Les bijoux en or n’excitent plus les loméennes, fauchées par la longue crise économique

Les bijoux en or n’excitent plus les loméennes, fauchées par la longue crise économique

Les bijoux en or n’excitent plus les femmes de Lomé. Elles préfèrent avoir des colliers en pacotille à moindre coût. La longue crise économique est sûrement passée par là. Pour se faufiler dans cette crise, les loméennes adoptent de plus en plus des bijoux en pacotille pour se faire belles. Les couleurs éclatantes et les coûts sont, entre autres, les raisons qui les guident.

Pourtant, entre les femmes africaines et en particulier, la femme togolaise et les bijoux, c’est une longue histoire d’amour. Jadis la femme togolaise pour se faire belle ne se pare que de bijoux en or. Cela faisait aussi voir la classe sociale de la femme. Ainsi, les boucles d’oreilles, bracelets, chaînes, sont des accessoires considérés comme des composantes intégrées du style et de la mode pour les femmes. Et ces dernières n’aiment que porter ceux en or.

Mais la tendance a changé depuis un certain temps. Pour se faire belle, elles optent pour les bijoux de pacotille : perles, bois ou pierre. Que ce soit au cours d’un mariage, de funérailles ou toute autre occasion, on aperçoit les femmes porter des bijoux aux formes et couleurs différentes. Le grand marché de Lomé offre une gamme variée de ces articles tant prisés par les loméennes.

Il y en a de tous les goûts, allant de ceux avec perles de cristal à ceux en bois ou en pierre. Sur les étals, ces bijoux reflètent une diversité de couleurs. On n’arpente pas sur une allée du marché sans les apercevoir, minutieusement rangés sur des tables ou sur des étagères. Le marché est inondé de ces bijoux fantaisistes.

Evelyne, élève en vacances aide sa maman à vendre ces bijoux excentriques au grand marché de Lomé. Elle affirme que les femmes aiment plus ces genres de bijoux de ceux en or.

« Il est aujourd’hui très difficile pour nos parents de nous acheter des bijoux en or. On préfère plutôt se tourner vers ces bijoux en pacotille dont les prix varient entre 200 et 3.000 F.CFA. C’est un commerce qui marche bien. Il y en a qui sont importés, d’autres sont confectionnés sur place », explique la jeune élève.

« Parmi les bijoux que nous vendons, il y a des bracelets de perles en cristal », précise Evelyne.

Non loin d’elle, Dame Akouvi Ayaba gère un coin de vente de ces articles. On y trouve tout ce qui est bijoux de pacotille avec de différents dessins et insignes.

« Ce sont ces bijoux qui sont aujourd’hui à la mode. Il y en a de tous les goûts et toutes les couleurs », affirme-t-elle.

« Mes chiffres d’affaires journaliers depuis environ huit mois, varient entre 12.000 et 20.000 F.CFA », dévoile Dame Akouvi Ayaba, vêtue d’un boubou teint de vert, assorti de boucles d’oreilles de même couleur.

Les femmes togolaises aiment se faire belles. Elles aiment mettre toutes sortes d’artifices pour se mettre en valeur, histoire de séduire les hommes.

Ayélé, la trentaine, rencontrée au grand marché de Lomé, appartient à cette catégorie de femmes. Vêtue d’une tenue traditionnelle de couleur bleue, elle porte un collier de perles en cristal bleu.

« Ces bijoux permettent de faire un beau mariage de couleurs avec les habits. Ce n’est pas cher et l’on peut les mettre à toutes les cérémonies. J’ai des bijoux en or, mais je porte plus les pacotilles », explique-t-elle.

Si les unes trouvent que ces pacotilles sont très commodes et à la mode, d’autres comme Kanko, les préfèrent pour leurs bas prix.

« C’est plus joli et c’est moins cher. On peut les mettre aussi bien avec les habits traditionnels que modernes », affirme-t-elle.

Partageant le même avis que sa copine, Clémentine ajoute : « Personnellement, je n’aime pas les bijoux en or. Je préfère les pacotilles et les pierres précieuses. Je les trouve plus beaux. Et l’on peut avoir toutes les couleurs qu’on veut ».

Nicolas KOFFIGAN

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