Affaire de tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat: Poursuite des débats ce mercredi avec les avocats de la défense, Kpatcha Gnassingbé ne reconnaît pas les faits qui lui sont reprochés

Les discussions dans la grande salle d’audiences du Palais de justice dans le cadre du coup d’Etat déjoué d’avril 2009, ont repris ce mercredi avec les avocats de la défense qui se sont retirés mardi, après avoir soulevé certaines exceptions, a constaté un journaliste de l’Agence Savoir News.

Après avoir présenté des excuses à leurs clients, les conseils des inculpés ont qualifié « d’incident d’audiences », leur retrait mardi de la salle d’audiences.

Après ce cérémonial, les débats ont repris. Au total 6 accusés ont défilé à la barre ce mercredi, soit au total 13 entendus depuis l’ouverture de ce procès. Parmi ces derniers figurent le commandant Atti et Kpatcha Gnassingbé. Tout comme les 7 accusés qui ont défilé à la barre mardi, ceux d’aujourd’hui ont également tour à tour nié les faits.

« Je ne reconnais pas les faits qui me sont reprochés. Cette affaire de coup d’Etat est une machination pure et simple », a déclaré à la barre Kpatcha Gnassingbé.

Selon lui, c’est plutôt Monsieur Bawa, un agent de l’ambassade des Etats-Unis à Lomé qui l’avait informé le 30 mars que certains officiers se préparaient pour organiser un soulèvement.

« J’ai aussitôt informé le président de la république. Quelques jours après, le même Bawa est revenu vers moi pour me dire que ces officiers étaient prêts à passer à l’acte. Il est revenu une nouvelle fois pour me dire maintenant +c’est prêt. Il faut passer l’acte+. Je n’ai rien compris (…) Après, mon domicile a été attaqué », a-t-il expliqué.

« J’ai finalement compris que certains officiers ont envoyé Bawa me piéger. Il n’y a jamais eu un projet de coup d’Etat », a-t-il souligné.

Kpatcha Gnassingbé a demandé à ce que Bawa soit également présenté à la barre pour répondre de ses actes. Selon des informées glanées, Bawa serait en fuite.

Dans le PV lu par Aworou Missité, l’avocat général, Kpatcha Gnassingbé avait reconnu les faits et demandé pardon au chef de l’Etat.

« Beaucoup de choses ont été ajoutées à ce PV », a fait remarqué Kpatcha Gnassingbé. Ce qui a poussé les avocats de la défense a demandé à la Cour, de mettre de côté ce PV.

Et les armes saisies et montrées à la presse ?: « je reconnais que j’ai des armes, et elles sont bien enregistrées. Je n’étais pas présent au moment des perquisitions chez moi, donc je ne connais pas les armes saisies ».

Par ailleurs plusieurs accusés qui ont défilé ce jour à la barre ont déclaré avoir été « torturés » à l’Agence Nationale de Renseignements (ANR).

La séance a été suspendue peu avant 20H GMT. Les débats reprennent jeudi matin à 8 H GMT.

Rappelons qu’au total 32 civiles et militaires passent en jugement devant la chambre judiciaire de la Cour suprême.

Parmi ces personnes, figurent deux frères du président de la république dont Kpatcha Gnassingbé. Ancien ministre de la défense, Kpatcha Gnassingbé est considéré comme le présumé cerveau de ce coup de force déjoué.

Dans le groupe figure également le général à la retraite Assani Tidjani, ancien chef d’Etat major général des forces armées togolaises et ancien ministre de la défense.

Ils sont poursuivis pour « tentative d’attentat contre la sûreté de l’Etat, groupement de malfaiteurs, rébellion, violences et complicité ».

Junior AUREL

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