170 ans de Vlisco : Un tour dans l’ADN de Vlisco pour mieux connaître la marque (MAGAZINE)

Vlisco boucle 170 ans d’existence cette année. Seule firme qui produit et commercialise depuis 1846, le véritable Wax hollandais, pagne qui depuis nos grand-mères, ne cesse de parler de lui. Les femmes ne s’en passent pas.

Elles recherchent les nouveautés en la matière et on constate avec étonnement que, même les anciens motifs réédités sont curieusement d’actualité.

Mais quel est le secret de cette étoffe qui ne cesse de charmer les femmes à travers des générations ? Qu’est ce qui fait que Vlisco demeure la reine des pagnes et est portée avec fierté ? Voila autant de questions qui nous ont poussés à aller au cœur de la firme, dans l’ADN de Vlisco.

Une marque, une origine, des étapes, un parcours qui se poursuit …

L’histoire de Vlisco a débuté aux Pays-Bas en 1846 avec la création de la société par Pieter Fentener Van Vlissingen. Et c’est de ce nom qu’est issu ce sigle : Vlis (de Vlissingen) et Co (de Company), ce qui donne la marque déposée de Fenter Van Vlissingen Company : « Vlisco ».

Fenter Van Vlissingen s’est inspiré de la technique d’impression du batik indonésien pour créer le pagne Vlisco qui a été introduit en Afrique pour la première fois par des soldats Ghanéens revenus de l’Indonésie.

Selon M. Casimir AMAGLO (Responsable des ventes à la VAC-Togo (Vlisco African Company/Togo), la marque a connu des étapes qui ont contribué à construire et affermir son implantation avec des innovations qui font d’elle une marque toujours appréciée par le plus grand nombre de consommateurs.

Plus ou moins trois milliards de yards, uniques chacun, des dessins originaux, une technique singulière : le procédé.

Depuis sa création, Vlisco produit le véritable wax hollandais, une étoffe qui est distribuée à travers le monde et se porte avec élégance et fierté. Les groupes de produits de la marque sont : le Wax Print, le Wax Block, le Super Wax et le Java. Plus ou moins trois milliards de yards sont sortis de l’usine Vlisco grâce à une longue et complexe technique d’impression à la cire. Et malgré ce chiffre très élevé, chaque yard est unique, d’où l’originalité du véritable wax hollandais Vlisco.

Selon M. Casimir AMAGLO, il s’agit d’un procédé unique depuis 1846, qui a été amélioré pour faire face à la demande. « Mais les étapes clés sont maintenues. Premièrement, le passage du tissu dans la cire. Et avec des rouleaux, on imprime la structure du dessin sur le tissu.

Ensuite, on fait passer le tissu dans un bain d’indigo : c’est la coloration, couleur unique préparée par Vlisco. Après cette étape, on procède au retrait partiel de la cire qui confère au tissu, un effet marbré très apprécié par les consommateurs. L’étape suivante est l’application de la première teinte aux parties libérées du wax.

Cette étape est suivie de l’élimination de la cire, suivie de l’application d’une deuxième teinte pour produire le wax-block bicolore. Plusieurs autres étapes de coloration et de superposition de teintes viennent ensuite renforcer et confirmer le dessin final imprimé sur le tissu (…) ».
Beaucoup diront qu’ »enfin de compte, ce n’est qu’une étoffe, un bout de tissu ! »

Pour M. Philippe BARTET (Directeur Général de Vlisco African Company/Togo),
au-delà de ce bout de tissu, il y a de la magie derrière. La firme imprime ses étoffes grâce à une méthode particulière et singulière qui allie technique et style : « Nous avons plus de quatre cent mille dessins dans notre usine, et on continue d’en créer…on continue de nourrir cette richesse qu’on partage depuis 170 ans.

Vlisco : les femmes et la tradition africaine

Entre les femmes africaines et le pagne (le tissu), c’est une histoire d’amour qui se transmet de génération en génération tout comme la connaissance du patrimoine, de la culture et des traditions. Et le Wax hollandais a toujours été porté avec élégance et fierté : l’identité féminine à travers Vlisco, un tissu qui ne manque jamais à certaines occasions dont la dot, où les grands classiques Vlisco sont évoqués : Ôtopa, Hanglan, Yébéssévi, Adémè, L’œil de ma rivale, Mon mari est capable, La famille, etc….

Le plus souvent lié à un événement, une culture ou évoquant une période, ces noms et significations spéciales, déterminent aussi l’acharnement autour des dessins, ce qui stimule les ventes.

Selon dame Adakou (commerçante au grand marché de Lomé), choisir Vlisco, c’est attacher de la valeur à l’authenticité. Et quand on porte un pagne qui a une signification, point n’est besoin de parler, le message passe!

« C’est ma grand-mère qui portait Vlisco, ainsi que ma mère. Donc vous concevez avec moi que c’est un héritage. A mon tour, je l’achète pour mes enfants. C’est un tissu dont les dessins ne se fanent pas. En plus ça vous donne de la valeur. Dans ma famille lors des grandes cérémonies, on privilégie les anciens motifs. Et celui qui voit le pagne que vous portez sait en même temps qui vous êtes, la valeur que vous attachez à votre personne, ainsi que le respect que votre passage impose « .

Pour Mme Rose CREPPY, Nana Benz, Vlisco c’est non seulement un héritage, mais aussi un moyen d’autonomisation de la femme : »le commerce de Vlisco m’a permis de réaliser beaucoup de choses dans ma vie. Mes enfants ont grandi dans ce commerce et ont pris la relève. Et j’espère qu’elles en tireront profit ».

Mais pourquoi cet écart de prix avec la concurrence ?

Les tissus Vlisco permettent d’exprimer l’individualité dans un style original qui attire les regards. Grâce à leur inspiration et créativité, les femmes transforment les tissus en d’élégantes tenues tendance. Mais pour s’acheter un wax Hollandais Vlisco, il faut débourser une certaine somme, ce qui a valu à la marque, l’appellation populaire « Tsigan » (Haut de gamme).

Selon le Responsable des ventes à la VAC-Togo (Vlisco African Company/Togo), c’est lié à la qualité des intrants.

« Vlisco résulte d’un processus de fabrication de plus de 30 étapes et n’utilise pas n’importe quelle matière première. Vlisco, grâce à des recherches, utilise des intrants et des colorants respectueux de la santé humaine et de l’environnement. Certaines de ces matières premières viennent de l’Afrique (coton, écru). Il faut noter que l’écru (tissu de base) que nous utilisons, une fois arrivé dans nos usines, subit un traitement spécial pour être bien raffiné, ce qui fait que le tissu ne se déforme pas quel que soit le nombre d’années d’utilisation. Tout ceci a un coût », a expliqué…

Le « Tsi gan » que nous aimons tous porter fait face à la contrefaçon, mais garde ses attributs que savent découvrir les connaisseuses de style.

Vlisco et la contrefaçon : reconnaître l’authentique « Tsi gan », le Véritable Wax Hollandais

Vlisco sort chaque année des collections de textiles exclusifs, appréciés pour leurs motifs singuliers, leurs couleurs incomparables et le savoir-faire hollandais. Mais force est de constater que ces produits sont imités et se retrouvent quelques mois après sur marché.

Selon Mme Essivi Mimi BOSSOU-SOEDJEDE (ambassadrice Vlisco 2015), quatre points d’identification permettent de reconnaître VWH : le soleil emblématique, le numéro du dessin, la lisière et l’étiquette. Selon ses explications, pour reconnaître le vrai Wax hollandais il faut :

 Rechercher sur le logo de la marque sur l’étiquette du tissu, le soleil emblématique qui porte en son sein les symboles VVH, initiales de « Van Vlissingen Helmond ».

 Comparer le numéro du dessin imprimé sur la lisière à celui qui figure sur l’étiquette blanche. Sur le pagne original, ces deux numéros sont identiques.

 Vérifier les lisières qui ne sont jamais parfaitement blanches. Et noter que la lisière supérieure porte la mention « Véritable Wax hollandais Vlisco » renversée, tandis que la lisière inférieure affiche fièrement « Guaranteed Dutch Wax Vlisco ».

 Lire sur l’étiquette blanche : « Printed by Vlisco in Hollande ».

Rappelons que Vlisco a habillé plusieurs célébrités. Cette marque a permis à plusieurs femmes togolaises d’accéder à une autonomisation remarquable : « les Nana Benz », une catégorie de femmes commerçantes de pagne caractérisée par leur attachement à la fameuse voiture « Mercedes Benz » qu’elles mettaient à la disposition du gouvernement togolais, lors des grands sommets à Lomé. FIN

Ambroisine MEMEDE

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