88èmes assises du CST de l’AAE : Début des activités ce lundi en visioconférence

Les 88èmes assises du Conseil Scientifique et Technique (CST) de l’Association Africaine de l’Eau (AAE), ont démarré ce lundi en visioconférence, rencontre de trois jours axée sur le thème : « Promouvoir la coopération en soutien aux innovations pour le développement du secteur eau et assainissement en Afrique ».

Les travaux ont été ouverts par Alassoun Sori (secrétaire général du ministère de l’eau et de l’assainissement du Burkina Faso, représentant son ministre), en présence de Dr. Papa Samba Diop (président du CST) et Sylvain Usher (Directeur Exécutif de l’AAE).

Le Conseil scientifique et technique est l’organe permanent de l’AAE. Il est constitué par les membres de l’Association et a pour mission d’étudier les problèmes d’ordre managérial, juridique, financier, scientifique et technique liés au secteur de l’eau et de l’assainissement auxquels ses membres peuvent être confrontés. Le CST se réunit deux à trois fois par an dans une capitale africaine.

Ces 88èmes assises du CST se tiennent à quelques mois du 9ème Forum Mondial de l’Eau, prévu en mars 2022 à Dakar (Sénégal).

Ce sont des cadres de partages, de plaidoyers et de promotion des innovations, qui rassemblent autour d’une même table, des scientifiques, des experts, des décideurs, des politiques, des municipalités, des ONG, des fournisseurs de technologies, etc.

En Afrique, plus de 300 millions de personnes n’ont toujours pas accès à l’eau potable et environ 700 millions de personnes, vivant rien qu’en Afrique subsaharienne, n’ont pas accès à des services d’assainissement adéquat.

« Votre combat, notre combat, se justifie donc, rien qu’à la lecture de ces chiffres qui ne laissent personne indifférent », a souligné le secrétaire général du ministère de l’eau et de l’assainissement du Burkina Faso, à l’ouverture de ces assises.

Selon Alassoun Sori, le choix du thème de ces assises, « est hautement évocateur et rappelle à l’ensemble de la communauté des acteurs du secteur le rôle de la coopération dans la résolution de cette question vitale ».

« Si aujourd’hui l’innovation est un facteur sûr et incontournable pour booster le développement de l’Afrique dans son ensemble, elle l’est davantage pour le secteur de l’eau et de l’assainissement. Experts techniciens, chercheurs, fabricants, star up, chacun y met du sien pour apporter une solution, sa solution, dans la résolution du problème. Coopérer devient alors essentiel et indispensable pour non seulement capitaliser, mais aussi et surtout partager les expériences réussies », a-t-il souligné.

L’Afrique, a-t-il poursuivi, « doit avancer relativement vite si elle veut être au rendez-vous des ODD à l’horizon 2030. Par conséquent, elle doit exploiter et utiliser toutes les ressources et potentialités qui s’offrent à elle en terme d’innovation, et c’est là où la coopération entre les différentes parties prenantes doit se consolider, s’affirmer et prendre toute sa place dans la bataille contre la soif et les maladies liées au péril fécal ».

« Au moment où les politiques, les décideurs, le secteur privé, ONG et associations et l’ensemble des acteurs du domaine de l’eau et de l’assainissement du monde entier se préparent pour le 4e forum mondial de l’eau qui se tiendra du 21 au 26 mars 2022 au Sénégal, je reste convaincu que ces Assises, comme celles qui l’ont précédées, nous ouvriront encore les esprits et les intelligences en nous permettant de saisir et d’apprécier tous les bénéfices et la valeur ajoutée de la coopération dans l’atteinte des objectifs d’ici à 2030 en Afrique », a ajouté M.Sori.

Pour le président du CST, le « thème évocateur » de ces assises, « montre combien il est important de ne pas évoluer en vase clos sur les sentiers ardus de l’eau et de l’assainissement ».

« Ces 3 jours de travaux nous permettront de découvrir ce que ce thème nous enseigne et comment nous pouvons l’adapter et l’adopter pour le bien des populations d’Afrique », a indiqué Dr. Papa Samba Diop.

« Si tous les États d’Afrique affichaient cette volonté politique, ce désir de créer des cadres institutionnels favorables et de les faire accompagner par des moyens financiers et techniques consistants pour réaliser les objectifs, on ferait un grand pas pour relever les défis de l’accès à l’eau et à l’assainissement », a-t-il ajouté.

Plusieurs activités sont prévues au cours de ces assises dont celles des comités spécialisés : eau potable, assainissement et management. Il est également prévu une séance de restitution des différents travaux, avant la cérémonie de clôture.

Rappelons que l’AAE est née en février 1980, de la volonté de quelques dirigeants des sociétés d’eau d’Afrique, de mettre en commun leurs ressources humaines, techniques et financières, afin d’optimiser sur la formation des hommes et des femmes des entreprises du secteur, et de créer une synergie autour de la recherche de solutions, pour l’amélioration de l’accès des populations africaines aux services d’assainissement et à l’eau potable.

Elle regroupe les sociétés de production et de distribution d’eau potable, celles qui gèrent les services d’assainissement, ainsi que celles qui régulent les politiques sectorielles dans les pays africains. FIN

Edem Etonam EKUE