Projet de promotion de l’alphabétisation fonctionnelle de base dans les préfectures de Kloto et d’Agou : Les résultats restitués à Kpalimé

Les néo alphabètes, après la présentation des résultats.

Les résultats du projet de promotion de l’Alphabétisation fonctionnelle de base dans les préfectures de Kloto (commune de Kpalimé et village environnant) et d’Agou (Nyamessi) ont été restitués vendredi Kpalimé (environ 120 km u nord de Lomé) lors d’une rencontre qui a regroupé les bénéficiaires, partenaires et autorités impliquées, a constaté le correspondant de l’Agence Savoir News.

Mme Agédzi Aku Enyonam (présidente de a délégation spéciale de la commune de Kpalimé), Yawo Adika (chef division Alphabétisation à la direction régionale de l’Action sociale, de la Promotion de la Femme et de l’Alphabétisation) et Elias Adodo Kokou Abloflan (responsable du suivi-évaluation) ont pris part à cette rencontre.

Mis en œuvre par l’Ong Action Protection Mère et Enfant pour le Développement (APMED) sur une période de deux ans, ce projet — qui a reçu  l’appui financier de la Fondation MAAGDENHHUIS — est arrivé à terme depuis le 31 décembre 2018.

Ce projet vise à promouvoir sur la base de l’alphabétisation fonctionnelle, la lecture, l’écriture et le calcul écrit dans nos langues locales (Ewé, Tem) et le Français à travers la formation de sept alphabétiseurs pour l’accompagnement des femmes analphabètes et la prise en charge de sept clubs dans les préfectures d’Agou et de Kloto.

En effet, depuis août 2016 au 31 juillet 2017, une 1ère phase d’alphabétisation en langues maternelles (Ewé et Tem), s’est déroulée avec 219 apprenants inscrits avec 171 admis (152 femmes et 19 hommes), 29 ajournés et 19 abandons.

La 2ème phase qui a couvert la période du 1er Janvier au 31 Décembre 2018, a ciblé les néo-alphabètes de la première année en français.

L’effectif inscrit est de 189 apprenants (166 femmes et 23 hommes) pour 154 admis, 06 échoués, 26 abandons et 03 décès.

Ainsi, pour l’ONG APMED, la meilleure option d’alphabétisation qui respecte les normes définies par l’État (c’est-à-dire un programme d’alphabétisation qui commence par la langue maternelle pour installer des bases très solides aux apprenants avant d’amorcer le français) a été adoptée.

Le montant global de la première année s’élève à 10,084 millions de F.CFA dont une subvention de 891. 914 FCFA avec une contribution d’APMED de 1,123 million de F.CFA.

Pour la deuxième année, le montant global du financement est de 14,426 millions de F.CFA dont 13,760 millions de F.CFA comme subvention avec une contribution d’APMED de 666.500 F.CFA.

Le projet dans sa mise en œuvre, a connu un des difficultés liées aux retards des apprenants pendant les cours à cause des corvées d’eau (longues distances pour avoir accès à l’eau), à l’état défectueux des pistes qui rend difficile l’accès à certaines localités notamment Nyaméssi et Blifou.

Il faut noter aussi qu’il y a eu des abandons (19 cas soit 8,67%   en année 1 et 26 cas soit 13,75% en année 2). Cela est dû au changement de domicile de certains apprenantes/apprenants et à des décès.

En dépit des difficultés, le projet a eu des impacts dans sa mise en œuvre.  Il a permis le renforcement des liens de solidarité et d’éclosion des groupes d’entraide qui sont devenus à ce jour des sociétés coopératives au sein des clubs. A titre d’exemple, l’initiation d’un site maraîcher et de culture de manioc à Sandal copé, l’organisation des femmes autour de la culture de niébé, la  fabrication de l’huile de palme et le petit commerce à Nyamessi, et l’agriculture (culture de curcuma), le petit commerce  et la fabrication de l’huile de palme  initiés par les femmes de Blifou.

Dans le souci de continuer à changer positivement la vie des populations à la base, l’ONG recommande au partenaire son  soutien financier pour la post-alphabétisation.

Elle entend aussi poursuivre le renforcement des comités d’alphabétisation installés et de chercher aussi des partenaires pour la réalisation des adductions d’eau potable pour éviter les corvées d’eau et des cas de retard constatés dans les rangs des femmes.

Pour Mme Katou Brigitte (coordinatrice de l’ONG APMED), les résultats sont un véritable succès. Elle remercié son partenaire la fondation MAAGDEN’HUIS pour son appui financier et technique et les différents acteurs (les Responsables des services déconcentrés de l’Etat, les chefs d’Agence ICAT Agou et Kloto, ainsi que les différents consultants et les responsables d’OSC partenaires) impliqués, pour leur contribution.

Les participants ont reçu chacun une attestation de formation, de même que des attestations d’immatriculation ont été remises aux organisations professionnelles agricoles.

Mme Karine Adigo (représentante de la Fondation MAAGDEN’HUIS) s’est réjouie de s’engager auprès d’APMED dans cette vision de voir émerger, des communautés rurales vibrantes, et économiquement prospères, à travers l’autonomisation des femmes.

Elle a relevé l’impact que l’alphabétisation fonctionnelle a eu dans de nombreux pays : « l’aspect psychosocial de ces projets, notamment le renforcement de l’estime de soi, la participation au développement de sa communauté n’est pas à négligé ».

Elle a salué l’implication du gouvernement togolais dans ce processus à travers sa stratégie nationale d’alphabétisation qui lui permet d’accompagner les structures associatives dans la mise en œuvre de ces projets. FIN

De Kpalimé, Bolassi ATCHINAKLE