Robert Dussey : Un accord « moderne, adaptable et répondant aux objectifs des États ACP »

Robert Dussey (au milieu), lors de la conférence de presse.

Les 79 pays du Groupe des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) s’efforceront, afin d’obtenir un «accord moderne, adaptable et répondant à leurs objectifs, qui contribuera à l’accélération  de la transformation de leurs économies », a affirmé ce mardi à Bruxelles Robert Dussey, chef de la diplomatie togolaise et négociateur en chef ACP.

M.Dussey est négociateur en chef ACP en vue d’un accord ACP-UE Poste-Cotonou. Ce dernier était face à la presse ce mardi à Bruxelles, rencontre qui s’inscrit dans le cadre du début des négociations.

Signé le 23 juin 2000 à Cotonou et révisé deux fois (le 25 juin 2005 à Luxembourg et le 22 juin 2010 à Ouagadougou), l’Accord de Cotonou qui lie les ACP à l’UE prendra fin en février 2020. Un nouvel accord sera signé la même année. L’ambition est de transformer le partenariat actuel en un cadre politique moderne visant à la réalisation des objectifs de développement durable.

Selon le négociateur en chef ACP, l’expiration de l’accord de Cotonou en 2020, offre aux deux parties, « une occasion exceptionnelle de moderniser leurs relations de manière à ce qu’elles soient en phase avec les réalités actuelles et nouvelles ».

« Le nouveau partenariat devra permettre au Groupe ACP et à l’UE d’affiner ensemble leurs approches des questions nationales et régionales, et de définir leur capacité à œuvrer conjointement à l’avènement d’un environnement international stable et progressiste, qui ne laisse personne sur le côté », a précisé M.Dussey.

Vue de l’assistance, lors de la conférence de presse.

« Le Groupe ACP œuvre à ce que l’objectif du nouvel accord soit la contribution à la réalisation du développement durable dans tous les pays ACP, à travers un partenariat économique et politique renforcé et approfondi, ainsi que le positionnement du Groupe comme un acteur plus efficace sur le scène internationale ».

Un alignement avec le programme de développement à l’horizon 2030 et les ODD

 

La révision de l’accord de Cotonou est l’occasion de renforcer encore ce partenariat et surtout de le moderniser pour prendre en compte les évolutions mondiales, telles que le programme à l’horizon 2030 des Nations unies, les ODD etc…

Pour M.Dussey, il conviendra de procéder « à un alignement avec le programme de développement à l’horizon 2030 et les ODD, qui en constitueront le cadre général, en prenant dûment en considération, les conférences et sommets des Nations Unies, l’Accord de Paris sur les changements climatiques, la Déclaration des Nations Unies sur le droit au développement, les programmes continentaux et régionaux tels que l’Agenda 2063 de l’Union africaine, et l’approfondissement et l’élargissement de l’intégration régionale dans les Caraïbes et le Pacifique ».

Il a réaffirmé la détermination la détermination des pays du Groupe des États ACP à travailler ensemble et à coopérer dans la recherche des solutions aux problèmes planétaires qui affectent non seulement les Etats ACP, mais aussi ceux de l’UE.

M. Dussey, répondant aux questions d’une journaliste.

Notons que la spécificité de l’accord envisagé, réside dans sa structure. L’accord aura un socle commun applicable à tous les membres du partenariat et trois partenariats régionaux spécifiques à l’Afrique, aux Caraïbes et au Pacifique. Le nouvel accord vise à mettre en phase le partenariat ACP-UE avec les réalités et priorités stratégiques de chacune des zones géographiques du Groupe ACP. L’accord envisagé répond plus à cet enjeu qu’à celui relatif aux lacunes de l’accord de Cotonou.

En rappel, le Groupe ACP a mis en place une structure de négociation ont la présidence est assurée par des ambassadeurs, tant en ce qui concerne le groupe central de négociation, que des équipes techniques de négociation.

Cette structure repose sur le principe d’inclusivité, dans la mesure où toutes les régions ACP participent à ce processus impulsé par les membres.

Le groupe central de négociation est présidé par le Togo, avec la Guyana et la Papouasie-Nouvelle-Guinée, comme vices-présidents.

Quant aux équipes techniques de négociation, chargées des discussions sur les piliers stratégiques du mandat ACP, elles sont présidées par Trinité-et-Tobago, Samoa et le Zimbabwe. FIN

Junior AUREL