Sommet de Lomé: « Enjeu énorme » (Agbéyomé Kodjo)

Le sommet extraordinaire de l’Union africaine sur la sécurité et la sûreté maritime, prévu du 10 au 15 octobre vient à point nommé, car « l’enjeu est énorme dans un monde de plus en plus menacé par l’islamisme radical, qui connaît le ralentissement économique et la montée du chômage », a affirmé l’ancien Premier ministre togolais et président de l’Organisation pour Bâtir dans l’Union un Togo Solidaire (OBUTS/Opposition).

C’est la première fois que les chefs d’État et de gouvernement des 54 pays de l’Union africaine se réuniront sur une thématique si importante : la sécurité et la sûreté maritime.

Plus de 3.000 invités sont donc attendus dans la capitale togolaise pour ce grand rendez-vous qui a pour objectif de définir une stratégie commune de lutte contre l’insécurité maritime en Afrique et promouvoir l’économie bleue marine. Principal enjeu de ce sommet : l’adoption de la charte de Lomé.

Mais pourquoi ce Sommet en ce moment? « Simplement parce que le monde n’est plus sûr. La menace sécuritaire est réelle et prégnante », a souligné Agbéyomé Kodjo, dans une tribune sur sa page facebook.

L’ex-Premier ministre a relevé l’importance de ce sommet, s’appuyant sur des analyses, avec des chiffres à l’appui.

Selon lui, depuis 15 ans après l’attaque des tours jumelles aux États Unis, le nombre d’attaques terroristes dans le monde est passé de moins 2000 à plus de 14.000 soit 7 fois plus d’attentats : « depuis 2014, l’État Islamique et ses filiales locales ont perpétré plus de 213 attaques occasionnant la mort de plus de 3000 personnes dans 28 pays dont des pays africains ».

« Au niveau de la piraterie maritime le Bureau Maritime International a recensé 4.000 actes de piraterie entre 1980 et 2010. Ce qui équivaut à 45 actes de grand banditisme perpétré par les gangsters de la mer chaque année. Le théâtre de l’ensemble de ces actes de piraterie maritimes sur les navires commerciaux, les chalutiers les bateaux de plaisance et les installations pétrolières se situe en Asie, Asie du Sud Est, la Mer Rouge, le sous continent indien, Bangladesh, le détroit de Malacca et de Singapour le Golfe d’Aden et le Golfe de Guinée », a-t-il souligné.

« L’épicentre de ces actes de piraterie, s’est déplacé du Golfe d’Aden pour prendre ses quartiers dans le Golfe de Guinée, désormais considéré comme une zone à risques », a-t-il poursuivi.

« Voyous de la haute mer »

La piraterie maritime coûte chaque année plus de 1200 milliards de franc cfa au pays du littoral du Golfe de Guinée, empêchant les Etats de disposer des ressources nécessaires pour le financement de leur budget, et conséquemment une réduction de leur capacité à satisfaire les besoins essentiels de leurs populations.

Le Golfe de Guinée qui s’étend du Cap Vert au Sud de l’Angola long de 6000 km, attise, a souligné Agbéyomé Kodjo, les convoitises des grandes puissances et pour cause: 7ème réserve mondiale en hydrocarbures ,9ème réserve mondiale en Gaz naturel, et est particulièrement poissonneuse.

« C’est le corridor maritime plus rapide pour joindre l’Europe et les Etats Unis, donc moins onéreux. C’est aussi le parcours de prédilection des seigneurs narcotrafiquants pour rejoindre l’Europe et les Etats Unis », a-t-il relevé.

Le président de l’OBUTS a qualifié de « voyous de la haute mer », ces pirates qui y développent «toutes sortes de trafic notamment drogue, faux médicaments, pèche illégale, attaques des navires commerciaux et des installations pétrolières et prennent les équipages et des marins en otage en exigeant des rançons ».

« On comprend dès lors que l’enjeu de ce sommet est énorme dans un monde de plus en plus menacé par l’islamisme radical, qui connait le ralentissement économique et la montée du chômage », a précisé M.Kodjo.

« C’est tout à l’honneur du Togo d’avoir accepté d’offrir son merveilleux cadre pour engager au niveau multilatéral la concertation devant déboucher sur des mesures cohérentes et appropriées pour rendre la terre et la mer moins risquées pour la sécurité humaine et pour l’épanouissement de l’économie internationale», a-t-il indiqué, citant le vieux dicton : »Qui contrôle la Mer contrôle la Terre ».

« Togo a vu juste en mettant en place Le Haut Conseil de la Mer, la Préfecture Maritime, et la modernisation opérationnelle de la Marine Nationale.Par le génie togolais qui s’est assoupi un moment je ne doute pas que ce sommet extraordinaire fera date dans les annales de l’Union Africaine comme celui de son ancêtre tenu à Lomé en Juillet 2000 consacrant la mutation de l’Organisation de l’Unité Africaine en Union Africaine », a-t-il conclu. FIN

Edem Etonam EKUE

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