Accès universel à la Santé Sexuelle et de Reproduction : Des experts en santé de l’Afrique de l’Ouest et du Centre en conclave de trois jours à Lomé

L’atelier régional sur l’accès universel aux services de Santé Sexuelle et de la Reproduction (SSR), de santé maternelle et de planification familiale basées sur les droits de l’homme a démarré ce mercredi à Lomé, lors d’une cérémonie présidée par Mme Tchabinandi Kolani-Yentcharé, ministre de l’action sociale, de la promotion de la femme et de l’alphabétisation, a constaté une journaliste de l’Agence Savoir News.

Son collègue de l’économie et des finances, chargé de la planification du développement Kossi Assimaïdou, était aussi présent.

Dr Nestor Pepe Azandegbe (Conseiller Senior en Santé), Dr Lucile Imboua-Niava (Représentante de l’OMS au Togo) et Dr Justin Koffi (Représentant du Fonds des Nations Unies pour la population au Togo /UNFPA) ont également assisté à la cérémonie d’ouverture.

Une cinquantaine d’experts en santé venus 16 pays (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Tchad, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Liberia, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone et le Togo) participent à cet atelier régional de trois jours organisé par l’UNFPA.

Cet atelier permettra à ces experts en santé de partager l’expérience des différents pays sur l’accès universel aux SSR et aux droits de la reproduction, d’identifier les modalités pour l’intégration du planning familial dans les services de santé maternelle et infantile en utilisant le système de santé et l’approche droits de l’homme.

Cette rencontre permettra également à développer des plans d’action spécifiques aux pays pour améliorer un kit de services santé maternelle et néo natale et Planification Familiale intégrés pour les femmes, les jeunes et les adolescentes.

Dans la sous-région, l’insuffisance de sages-femmes qualifiées contribue à la qualité médiocre des soins en maternité, entraînant une morbidité et une mortalité maternelle et néo natale élevées. Seules 12% des femmes enceintes qui ont besoin de soins obstétricaux d’urgence et de soins aux nouveau-nés les reçoivent effectivement. L’utilisation de contraceptifs est faible et les besoins de contraception non satisfaits restent élevés.

Dans l’ensemble le taux de prévalence de la contraception est passé de 13% en 1990 à 23% en 2007 puis à 27% en 2012. Les besoins de l’Afrique en planning familial sont les plus élevés au monde.

L’UNFPA et l’OMS estiment que les besoins non satisfaits en planning familial sont d’environ 25% dans la région et constituent environ le double des besoins mondiaux non satisfaits (WHS 2013).

La plupart des difficultés et lacunes proviennent de plusieurs facteurs notamment la faiblesse des systèmes de santé, les ressources humaines inadaptées, en particulier en ce qui concerne les compétences obstétricales, les ressources financières limitées et la faible participation du secteur privé et des organisations confessionnelles.

On note également la faible capacité des directeurs des programmes de santé et des prestataires de services à fournir et coordonner des services intégrés de Planification Familiale (PF) et la santé maternelle et néo natale, la faiblesse de la chaîne d’approvisionnement en contraceptifs et en matériel vital à la survie de la mère et de l’enfant.

Selon Mme Tchabinandi Kolani-Yentcharé, au Togo plusieurs approches ont été simultanément conduites pour relever les défis auxquels nos populations sont confrontées notamment le lancement de la Campagne d’Action pour l’Accélération de la Réduction de la Mortalité Maternelle en Afrique (CAMARA) et les mesures politiques qui l’ont accompagné en l’occurrence la gratuité de la césarienne qui a été l’un des engagements forts du pays pour améliorer la santé maternelle de la femme.

« L’opérationnalisation de la cartographie des Soins Obstétricaux et Néonataux d’Urgence (SONU) avec à la clé, le renforcement des capacités des sages-femmes ainsi que des effectifs de ce personnel qualité au sein des formations sanitaires, continuent d’être une préoccupation majeure pour le gouvernement », a-t- elle souligné.

Dr Azandegbe a salué de son côté, les progrès réalisés par de nombreux pays de la sous-région à l’instar du Togo dans la nécessaire réduction de la mortalité maternelle et infantile. Mais, ces progrès restent lents et insuffisants et notre région constitue malheureusement la région du monde où se concentrent encore de nombreux défis à relever dans ces domaines, a-t-il précisé.

Dr Lucile Imboua-Niava a pour sa part précisé que les Nations Unies renouvellent leur engagement à approfondir la coopération avec tous les pays et particulièrement le continent africain pour que chaque grossesse soit désirée et que chaque accouchement se réalise sans danger et que le potentiel de chaque jeune soit accompli. FIN

Abbée DJAGLO

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