1ere édition du festival d’art dramatique dans les prisons : Les détenus de la prison civile de Kpalimé en spectacles de diction de contes

MM. Bessan, Mondey, le DRAC et le regisseur prise devant la prison civile de Kpalimé

L’association culturelle Hodjoho l’antre du patrimoine culturel et immatériel a initié en faveur des détenus de la prison civile de Kpalimé (environ 120 km au nord de Lomé), la première édition du festival d’art dramatique dans les prisons du 14 au 31 janvier.

Cette rencontre qui a reçu l’appui du Fonds d’Aide à la Culture du ministère de la Culture du Tourisme et des Loisirs, a pour but de permettre aux détenus d’oublier pour quelques instants leurs soucis et aussi de les préparer à leur réinsertion une fois sorti de la prison.

Le festival a tout d’abord consisté à les former au cours des ateliers d’art dramatique depuis le 14 janvier en conte, en théâtre et en écriture dramatique, jusqu’au 31 janvier jour de l’apothéose.

C’était pour ces personnes en conflit avec la loi de montrer au public carcéral, tout ce qu’ils ont eu à apprendre dans durant deux semaines dans les ateliers.

C’est ainsi que aujourd’hui, ces détenus ont excellé dans la diction des contes en présentant à leurs camarades ce dont ils sont capables de faire dans la relation des faits irréels, des histoires drôles. La diction des contes a ensuite fait place à un spectacle de conte théâtralisé.

Au cours de cette présentation, les acteurs qui ne sont autres que les personnes en conflits avec la loi, ont montré au public carcéral une pièce de théâtre intitulé : « c’est l’homme qui va vers les problèmes et non l’inverse ».

Il s’agit par cette pièce de théâtre de dire à la population carcérale et à la population en général, qu’il faut se garder d’aller chercher des problèmes au risque de se retrouver en prison.

Cette présentation a été suivie d’une démonstration de danse bobobo, qui aussi partie du patrimoine culturel immatériel du Togo.

A l’occasion Joseph Koffi Bessan (directeur de l’association culturelle Hodjoho) a rappelé à toute la population qu’il y a une vie après la  prison, précisant que nous qui sommes aujourd’hui en liberté, nous avons le devoir de donner une seconde chance aux détenus et que nous sommes tous des prisonniers en sursis.

M. Bessan a exprimé sa reconnaissance au Fonds d’Aide à la Culture (FAC) et au ministère de la Culture du Tourisme et des Loisirs, qui lui  a permis de permettre aux personnes en conflit avec la loi de s’épanouir et de se préparer pour leur réinsertion sociale une fois en dehors de la prison. « Nous croyons que de cette prison sortiront des conteurs, des acteurs de théâtre et des danseurs de bobobo et de Kamou. Il a également lancé un appel aux bonnes volontés à suivre les pas du FAC afin de l’accompagner à répéter la même chose dans les autres prisons du pays.

Alexandre Koffi Mondey (artiste comédien, conteur, auteur et formateur) a décrit comment il a procédé pour apprendre aux détenus les contes, la pièce théâtrale.

« On a d’abord écouté des séries de contes et on a choisi les meilleurs. On les ensuite agencés par des transitions subtiles et c’est ce qui a donné ce spectacle avec un conte phare autour duquel gravitent d’autres contes qu’on a essayé d’imbriquer les uns et les autres », a-t-il expliqué.

Dans la mise en scène, le formateur a souligné qu’il y a des  parties qui sont contées, des parties incarnées ou jouées et des parties chantées. Il s’est réjoui de ce contact avec les personnes en conflit avec la loi et a souligné que c’est la première fois pour lui d’encadrer les gens du monde carcéral et la première impression qu’il a, c’est une surprise agréable de les voir disponibles à participer à un atelier avec dévouement et abnégation.

« Leur apport n’est pas négligeable, comparé à ce qu’on a l’habitude de voir avec les gens en liberté », a-t-il estimé.

Ces des gens qui ne sont pas moins compétents que ceux qui sont en liberté et ils ont apporté beaucoup à la réalisation de cet événement. FIN

De Kpalimé, Bolassi ATCHINAKLE