Mise en place d’un mécanisme d’assurance récolte dans la zone UEMOA: La 2e phase de l’étude de faisabilité en atelier de validation à Lomé

Des organisations paysannes et de producteurs agricoles, partenaires techniques et financiers participent à Lomé à un atelier régional de validation de la deuxième phase de l’étude de faisabilité pour la mise en place d’un mécanisme d’assurance récolte dans la zone de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), a constaté l’Agence Savoir News.

Les travaux de cet atelier qui s’achèvent jeudi, se déroulent dans les locaux de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD). C’est le président de cette institution, Christian Adovèlandé qui a ouvert les travaux.

L’assurance récolte arrive après une étude commanditée par la BOAD au Consortium AECOM-FADQDI. Cette étude a pour objectif d’établir la faisabilité technique, financière, socio-économique et organisationnelle de la mise en place du mécanisme d’assurance-récoltes dans la zone UEMOA.

L’assurance récolte dans l’espace UEMOA, initiée par la BOAD, est un mécanisme pour faire face aux aléas climatiques qui compromettent sérieusement les productions agricoles. C’est une action qui s’inscrit dans le cadre des politiques nationales de développement de l’agriculture et de la sécurité alimentaire.

Pour les producteurs agricoles, l’assurance récolte les aidera à stabiliser les revenus des exploitants et permettra d’accroître leur pouvoir d’achat. Elle les aidera également à faciliter l’accès au crédit agricole et à améliorer les pratiques culturales en favorisant l’achat d’intrants en qualité et en quantité suffisante.

L’assurance récolte, a expliqué à l’Agence Savoir News Henri Tichou, directeur agriculture et bassins versants, est une occasion pour le paysan de payer une prime d’assurance : «Et lorsqu’il y a une récolte qui est en dessous de la moyenne (…), il pourra toucher une indemnisation pour qu’il ne perd pas tout son investissement».

Si l’assurance récolte va aider les producteurs, l’on ne doit pas perdre de vue son avantage pour les secteurs bancaires et financier et celui des assurances. Elle créera des perspectives d’affaires nouvelles dans un secteur ou le potentiel de développement est à la hauteur de la croissance démographique.

L’atelier de validation de Lomé, se veut une rencontre d’échanges, d’approfondissement avec les représentants des premiers acteurs impliqués les résultats de la deuxième phase de l’étude de faisabilité dans le cadre de l’assurance récolte dans la zone UEMOA.

Ouvrant les travaux, M.Adovèlandé a souligné l’importance de la mise en œuvre d’une telle assurance pour les producteurs.

« Tous les acteurs du développement du monde rural et de l’agriculture estiment qu’il y a urgence à mettre en place des services et des produis financiers permettant de sécuriser les activités économiques des filières agricoles et des personnes qui en vivent », a souligné M.Adovélande.

Il n’a pas manqué de relever la place aussi importante de l’agriculture au sein des populations. Malheureusement, ajoute-t-il, cette agriculture est confrontée à divers problèmes liés à la sécheresse, les inondations de plus en récurrentes, les attaques des criquets pèlerins qui sont des facteurs climatiques et de risques qui fragilisent l’agriculture de la sous-région.

« Accélérer la croissance de l’agriculture est l’une des principales solutions pour la réduction de la pauvreté et de la famine dans la zone UEMOA. Mais l’activité est fortement risquée compte tenu des aléas climatiques », a indiqué M.Adovélande.

Selon lui, la mise en place de ce mécanisme dans les pays de l’UEMOA est un défi réalisable.

« Je demeure convaincu que vos contributions au présent atelier permettront au Consortium AECOM-FADQDI de prendre en compte vos préoccupations en vue de définir le système d’assurance récolte qui convient le mieux à notre zone UEMOA et de préparer la mise en œuvre de projets d’assurance récolte dans les pays de l’UEMOA », a conclu M. Adovèlandé.

Rappelons qu’ à Juin 2011, les engagements nets cumulés de la BOAD en faveur des économies des Etats étaient estimés à 1853, 5 milliards de FCFA dont 294, 1 milliards de FCFA dans les secteurs du développement rural soit 15,9 des engagements de la Banque.

D’après les données du Fond Monétaire International (FMI), l’agriculture occupe plus de 80% de la population des pays de l’UEMOA et contribue à plus de 50% du PIB de ces pays.

Lambert ATISSO

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