Accusations de la coalition: « Affabulations, affirmations mensongères et tronquées (…) », dénonce le gouvernement

Ministres et membres du parti au pouvoir, lors de la conférence de presse.

Le gouvernement a qualifié ce mercredi « d’affirmations mensongères et tronquées », les accusations de la coalition, au sujet de la procédure de désignation par le Parlement, des représentants de l’opposition parlementaire devant siéger à la Commission électorale nationale indépendante (Céni).

La coalition des 14 partis politiques, avait accusé mardi, le pouvoir de « violer » les recommandations de la Cédéao. Elle avait « condamné vigoureusement » la procédure de nomination lundi par les députés du parti au pouvoir, des quatre des cinq représentants de l’opposition parlementaire, devant siéger à la Céni.

La coalition a appelé les populations togolaises « à répondre, encore plus massivement que par le passé, aux prochains mots d’ordre de manifestations publiques pacifiques sur toute l’étendue du territoire national ». Face à la presse, le gouvernement a rejeté en bloc ces accusations.

« La plupart des déclarations et des accusations formulées, notamment par la coalition des 14 partis de l’opposition et certaines associations dites de la société civile sont des affabulations et souvent des affirmations mensongères et tronquées qui procèdent de manœuvres d’intoxication et de désinformation », a dénoncé Gilbert Bawara (ministre de fonction publique), dans une déclaration liminaire.

Selon le ministre, les débats au Parlement sur la désignation des représentants de l’opposition parlementaire à la Céni, ne concernent pas le gouvernement : « L’Assemblée nationale a déjà fait sa part. Il appartient aux partis politiques concernés de se concerter. Les débats sont toujours en cours ».

 

La coalition « n’est pas une partie prenante de la Céni »

 

« Au regard du relevé de conclusions du Comité de suivi et des dispositions du code électoral, la coalition des 14 partis politiques de l’opposition, n’est pas une partie prenante de la Céni et nulle part, il ne lui est conféré un droit quelconque de désigner des membres ou représentants à la Céni à la place des composantes et entités qui sont concernées », a martelé M.Bawara.

« Nulle part dans les décisions de la Cédéao, il n’est fait mention ou état de la coalition des 14 partis de l’opposition. Cette dernière ne peut donc prétendre à une quelconque exclusivité et hégémonie par rapport aux autres partis politiques, surtout dans le cadre des élections et des réformes qui intéressent l’ensemble des acteurs politiques et même la société civile et l’ensemble de la société togolaise », a-t-il ajouté.

Donc, a-t-il poursuivi, « il ne revient pas à la coalition de désigner ni les représentants de l’opposition parlementaire, ni ceux des partis politiques extraparlementaires ou de la société civile ».

 

Le projet de loi « pratiquement bouclé »

 

Le gouvernement a « pratiquement bouclé l’élaboration d’un projet de révision constitutionnelle en se conformant aux orientations et axes définis par les décisions et recommandations de la Cédéao », a annoncé le ministre Bawara.

« Ce projet sera formellement adopté prochainement en conseil des ministres et transmis à l’Assemblée nationale », a-t-il précisé.

La feuille de route des chefs d’Etat de la Cédéao préconise des réformes constitutionnelles : le mode de scrutin à deux tours pour l’élection du président de la République, la recomposition de la Cour constitutionnelle et la limitation à deux, du nombre de mandats présidentiels etc…

Un texte transmis à l’Assemblée nationale en septembre 2017, avait été rejeté par l’opposition parlementaire. Est-ce la même mouture ? Le contenu du document en préparation n’a pas été dévoilé aux journalistes.

 

Le processus ne sera pas repris

 

Les élections législatives sont prévues le 20 décembre conformément à la feuille de route de la Cédéao. La Céni a également annoncé dans la foulée, la tenue des élections locales et d’un référendum le 16 décembre.

Totalement hors des activités, la coalition de l’opposition exige surtout la reprise de toutes les activités déjà menées par la commission électorale et la reprise du recensement électoral.

« Le processus électoral en cours, ne sera pas repris, même si l’opposition rejoint la Céni. Car, les activités et opérations sont menées de manière conforme à la loi et conformes aux décisions de la Cédéao », averti M.Bawara.

La coalition a appelé au boycott du recensement, qui a démarré depuis le 1er octobre. L’opération prendra fin mardi, dans la zone 2, après une prorogation de 24 heures. FIN

Junior AUREL