiques de Bassar et Guérin Kouka, l’attaque du convoi du leader de l’Union des Forces de Changement (UFC) à Soudou, les déplacements des populations de Bodjé et Medjé, ainsi que des dossiers sur des cas graves de violations des droits humains, tels que les cas de viols.

A Sokodé, comme lors des étapes précédentes, la parole sera donnée aux témoins, victimes et auteurs présumés pour apporter leurs contributions aux différents dossiers sélectionnés par la CVJR. Les audiences seront consacrées notamment aux évènements liés aux déplacements de populations, les violences électorales des années 1992, sur fond de conflits intercommunautaires survenus à Sotouboua et l’affaire des militants politiques d’Agbandi décédés lors de leur détention à Blitta.

La CVJR connaîtra également des dossiers tels que les violences intercommunautaires consécutives au décès de l’ex-ministre Djobo Boukari en 1997, les violences électorales de 2005, ainsi que diverses violations des droits de l’homme.

La séance inaugurale de ces audiences aura lieu jeudi prochain à partir de 8 à l’hôtel central de Sokodé. Ces audiences se tiendront de 8H à 10H30, de 11H à 14H00 et de 15H à 18H00.

Dans la ville de Sokodé, certaines personnes interrogées par un envoyé spécial de l’Agence Savoir affirment être courant de la tenue des audiences dans leur ville.

« Je sais que la CVJR fera des audiences chez nous cette semaine, précisément à compter de jeudi », a confié Mohammed, enseignant dans une école primaire.

Alima, élève en première est également informée, mais elle n’a aucune idée de la date du déroulement de ces audiences: « J’ai appris que la Commission de Mgr Barrigah arrive à Sokodé cette semaine pour interroger des gens. Mais, je ne sais pas quand les membres de cette Commission seront ici ».

D’autres par contre, ne sont au courant de rien. Ils ne savent même pas si la CVJR mène une activité depuis quelques jours.

« Je ne suis au courant de rien. Une seule chose me préoccupe: mon job », affirme Djabiou, conducteur de taxi-moto rencontré devant la Poste.

Cherifa, vendeuse de la bouillie, assise non loin, renchérit: « Personne ne nous informe ici. D’ailleurs, ces +trucs+ ne nous intéressent pas. Ce qu’on veut, c’est le bon marché et l’argent ».

Les audiences sont consacrées à la recherche de la vérité sur les violences électorales et autres violations des droits de l’homme qui sont survenues dans notre pays entre 1958 et 2005 dans le cadre des séances publiques, à huis clos et privées qui donnent la parole aux victimes, témoins et aux auteurs présumés.

Après Sokodé, les membres de la CVJR se rendront également successivement à Atakpamé, Tsévié, Aného, Kpalimé, et Lomé.

Rappelons que la CVJR est l’émanation d’un processus lié à la quête de la concorde nationale susceptible de permettre au Togo de panser les séquelles de ses développements historiques conflictuels. Elle a pour mission de déterminer, à travers un rapport circonstancié et détaillé, les causes, l’étendue et les conséquences des violations des droits de l’Homme et les violences qui ont secoué les fondements de la communauté togolaise de 1958 à 2005.

Elle doit, in fine, proposer des mesures susceptibles de favoriser le pardon et la Réconciliation.

Le Togo a été, secoué par une série de violences, notamment lors des scrutins présidentiels.

De Sokodé, Nicolas KOFFIGAN

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