Sommet de Beijing et forum de la coopération sino-africaine en Chine en 2018: L’ambassadeur Chao Weidong dresse le bilan

Chao Weidong, l'Ambassadeur de la Chine au Togo.

L’ambassadeur de Chine au Togo, M. Chao Weidong, a organisé, mercredi dernier, dans les locaux de l’ambassade à Lomé, un point de presse, à l’intention des journalistes des médias publics et privés. Il espère ainsi établir de bons contacts avec le monde médiatique togolais, en vue d’échanger régulièrement sur l’actualité de la coopération sino-togolaise et sino-africaine, en général. Lors de cette première rencontre, le diplomate chinois a entretenu ses hôtes sur quelques aspects des acquis du récent Sommet de Beijing et Forum sur la Coopération sino-africaine (FOCAC), qui a réuni, en début de ce mois dans la capitale chinoise, une soixantaine de chefs d’État et de gouvernement africains et plus de 3200 participants. Le chef de l’État Faure Essozimna Gnassingbé a apporté une contribution précieuse à la réussite totale de ce Sommet, dit «historique».

Celui-ci a été assorti de la signature de 150 accords de partenariat avec l’Afrique, portant sur divers domaines de développement, dont 4 avec le Togo, couvrant les domaines économique, social, sanitaire, agricole et portant sur l’initiative  « la Ceinture et la Route».

D’entrée, le nouvel ambassadeur de Chine au Togo, M. Chao Weidong, a laissé entendre que le Sommet de Beijing 2018 et Forum de la Coopération sino-africaine (FOCAC), tenu, récemment en Chine, a été un Sommet historique, parce que la Chine et l’Afrique ont convenu de construire une communauté de destin encore plus solide. Les pays africains ont exprimé leur volonté de participer activement à la coopération dans le cadre de l’initiative «la Ceinture et la Route».

Rencontre de haut niveau et de grande envergue, ce Sommet a vu la participation de près de 40 chefs d’État, 10 chefs de gouvernement, 240 ministres et plus de 3200 délégués. Le Sommet a produit des résultats très positifs, avec l’adoption de deux documents importants dont un plan d’actions pour la période 2019-2020. En marge du Sommet, la Chine a signé 150 accords de coopération avec les pays africains dont 4 avec le Togo. 28 pays ont signé le mémorandum sur la coopération dans le cadre de l’initiative «la Ceinture et la Route», y compris le Togo.

 

Une amitié sino-togolaise et africaine renforcée

 

Ce sommet a eu lieu dans une ambiance d’amitié, d’égalité, d’harmonie et de solidarité. Les dirigeants chinois et africains ont discuté notamment des perspectives de cette coopération.

Ils ont, au demeurant, rejeté les accusations jugées irresponsables à l’égard de cette coopération sino- africaine vue par les Occidentaux. Ils estiment alors que cette coopération est la plus viable et profitable pour le continent africain.

Ce sommet a ainsi montré réellement que l’amitié traditionnelle entre la Chine et l’Afrique a une base très solide et que la coopération gagnant-gagnant qui les détermine est très fructueuse.

Aussi, que le mécanisme du Forum de Coopération Sino-Africaine (FOCAC) est très dynamique et productif et constitue le symbole de la coopération sud-sud. Au cours dudit Sommet, le président chinois a réitéré cette volonté commune de construire une communauté de destin entre la Chine et l’Afrique.

«Nous estimons que dans le futur, les deux parties pourront faire en sorte que la coopération sino africaine soit plus efficace en profondeur et en ampleur».

Dans ce sens, le sommet a tracé la voie et donné les orientations nécessaires pour le renforcement de cette coopération. Il a aussi tracé une nouvelle voie pour rehausser le niveau de cette coopération, en formulant une initiative majeure, afin de donner un coup d’accélération du développement des pays africains. Ces pays africains ont estimé à cet égard que l’initiative «la Ceinture et la Route» est susceptible de resserrer les liens entre la Chine et l’Afrique et imprimer ou donner un nouveau dynamisme à la coopération sino-africaine. Ce Sommet a aussi apporté une contribution importante et significative pour maintenir le système international (de gouvernance). Les deux parties ont alors lancé une voie commune pour le multilatéralisme, le système du libre-échange et contre le protectionnisme.

A cet effet, les dirigeants chinois et africains sont parvenus à un large consensus visant à renforcer les échanges commerciaux de haut niveau et les expériences en ce qui concerne la gouvernance et le développement. Ils se sont engagés à se soutenir mutuellement et à rechercher ensemble les moyens adaptés au développement de l’Afrique. Ils se sont mis d’accord pour défendre les intérêts légitimes des pays en développement, à travers le cadre de l’initiative sus- mentionnée, ainsi que la coopération dans les domaines de la production industrielle, des infrastructures, du commerce, de l’investissement, de l’exploitation des ressources naturelles, de l’agriculture et de la protection de l’environnement. Dans cette optique, la partie chinoise convient qu’il faut aider les papys africains à améliorer leurs capacités à réaliser leur développement autonome, à accorder une attention particulière au bien-être des populations et à la création d’emplois.

Les deux parties se sont donc engagées à redoubler d’efforts pour renforcer la coopération dans les domaines des ressources humaines, des sciences et technologies, de la culture, de la santé, du tourisme, des médias, etc, surtout, la nécessité d’intensifier les contacts entre les jeunes chinois et africains. Ce qui, devrait consolider la base sociale et populaire de l’amitié sino-africaine.

Les parties chinoise et africaine ont convenu également de renforcer la coopération dans les domaines de paix et de sécurité. A cet égard, la Chine est disposée à fournir, comme par le passé, des aides militaires sans contrepartie à l’Union Africaine (UA). Elle soutient les pays sahéliens et riverains du Golfe de Guinée dans le renforcement et le maintien, de façon autonome, leur sécurité.

Se référant aux propos du président Xi Jinping, le diplomate chinois a fait noter que la Chine est le plus grand pays en développement, alors que l’Afrique est le plus grand continent où il y a les pays en développement.

«Donc, le renforcement de la solidarité et de la coopération avec l’Afriqu constitue le choix stratégique à long terme. Quoi qu’il advienne sur la scène internationale, cette politique de la Chine reste inchangée», a-t-il souligné.

 

Un partenariat fondé sur des valeurs nobles

 

Pour le dirigeant chinois, il ne faut pas s’ingérer dans la recherche, par les pays africains d’une voie de développement adaptée à leur environnement national, ni dans leurs affaires intérieures. La Chine ne va pas aussi imposer sa volonté à l’Afrique et assortir les aides qu’elle octroie aux pays africains de conditions quelconques. En outre, il ne faut pas chercher les intérêts politiques et économiques dans la coopération en matière de financement et d’investissement avec l’Afrique.

«Nous espérons que les autres pays vont aussi se conformer à ces principes cardinaux relatifs au traitement des affaires avec l’Afrique», a-t-il lancé.

Dans la même perspective, il a dit que la Chine sera toujours bon ami, bon partenaire et bon frère de l’Afrique.

«Personne ne pourra saboter la grande unité de la Chine avec l’Afrique», a-t-il martelé.

Rappelant que le thème de ce Sommet était axé sur la volonté commune de «construire entre l’Afrique et la Chine une communauté de destin encore plus solide».

Par ailleurs, l’ambassadeur Chao Weidong a fait observer que le partenariat Chine-Afrique est basé sur six caractéristiques.

Elles portent notamment sur le partage de responsabilités en matière de dialogue politique à différents niveaux, le renforcement de la coopération et le soutien mutuel liés aux questions touchant les intérêts vitaux, etc. (1er caractéristique).

La 2è caractéristique est axée sur la coopération gagnant-gagnant, basée sur des stratégies communes de coopération sino-africaine, notamment à travers les opportunités qu’offre l’initiative «la Ceinture et la Route», associées à la mise en oeuvre de l’agenda 2063 de l’UA et du programme de développement durable du Togo à l’horizon 2030.

La 3e caractéristique de cette communauté de destin recommande la recherche du «bonheur pour tous». Il insiste sur l’amélioration du bien-être des peuples comme le point de départ et l’objectif final des relations sino-africaines.

Dans ce sens, le diplomate chinois assure que son pays est prêt à poursuivre les efforts pour aider les pays africains dans les domaines de la réduction de la pauvreté, du développement et de la création des emplois et l’augmentation de revenus en Afrique.

La 4e caractéristique évoquée a trait à la prospérité culturelle, visant la promotion des échanges, l’inspiration et la coexistence mutuelles, seules capables de contribuer durablement au progrès des cultures et au rayonnement des arts, etc. La 5e caractéristique évoquée concerne «la sécurité commune».

Ici, la Chine préconise le nouveau concept de sécurité commune par la coopération durable et de soutenir fermement l’Union Africaine et les autres organisations régionales africaines dans leurs efforts pour trouver des solutions africaines à leurs problèmes.

Enfin, la 6e caractéristique mentionnée par l’ambassadeur Chao Weidong est «l’harmonie entre l’homme et la nature».

La Chine entend, à ce niveau, renforcer sa coopération avec l’Afrique dans les domaines de l’écologie et de l’environnement relatifs à la lutte contre les changements climatiques, la promotion de l’utilisation des ressources propres, la protection de la flore et de la faune.

 

La contribution du chef de l’Etat togolais

 

Le diplomate chinois s’est félicité que le président de la République togolaise, M. Faure Essozimna Gnassingbé, a apporté «une contribution précieuse à la réussite totale de ce Sommet».

Il a illustré cette position en rappelant certains propos du chef de l’Etat togolais. «Dans le cadre de ce sommet et généralement dans le cadre des relations sino- africaines, la Chine met un point d’honneur à promouvoir un modèle exemplaire du partenariat sud-sud mutuellement bénéfique, qui se diversifie et se renforce », a-t-il déclaré.

Dans cette optique, l’ambassadeur Chao Weidong s’est satisfait aussi que le chef de l’Etat se soit réjoui davantage de cette coopération constante fondée sur le respect mutuel, la sincérité et la recherche des résultats concrets. Il n’a pas manqué l’occasion de rappeler que les deux chefs d’Etat, togolais et chinois, ont eu un entretien en tête-à-tête, qui a débouché sur un large consensus sur le développement des relations sino-togolaises.

Lors de cet entretien, a-t-il indiqué, le président chinois a souligné : «L’amitié sino-togolaise, qui remonte fort loin dans l’histoire, se raffermit. Elle a avec le temps produit des fruits abondants et dignes d’être exemplaires de la coopération sud-sud».

Il a expliqué que cette amitié a deux atouts : une confiance mutuelle au niveau politique et une amitié traditionnelle au niveau populaire. Donc, les deux pays doivent renforcer la coordination stratégique et se soutenir mutuellement sur les questions touchant les intérêts vitaux.

A l’issue de son intervention, les journalistes ont été édifiés sur quelques autres préoccupations spécifiques liées au contexte particulier de la coopération sino-togolaise.

 

SOURCE : TOGO PRESSE