Affaire des présumés braqueurs abattus à côté de l’usine Sototoles: Quelques grandes lignes du rapport de la CNDH

Mme Nakpa Polo, présidente de la CNDH

La Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) a publié son rapport dans l’affaire des deux présumés braqueurs Koffi Amouzou alias « Cimetière » et Dékpo Milatawo, qui auraient été abattus par des éléments du Groupement d’Intervention de la Police Nationale (GIPN) le 28 juillet 2019.

Le dossier avait fait grand bruit, les proches des victimes ayant clamé haut et fort sur tous les toits, qu’elles ont été enlevées à leur domicile et abattues par les éléments du GIPN. Ce qui a poussé la CNDH à s’autosaisir, afin de faire la lumière sur le dossier.

Les investigations menées par le groupe le travail mis en place par la CNDH ont permis de dégager quelques éléments.

Les grandes lignes du rapport

-Sur la descente des hommes dont certains en tenue de « soja » au domicile de « Cimetière » dans l’après-midi du 25 juillet 2019 : le groupe de travail, au regard des nombreux témoignages aussi concordants, les uns que les autres, conclut que le jeudi 25 juillet, dans l’après-midi, des hommes dont certains en tenue de « soja » sont allés chercher « Cimetière » à son domicile.

-Sur l’enlèvement de « Cimetière » et Dékpo dans la nuit du 27 juillet 2019 : Les informations recueillies au cours des investigations sont édifiantes et amènent le groupe de travail à conclure que dans la nuit du samedi 27 juillet 2019, « Cimetière » et Dékpo ont été enlevés à leurs domiciles par des hommes dont certains en tenue de « soja ».

-Sur les circonstances de la mort des présumés braqueurs : Au regard des éléments recueillis lors de l’enquête, le groupe de travail n’est pas arrivé à décrire les circonstances exactes dans lesquelles les présumés braqueurs ont trouvé la mort. Toutefois, il est constant que ceux-ci ont été abattus à côté de l’usine Sototoles. Par conséquent, le groupe travail écarte l’hypothèse selon laquelle les présumés braqueurs auraient été tués ailleurs et leurs corps déposés audit lieu.

-Sur la question de savoir si les personnes abattues étaient en opération de braquage : Les éléments recueillis lors des investigations n’établissent pas, même si l’un des présumés braqueurs a plusieurs antécédents judiciaires, que ceux-ci étaient sortis cette nuit pour aller commettre un braquage.

-Sur la responsabilité du GIPN dans la descente au domicile de « Cimetière » le 25 juillet 2019 : Le groupe de travail n’a pu recueillir des éléments probants qui établissent que ce sont des éléments du GIPN qui se sont rendus au domicile de « Cimetière » dans l’après-midi du jeudi 25 juillet 2019. La responsabilité du GIPN, ne saurait être engagée.

-Sur la responsabilité du GIPN dans l’enlèvement des présumés braqueurs le 27 juillet 2019 : L’unité du GIPN qui a participé à l’opération anti-braquage comprend l’équipe opérationnelle composée de 10 agents et le commandement.

Conclusion et recommandations

A la lumière de tout ce qui précède, il est constant que les nommés Koffi Amouzou alias « Cimetière » et Dékpo Milatawo ont été enlevés à leurs domiciles par un groupe d’hommes dont certains en tenue de « soja » dont les identités restent à déterminer, avant qu’ils ne soient mis sur la route de l’équipe de l’opération du GIPN.

La Commission constate que le commandement du GIPN a mis en place l’opération anti-braquage, suite aux renseignements à lui procurés par son informateur.

La Commission estime que l’audition permettra d’identifier les auteurs de l’enlèvement des présumés braqueurs.

La Commission recommande au garde des sceaux, l’ouverture d’une enquête judiciaire pour faire toute la lumière sur les zones d’ombre.

La Commission recommande au ministre de la sécurité et de la protection civile, de garantir la sécurité de tous les parents, témoins et sachant, qui sont intervenus dans le cadre de cette enquête. FIN

Junior AUREL