Après son retrait de la course présidentielle : Gerry Taama a le regard rivé sur le scrutin

Gerry Taama

Après s’être retiré en janvier de la course présidentielle du 22 février, le président du Nouvel Engagement Togolais (NET) Gerry Taama — actuellement en vacances– a toujours les yeux rivés sur le scrutin.

Après le démarrage de la campagne électorale, Gerry Taama (également député à l’Assemblée nationale) revient sur sa décision de retrait de la course présidentielle, l’orientation du parti sur les régionales et sénatoriales et donne sa lecture de la situation politique du pays.

Voici l’analyse du président du NET

Je reçois beaucoup d’interpellations, qui souhaitent que je me prononce sur cette élection-ci, mais je vais dire quoi que je n’ai pas encore dit.

Primo: Je me suis retiré de la course pour prioriser les régionales. Et il y aura des régionales en avril-mai 2020. Ceux qui nous critiquent ne savent même pas ce qu’on appelle élections régionales. Mais bon, comme tous nos militants ont compris notre stratégie, on est tranquille. La suite nous donnera raison, comme d’habitude.

Secondo: On me parle de nos consignes de vote. Sur ce point, j’ai été clair. Nous n’avons pas de candidat parmi les sept en lice, mais en tant que parti de l’opposition au parlement, nous appelons à voter pour les  six candidats de l’opposition. Nous ne pouvons pas être opposés à Unir dans et hors de l’Assemblée nationale et appeler à voter pour ce parti. C’est pourtant clair.

Tertio: Mon observation de la précampagne et de la campagne qui a commencé n’a pas changé. D’un côté il y’ a un bulldozer qui semble bien organisé (certes avec ses moyens colossaux issus de la gestion de l’état) et de l’autre côté des vélos qui ne font pas le poids. Quand je vois les affiches, l’organisation des meetings, les messages des candidats de l’opposition, il est évident que peu ont fait appel à un cabinet de communication. Il y’ a de l’impréparation. Mais à leur décharge, et je le dis en permanence, l’absence de ressources financières.

Cette faiblesse financière a aussi conduit à ce que la précampagne n’occupe pas sérieusement l’intérieur du pays. Les conséquences s’en ressentent lors des meetings dans ces régions. Tant que l’opposition togolaise ne trouvera pas des moyens financiers pour exister sur le terrain de façon permanente, l’alternance sera difficile. Regardons autour de nous, en dehors de la Gambie, tous ceux qui ont vaincus des régimes bien installés comme chez nous par les urnes, étaient biens assis financièrement. Au Togo, nous avons une opposition de gueux, à commencer par moi-même.

Alors, ma conclusion ? Je n’en ai pas. J’ai contacté tous les candidats pour leur souhaiter bonne chance. Ceux que je n’ai pas pu joindre, je leur ai envoyé un message. Jean Pierre, qui est pour moi le politicien le plus fair-play, a décroché mon appel. Le seul que je n’ai pas eu est le président sortant. Je connais pas son numéro. Que le meilleur gagne. Si par contre j’avais un conseil à donner à certains candidats de l’opposition, c’est d’éviter de dire que les conditions de transparence et de crédibilité de cette élection ne sont pas réunies, tout en continuant à faire campagne. C’est faire une chose et son contraire. Ça démobilise les militants et donne l’impression d’une mise en scène. D’un arrangement. Le syndrome des mallettes échangées sous la table à Accra et à Lomé est encore présent dans les esprits. Comme on dit au Togo, on ne répond pas présent en se cachant.

Voilà ce que je pense de cette consultation électorale. Pour la première fois depuis longtemps, je suis en vacances politiques et je compte en profiter. FIN

 

Abbée DJAGLO

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