Affaire d’escroquerie: Les avocats de Bertin Sow Agba exigent sa « libération provisoire »

Les avocats de l’homme d’affaires Bertin Sow Agba incarcéré depuis plus de quatre mois dans une affaire « d’escroquerie » ont demandé mercredi lors d’une conférence de presse, la remise en « liberté provisoire » de leur client, a constaté l’Agence Savoir News.

Quatre avocats de M.Agba dont les anciens bâtonniers Me Adama Ruben Doe-Bruce et Me Ahlin Gabriel Komlan ont animé cette conférence dans un grand hôtel de la capitale togolaise.

M.Agba a été arrêté le 7 mars dernier suite à une plainte pour escroquerie déposée par l’un de ses partenaires en affaires l’Emirati Abbas Al Yousef. Ce dernier s’est plaint d’avoir subi un préjudice de 48 millions de dollars US, car on lui aurait fait miroiter l’accès au Togo à une fortune estimée à 275 millions de dollars US (environ 145 milliards de F.CFA) du feu président ivoirien Robert Guéi, déposée à la Banque centrale du Togo.

« Au vu de la connaissance quasi approfondie que nous avons de ce dossier, nous estimons que notre client doit bénéficier de la présomption d’innocence prévue par l’article 18 de la constitution et que M.Agba devra être mis en liberté provisoire », a déclaré Me Adama Ruben Doe-Bruce.

Selon lui, pour accuser M.Agba d’escroquerie, « il faut démontrer et prouver qu’il a utilisé des manœuvres frauduleuses caractérisées, pour abuser autrui et que par la suite de ces manœuvres frauduleuses, des sommes d’argent lui ont été remises ».

Me Doe-Bruce a indiqué que le dossier d’instruction est suffisamment avancé et que la plaignant n’apporte aucune preuve de ses allégations « mis à part la récitation d’une incantation bien apprise par cœur +Monsieur Agba m’a escroqué, je suis une victime+ ».

« Nos règles de procédure pénale sont ainsi faites que le juge d’instruction à l’obligation d’instruire à charge et à décharge. Cela veut dire que si le plaignant n’apporte aucune preuve de ses allégations, la démarche normale serait que l’inculpé bénéficie d’abord d’une liberté provisoire et qu’ensuite, une ordonnance de non-lieu soit rendue en sa faveur. Bien entendu, le juge d’instructions peut aussi laisser le soin à la juridiction de jugement de décider », a-t-il expliqué.

Par ailleurs, Me Doe-Bruce a affirmé que son client « ne reconnaît pas l’implication, ni de Jean-Pierre Gbikpi, ancien ambassadeur du Togo au Ghana, ni du ministre Pascal Bodjona, ni d’aucune autre personnalité togolaise, dans cette prétendue affaire d’escroquerie ».

« Notre client demande, ce qui est son droit, que la partie civile fasse la preuve de ses différentes allégations, lesquelles preuves sont inexistantes », a-t-il précisé.

Arrêté le 7 mars dernier, M.Agba a été gardé à l’Agence Nationale de Renseignements (ANR) pendant environ 10 jours avant d’être écroué. Le 25 mars, un mandat de dépôt a été décerné contre lui. Le paquet a requis du juge d’instruction qu’il soit transféré de la prison civile de Lomé à la prison civile de Mango (environ 592 km au nord de Lomé).

Le juge d’instructions avait accepté, mais suite à un recours immédiat de M.Agba et de ses avocats, le Chambre d’accusation de la Cour d’Appel de Lomé a annulé le 19 avril, l’ordonnance du juge d’instruction. Il a finalement décidé de transférer M.Agba à la prison de Tsévié (ville situé à environ 35 km au nord de Lomé) où il croupit jusqu’à ce jour.

Lambert ATISSO

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