Côte d’Ivoire: Vers un fonctionnement normal des institutions (SYNTHESE)

La Côte d’Ivoire marche progressivement vers un fonctionnement normal de ses institutions républicaines après plus de quatre mois de crise post-électorale et malgré une situation sécuritaire précaire à Abidjan martyrisée par une guerre de 10 jours, selon l’agence Xinhua.

Alassane Ouattara tient les rênes du pouvoir en Côte d’Ivoire depuis l’arrestation de son rival Laurent Gbagbo le 11 avril.
Contraint de recourir à la force armée pour s’installer malgré la proclamation de sa victoire à l’élection du 28 novembre dernier par la Commission électorale confirmée par l’Onu et reconnue par la quasi-totalité de la communauté internationale, Alassane Ouattara attend de prêter serment devant le Conseil constitutionnel conformément à la loi en vigueur dans le pays et pour conforter sa légitimité.

OUATTARA BIENTOT INVESTI PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

A l’issue d’une rencontre jeudi avec son allié du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Henri Konan Bédié, M. Ouattara a annoncé pour la mi-mai à Yamoussoukro (centre, 230 km d’Abidjan) son investiture en tant que président de la République.

Une cérémonie rendue possible avec le retour à Abidjan du président du Conseil constitutionnel Paul Yao N’dré, un proche de Laurent Gbagbo.

Le Conseil constitutionnel avait invalidé les résultats de la Commission électorale et proclamé Laurent Gbagbo réélu, plongeant le pays dans l’impasse politique avec deux présidents déclarés à la tête de deux gouvernements.

Rentré d’Accra où il s’était réfugié, Paul Yao N’dré a été reçu jeudi par le président Alassane Ouattara.

« Il faut qu’il y ait la normalisation, que l’Etat de Côte d’Ivoire vive et fonctionne », avait-il déclaré au sortir de l’audience.

Un jour plus tôt, le président de l’Assemblée nationale, Mamadou Koulibaly, la deuxième personnalité du régime du président déchu, s’était rendu à l’hôtel où sont logés depuis près de cinq mois Alassane Ouattara et son gouvernement.

Il avait souligné la nécessité pour le pays de s’inscrire dans la légalité constitutionnelle et l’Etat de droit.

« Nous avons expliqué qu’en début de mandat, il était important que le président puisse avoir une prestation de serment régulière », avait-il indiqué.

En attendant, le gouvernement de M. Ouattara s’installe dans ses bureaux au Plateau, le quartier administratif et des affaires.

Le Premier ministre Guillaume Soro a pris possession de la Primature où s’est tenue jeudi la première réunion du gouvernement hors du Golf hôtel.

Les ministres ont pu accéder à leurs cabinets respectifs et appellent à la reprise du travail aussi bien dans le secteur public que privé.

Une reprise à la normalité conditionnée par les questions sécuritaires après cinq mois d’impasse politique et 10 jours de guerre marqués par des déplacements massifs de populations, des pillages et près d’un millier de morts.

DES POCHES RESIDUELLES DE GUERILLA URBAINE A ABIDJAN

Malgré la défaite des forces fidèles à Laurent Gbagbo, la situation sécuritaire reste précaire à Abidjan où sont encore très actifs des miliciens et mercenaires à la solde de l’ancien régime.

Si le calme semble être revenu dans plusieurs quartiers d’Abidjan, la plus grande commune de la capitale économique ivoirienne, Yopougon, un bastion du président déchu actuellement en résidence surveillée, continue d’être le théâtre de violents combats à l’arme lourde.

Le gouvernement y a dénoncé « un activisme persistant de quelques poches de résistance de miliciens et mercenaires ».

Les forces de M. Ouattara indiquent avoir lancé une opération de ratissage pour mettre hors d’état de nuire les derniers combattants de Laurent Gbagbo retranchés dans la commune.

Sur le terrain, les détonations d’armes lourdes ou les rafales de kalachnikov sont entendues depuis trois jours dans plusieurs secteurs de la commune provoquant un exode massif des populations vers des quartiers quelque peu sécurisés.

Les forces d’Alassane Ouattara sont également opposées à « l’état intolérable de belligérance » à Abobo sous contrôle du « commando invisible » conduit par Ibrahim Coulibaly dit IB dont les hommes ont opposé une résistance farouche aux forces fidèles à Laurent Gbagbo avant la fulgurante offensive sur Abidjan des « forces républicaines ».

« La guerre est terminée, je vous ordonne de mettre fin à la belligérance à Yopougon et à Abobo », a dit le président Alassane Ouattara lors d’une réunion vendredi avec les hauts responsables de l’armée et de la police.

« Je demande à IB et aux miliciens de déposer les armes très rapidement », a-t-il ajouté avant de les menacer de les désarmer « par la force au besoin ».

Samedi, alors que des négociations ont été entamées entre les commandants des forces pro-Ouattara et les chefs miliciens, des détonations sourdes étaient toujours entendues à Yopougon.

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