Échanges/Nouvel ouvrage : Un think tank à la Kako Nubukpo

Prof. Kako Nubukpo, lors de la présentation de son livre

Entouré de ses pairs jeudi dans la grande salle de l’Agora Senghor de Lomé, Prof. Kako Nubukpo (doyen de la Faculté des sciences économiques et de gestion /Faseg de l’Université de Lomé), est revenu sur la problématique du passage du franc CFA à l’Eco au cours de la rencontre d’échange autour de son dernier ouvrage « l’urgence africaine : changeons le modèle de croissance! »

Si malgré l’imminence des obsèques du franc CFA, l’Eco tâtonne toujours, que se passe-t-il réellement ?

A cette interrogation, l’auteur de l’ouvrage a trouvé une réponse qui se décline en deux raisons fondamentales : la divergence de cycle économique dans la zone CEDEAO et la suprématie du Nigeria dans tous les domaines au sein de la zone.

« Les pays de la zone franc sont surtout exportateurs de matières premières agricoles (café, cacao, coton) et le Nigeria est plutôt exportateur de pétrole. Alors que nous, les pays de la zone franc, nous sommes importateurs de pétrole. Donc nous ne sommes jamais dans la même phase de cycle économique », a-t-il souligné.

« Le Nigeria fait 71% du PIB de la Cedeao, 52% de la population de la Cedeao, 4 fois plus de réserves d’échanges que l’ensemble du reste de la Cedeao et 3 fois plus de productivité et de travail que l’ensemble du reste de la Cedeao », a-t-il ajouté.

Prof. Kako Nubukpo, entouré de ses pairs, lors de la présentation du livre

Cette réflexion tirée du rapport Paul Maçon et Catherine Patillot conduit l’auteur à s’interroger sur la volonté politique des dirigeants de la sous-région à s’arrimer au Nigeria, qui se révèle comme le « prêteur en dernier ressort de la zone ».

Au-delà de la contestation du franc CFA, arriver à un stade de proposition avec la volonté d’aboutir à l’adoption d’une monnaie africaine se révèle cruciale.

« Une chose est de se battre contre l’existant, mais une autre est de construire une alternative, et c’est pour ça que nous sommes dans un entre-deux à l’heure actuelle », a précisé M.Nubukpo.

L’urgence africaine, a-t-il indiqué, « est d’arriver à remettre sur les pieds, ce qui marche sur la tête ».

C’est d’ailleurs, dans cette optique qu’il organisera les 28, 29 et 30 avril prochain, un colloque pour se pencher sur la nouvelle monnaie commune.

La question du transit du franc CFA à l’Eco a également été abordé dans le sixième chapitre (le CFA: les derniers jours d’un condamné) de l’ouvrage de 285 pages compartimenté en huit chapitres. FIN

 

Yolande SOKPOH