Santé de la reproduction des adolescentes/ATBEF : Le projet de prévention des grossesses précoces dans les collèges lancé vendredi à Lomé

La table d'honneur, lors du lancement du projet.

Le projet de prévention des grossesses précoces au sein des collèges – initié par l’Association Togolaise pour le Bien-être Familial (ATBEF) –  a été officiellement lancé vendredi à Lomé sur le terrain du Lycée d’Agoé par Komlan Améssiamenou (Directeur de cabinet du ministre des enseignements primaire, secondaire et de la formation professionnelle), a constaté une journaliste de l’Agence

Étaient présents à cette cérémonie : Mme Victorine Womitso Badhoun (Directrice des études de population au ministère de la planification du développement), Dr. Kossi Wonouvo Gnagnon (Président national de l’ATBEF), des inspecteurs, des chefs d’établissements ainsi que plusieurs élèves.

« Face à l’ampleur de ce phénomène préoccupant des grossesses précoces, il ne servira à rien de se taire, de tergiverser. Raison pour laquelle l’ATBEF — fidèle à sa vision d’un Togo où chaque grossesse est désirée, chaque personne jouit de ses droits en santé sexuelle et de la reproduction et bénéficie d’un accès aux services de qualité sans discrimination — est interpellé à plus d’un titre pour accompagner l’État togolais dans les actions de prévention des grossesses surtout des adolescentes et jeunes en milieu scolaire », a souligné Dr. Kossi Wonouvo Gnagnon.

Ce projet s’inscrit dans la droite ligne du projet de recherche action dans 15 collèges dont 08 d’interventions et 07 témoins sur l’ensemble du pays, que mène l’ATBEF avec l’appui du centre de recherche pour le développement international du Canada.

« Cette action qui s’inscrit dans la concrétisation du vaste programme national de lutte contre les grossesses et mariages précoces initié par le gouvernement, se veut multisectorielle », a-t-il indiqué            .

« Ce projet ambitionne réduire de moitié le taux de grossesses dans les collèges du Togo d’ici deux ans à travers une approche multisectorielle impliquant le système éducatif, la santé, la justice, l’administration territoriale et les collectivités locales. Ce dispositif mettra au centre les élèves eux-mêmes en tant qu’acteurs de la lutte et premier bénéficiaire », a-t-il expliqué.

Pour le directeur de cabinet, la problématique des grossesses en milieu scolaire reste de nos jours un sujet majeur d’actualité et très préoccupant. Au Togo, bien que le fléau connaisse une certaine régression, il demeure une préoccupation majeure face au nombre important de ses victimes.

En effet, selon le ministère de l’action sociale, entre les années 2009 et 2013, 12.343 cas de grossesses ont été enregistrés en milieu scolaire. Pour la seule année scolaire 2012-2013, ce sont 7.000 cas qui ont été signalés.

Vue partielle de l’assistance, lors de la cérémonie.

L’analyse de ces cas de grossesses en milieu scolaire, révèle une accentuation du phénomène en milieu rural plus qu’en milieu urbain.

« L’ampleur de ce phénomène trouve ses racines dans diverses causes dont le manque d’informations en matière de santé sexuelle et reproductive au niveau des jeunes filles, l’insuffisance d’éducation sexuelle à domicile…Face à cette situation, le gouvernement s’est lancé dans la recherche des voies et moyens pour éradiquer le mal avec l’appui de ses partenaires et a élaboré un programme de lutte contre les mariages et grossesses précoces. Dans le cadre de ce programme, le gouvernement a tenu une série d’activités et de campagnes de sensibilisation », a rappelé M. Améssiamenou.

« En effet, en cherchant à générer des connaissances sur le phénomène de grossesses précoces et à développer des stratégies multisectorielles tout en mettant l’accent sur la contribution des acteurs du système de l’éducation, de la santé, du milieu judiciaire et des communautés à la base dans la réduction du phénomène, ce projet permettra entre autres au gouvernement de maîtriser ses tendances actuelles et d’envisager les actions idoines pour sa réduction », a-t-il souligné.

Ce projet, a-t-il poursuivi qui vient amplifier le panier des actions que mènent les organisations de la société civile et nos partenaires techniques et financiers en matière d’éducation et de santé des jeunes filles au Togo, constitue une motivation pour le gouvernement et s’inscrit harmonieusement dans ses priorités en matière d’amélioration de la santé des femmes et de la jeune fille en vue de la capture du dividende démographique.

En rappel, l’Association Togolaise pour le Bien-être Familial (ATBEF) est une Organisation Non Gouvernementale qui œuvre aux côtés du gouvernement depuis 1975 au Togo dans le domaine de la Santé et des Droits en matière de Santé Sexuelle et de la Reproduction (SDSR).

Elle fait partie de la grande Fédération Internationale pour la Planification Familiale (IPPF) dont le siège mondial est à Londres et le siège Afrique à Nairobi. FIN

Abbée DJAGLO

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