PUDC : L’éco-village d’Ando Kpomey et la piste rurale Assahoun-Gapé Kédji visités par le nouveau représentant du PNUD au Togo (REPORTAGE)

M. Damien Mama (au miilieu), lors de la visite.

Entré en fonction il y a un mois, Damien Mama, représentant résident du PNUD et coordonnateur du système des Nations Unies au Togo, a visité jeudi dans la région maritime, certains ouvrages socio-économiques réalisés dans le cadre de la mise œuvre du projet de promotion d’un développement durable et résilience aux changements climatiques et du Programme d’Urgence de Développement Communautaire (PUDC, piloté par PNUD).

Il s’agit notamment de l’éco-village d’Ando Kpomey et de la piste rurale Assahoun-Gapé Kédji, passant par le village d’Anyron.

Objectif de cette visite de terrain: toucher du doigt l’état de mise en œuvre des activités de ces programmes et aussi apprécier la qualité des ouvrages déjà réalisés.

Pour cette sortie de terrain, le nouveau représentant du PNUD au Togo et sa suite ont mis premièrement le cap sur Ando Kpomey, un éco-village situé dans la préfecture d’Avé  à environ 77 kilomètre au sud-ouest de Lomé.

Ando Kpomey est un petit village après Assahoun,difficile d’accès et perdu dans la forêt,une forêt communautaire créée et préservée par les villageois. Cependant, ce village enclavé surprend plus d’un, de par son niveau de développement en infrastructures socio-économiques écologiques, construites grâce à la mise en œuvre du projet de promotion d’un développement durable et résilience aux changements climatiques et à l’initiative éco-village.

C’est une initiative lancée en 2015 et qui consiste à promouvoir un développement intégré du village basé sur l’utilisation des énergies renouvelables notamment le solaire.

Choisi comme l’un des villages pilote de cette initiative éco-village, Ando Kpomey enregistre, en effet, un développement considérable depuis 2016.

Ce petit village entouré de forêt et d’environ 700 habitants, est électrifié il y a environ deux ans. Cette alimentation en électricité (éclairage public du village et celui des ménages) est assurée par une mini-centrale solaire de 10 Kwc.

Cette dernière alimente également une plateforme multifonctionnelle équipée d’un moulin à grain, d’une meule, d’une rappeuse de manioc et  d’une table pour charger les téléphones portables.

De plus, un point de forage d’eau équipé d’électro-pompe solaire a été mis à la disposition de la population, afin de lui permettre d’avoir en permanence de l’eau potable, et deux blocs de latrines (composés de 6 cabines) écologiques de type ECOSAN a été construits pour améliorer les conditions d’assainissement familial.

L’économie de ce village étant basée sur l’agriculture, l’élevage, le petit commerce et l’artisanat, 20 éleveurs (en majorité des femmes), ont été formés en technique de l’élevage et des géniteurs performants leurs ont été remis pour améliorer le rendement de leur bergerie.

Un champ écologique a été également réalisé et a permis de former les villageois dans la production de piment, de soja, de maïs et d’ananas et dans les techniques de production agricoles respectueuses de l’environnement.

A propos justement de l’environnement, surtout de la préservation des forêts, 1,5 hectares de plantations communautaires à vocation bois énergie ont été réalisées à Ando Kpomey dans le cadre de cette initiative éco-village. Deux magasins de stockage des produits agricoles sont en cours de construction et  six étangs piscicoles en cours d’aménagement.

C’est donc ces réalisations, évaluées à 97,011 millions de F.CFA que le nouveau représentant résident du PNUD a visité à Ando Kpomey ce jeudi.

 

— Des réalisations saluées par les bénéficiaires en allégresse —

 

« Avant, nous étions dans la souffrance. Nous parcourions des kilomètres avant de puiser l’eau au marigot. Aujourd’hui en quelques minutes, on puise de l’eau. Avant les élèves qui vont à l’école ne trouvaient pas de lampes pour apprendre, mais avec l’électrification du village, les enfants ont la lumière pour apprendre. Pour moudre le maïs avant, on allait à 5km du village, mais maintenant à 2 minutes on est au moulin », a témoigné le chef du Comité Villageois de Développement (CVD) Koto Dzissa, le visage rayonnant de joie.

La population dudit village a aussi profité de la visite de Damien Mama pour présenter quelques doléances ,qui vont de la réhabilitation de la piste Ando Kpomey-Assahoun, à la construction d’un centre de santé en passant par l’appui dans l’agrandissement de la forêt communautaire et la scolarisation des enfants.

« Ando Kpomey est un exemple de dynamisme communautaire prometteur. C’est un village dans lequel il y a eu des initiatives de préservation de la forêt, d’élevage de poissons et de  différents produits agricoles. Nous ne devons pas nous arrêter à l’implantation des infrastructures.  Nous devons transformer profondément cette localité. Pour le faire, c’est important que les parents envoient leurs enfants à l’école et il faut qu’ils adoptent des habitudes de vie qui sont durables pour refléter l’idée d’éco-village qui est implantée à Ando Kpomey. Je pense que ce village a d’énormes potentialités et nous sommes fiers de les accompagner dans cette dynamique de transformation », a déclaré Damien Mama.

— Cap sur Assahoun-Gapé Kpédzi —

Après Ando Kpomey, Monsieur Mama et sa délégation ont visité la piste rurale Assahoun-Gapé Kpédzi  réhabilitée cette année dans le cadre de la mise en œuvre de la phase 2 du Programme d’Urgence de Développement Communautaire(PUDC). Cette piste de 15km traverse trois grands villages à savoir: Assahoun et Anyron (dans la préfecture de l’Avé) et Gapé Kpédzi  (dans la préfecture de Zio).

La visite de cette infrastructure a été marquée par une escale à la place publique du village d’Anyran et celle de Gapé Kpédzi pour recueillir des témoignages de des populations de ces localités, autrefois mal desservies à cause du mauvais état de la piste.

Pour ces villageois — agriculteurs et éleveurs en majorité — cette nouvelle piste leur permet désormais d’acheminer facilement leurs produits agricoles et autres vers les marchés.  D’après le chef village Anyron, Avokor VI, elle permet également de gagner considérablement en temps.

« Avant, je faisais plus de 2 heures avec mon engin pour aller à Assahoun distant seulement de 10 kilomètres. Mais maintenant, je fais seulement une dizaine de minutes », confié le chef  du village d’Anyron.

C’est sur une note de satisfaction que le représentant-résident du PNUD au Togo, a terminé la deuxième étape de sa visite de terrain de ce jeudi.

« Cette visite nous a permis de constater la qualité des ouvrages et ce que nous avons vu, est rassurant. Les témoignages écoutés, montrent très bien que le gouvernement togolais a raison d’avoir initié et financé le PUDC. Ceux sont ces genres d’expériences que nous devons multiplier, afin de désenclaver ces localités et permettre aux producteurs, commerçants et aux femmes, de circuler librement et de faire circuler leurs produits pour des activités économiques un peu plus dynamiques », a apprécié Damien Mama.

Au total 406 Km de pistes ont été réalisées dans les cinq régions du Togo entre 2016 et 2018 à travers PUDC.

Le Programme d’Urgence de Développement Communautaire (PUDC) est un programme de 3 ans budgétisé à hauteur de 155 milliards de FCFA et  lancé le 30 Juin 2016 par le chef de l’État Faure Gnassingbé.

Il vise à améliorer significativement les conditions de vie des populations et réduire les inégalités dans les zones rurales. FIN

De retour à Lomé, Edwige AKOTOH