Après l’assassinat du président, « l’état de siège » est déclaré à Haïti par le Premier ministre

Jovenel Moïse

Le Premier ministre haïtien Claude Joseph a déclaré mercredi l’ »état de siège » octroyant des pouvoirs renforcés à l’exécutif quelques heures après l’assassinat du président Jovenel Moïse.

« Dans la stricte application de l’article 149 de la Constitution, je viens de présider un conseil des ministres extraordinaire et nous avons décidé de déclarer l’état de siège sur tout le pays », a-t-il déclaré.

L’épouse du président a été blessée dans l’attaque qui a eu lieu vers 1h locale (7H suisses) et hospitalisée, a précisé M. Joseph. Ce dernier a appelé la population au calme et indiqué que la police et l’armée allaient assurer le maintien de l’ordre.

Le Conseil de sécurité de l’ONU est « profondément choqué » par l’assassinat mercredi du chef d’Etat haïtien Jovenel Moïse, a déclaré son président en exercice, l’ambassadeur français Nicolas de Rivière, à l’ouverture des travaux de cette instance.

« Les membres du Conseil se disent profondément choqués par l’assassinat du président Moïse survenu plus tôt dans la journée à Port-au-Prince et préoccupés par le sort de la Première dame, Martine Moïse, qui a également été blessée par balles dans l’attentat », a-t-il dit, en évoquant aussi la « tristesse » du Conseil de sécurité.

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell s’est dit « choqué » par l’assassinat du président haïtien Jovenel Moïse mercredi et préoccupé par le risque d’une « spirale de violence » dans le pays.

« Ce crime entraîne un risque d’instabilité et une spirale de violence », a-t-il déclaré dans un message sur son compte Twitter.

La Maison-Blanche a qualifié mercredi de « terrible » et de « tragique » l’assassinat du président haïtien Jovenel Moïse, Washington se déclarant prêt à apporter de l’aide au pays en crise.

Il s’agit « d’une attaque terrible, une attaque tragique, ayant ciblé le président d’Haïti et sa femme au cours de la nuit », a déclaré Jen Psaki, la porte-parole de l’exécutif.

« Nous sommes prêts à assister sous n’importe quelle forme la population d’Haïti, le gouvernement d’Haïti, s’il y a une enquête », a-t-elle ajouté.

Le Premier ministre Boris Johnson s’est dit « choqué » par un « acte odieux » sur Twitter. La République dominicaine a ordonné mercredi la « fermeture immédiate » de sa frontière avec Haïti, après l’assassinat du président Jovenel Moïse.

« Nous avons donné l’ordre de fermer immédiatement » la frontière qui sépare Haïti de la République dominicaine, sur l’île d’Hispaniola, a annoncé la porte-parole du ministère de la Défense, Ceinett Sanchez. Les rues de la capitale Port-au-Prince étaient calmes mercredi matin, sans présence renforcée de la police ou des forces de sécurité, selon des témoins.

SOURCE : AFP