Robert Dussey : « Nos États doivent et ont le devoir de protéger l’exercice des libertés religieuses contre les extrémismes et la menace terroriste »

Robert Dussey, lors de son intervention.

« Nos États doivent et ont le devoir de protéger l’exercice des libertés religieuses contre les extrémismes et la menace terroriste », a martelé Robert Dussey ce jeudi à Washington à la tribune d’une rencontre ministérielle sur la défense de la liberté religieuse contre l’extrémisme violent.

De nos jours, la liberté religieuse qui est l’une des conquêtes difficiles mais essentielles de la modernité démocratique est en danger dans beaucoup de régions du monde.

Si le problème n’est pas nouveau comme l’enseignent les historiens des religions, tel qu’il se pose aujourd’hui, a souligné le chef de la diplomatie togolaise, « il est plus que inquiétant et mérite d’être pris au sérieux ».

Le ministre togolais des affaires étrangères, a appuyé ses propos par des exemples d’actes terroristes, car que l’on soit en Somalie, au Mali, au Nigeria ou au Burkina Faso, « le mal est visible ».

« Des lieux de cultes sont pris pour cible. Des mosquées, églises et synagogues sont incendiées ou brulées, des prêtes ou Imans assassinés. Des mosquées et mausolées de saints musulmans ont été vandalisés à Tombouctou par Ansar Eddine au Mali ».

« Du 15 février au 12 mai 2019, plusieurs leaders religieux ont été assassinés par les groupes extrémistes au Burkina Faso : Le 15 février, Antonio César Fernández, un prêtre et missionnaire espagnol de 72 ans, qui rentrait du Togo, a été tué par des groupes terroristes quelques kilomètres après la frontière Nord du Togo sur le territoire du Burkina Faso (…) Le 26 mai 2019, dans une église catholique de Toulfé dans la région du nord du Burkina Faso, quatre personnes ont été tuées et deux autres grièvement blessées dans une attaque armée de huit terroristes en pleine messe », a cité pêle-mêle, le ministre togolais.

Vue partielle de l’assistance.

Ce dernier n’a pas passé sous silence, l’attaque perpétrée le 24 novembre 2017 contre une mosquée en Égypte faisant 235 morts, ainsi que les explosions produites au Sri Lanka dans des églises et hôtels le 21 avril 2019, occasionnant au moins 207 morts.

 

‘Ces faits avilissent nos sociétés’

 

Selon M.Dussey, beaucoup de pays d’Europe et l’Amérique ne sont pas à l’abri de ces attaques terroristes : «Ces faits avilissent nos sociétés, l’humanité de l’homme et traduisent manifestement une tentative d’extermination de la liberté religieuse, et de la liberté tout court».

Le ministre a surtout mis l’accent sur les actions menées par le Togo pour la défense de la liberté religieuse contre l’extrémisme violent.

« Au Togo, la liberté religieuse est un droit consacré par la loi fondamentale. En effet, la Constitution du Togo dispose que toute personne a droit à la liberté de conscience, de culte et d’opinion et l’exercice de ces droits et libertés doit se faire dans le respect du principe du respect des libertés d’autrui. Les confessions religieuses ont le droit de s’organiser et d’exercer librement leurs activités dans le respect de la loi et du principe de laïcité », a-t-il souligné.

Les participants.

Au nom de la laïcité, a-t-il poursuivi, l’État reste équidistant des différentes confessions religieuses et travaille au nom du même principe au libre exercice des libertés religieuses. L’État interdit toute discrimination fondée sur la religion.

M.Dussey est revenu sur des actes de vandalisme perpétrés en 2008 dans certaines mosquées, actes condamnés par toutes les confessions religieuses et la communauté nationale : « le gouvernement a redoublé de vigilance ».

Ainsi, des enquêtes ont été ouvertes pour trouver les responsables de ses actes et les traduire devant la justice.

« En outre, notre pays s’est doté le 15 mai dernier d’un Comité interministériel de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent. La stratégie togolaise de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent, vise à protéger les compatriotes des menaces et à protéger la libre expression des libertés individuelles dont les libertés religieuses », a précisé le chef de la diplomatie togolaise. FIN

 

Junior AUREL