Togo: La terre, toujours inaccessible pour les femmes

A la différence de quelques rares pays en Afrique de l’Ouest, au Togo, la terre n’appartient pas à l’Etat. Elle est détenue par les collectivités locales qui la gèrent et en disposent comme elles le souhaitent. Mais cette gestion du foncier est souvent source de conflits et de revendications multiples. Dans de nombreuses sociétés, la femme ne peut hériter de la terre. Et pourtant, les femmes sont plus dynamiques dans le secteur agricole et, dans la transformation et la commercialisation des produits agricoles.

Yalenli Lamisse, 24 ans et jeune maman, est agricultrice à Korbongou, une localité située à l’extrême Nord du pays. Dans cette région, le taux de pauvreté avoisine 90% alors que la moyenne nationale est estimée à 58,7%. « La terre que j’exploite ne m’appartient pas. Ici les femmes n’y ont pas droit. Ce sont les hommes qui en héritent » explique-t-elle.

Lamisse, participe ce jour du mois de mars à une rencontre des différents acteurs aux consultations nationales de l’agenda post 2015 sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Elle représente le groupement des femmes agricultrices de sa communauté. Pour elle, les choses doivent changer.  » L’avenir de la femme n’évolue pas. J’espère que cette injustice va changer et que les femmes auront accès à la terre au même titre que les hommes. » Elle souhaite aussi que l’Etat leur apporte plus de moyens en fertilisants, semences et mette à leur disposition des magasins pour stocker leurs produits.

Lamisse rêve de donner un meilleur avenir à son enfant. A bientôt trois ans, elle pourra l’inscrire au préscolaire, bénéficiant ainsi de la gratuité de l’école primaire pour tous au Togo, l’un des deux objectifs (en plus de l’OMD 6 relatif à la lutte contre le vih/sida) qui pourrait probablement être atteint au Togo à l’horizon 2015.

Le Togo fait partie des 19 pays africains qui comptent parmi la cinquantaine de pays dans le monde, choisie par les Nations Unies pour organiser des consultations nationales de l’après 2015. Depuis le 18 février 2013, des discussions nationales sur les priorités que nous jugeons essentielles et le futur que nous voulons après 2015, sont organisées avec différents groupes cibles, de tous les secteurs. Cette consultation se veut aussi large et ouverte que possible afin de permettre à une multitude de voix de se faire entendre, que ce soit celles des individus, des regroupements de personnes de différentes catégories sociales ou économiques, du secteur privé et des organisations de la société civile, des universités, des médias, des gouvernements, des organisations du système des Nations Unies, y compris les personnes les plus vulnérables.

A vous la parole! Exprimez-vous et participez aux discussions en accédant au lien suivant : www.worldwewant2015.org/Togo2015. FIN

Emile KENKOU

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