Présidentielle/Discussions : Les « poids lourds » claquent la porte, le PNP absent

Vue partielle de la salle, lors de la rencontre.

L’Alliance nationale pour le changement (ANC), la coalition C14 et le Comité d’Action pour le Renouveau (CAR) ont quitté les discussions entamées ce mardi par le gouvernement avec l’opposition, dans le cadre de la présidentielle de 2020, dénonçant le contenu de l’ordre du jour, a constaté une journaliste de l’Agence Savoir News.

D’autres partis de l’opposition étaient également invités : Union des forces de changement (UFC), Nouvel engagement togolais (NET), Parti Démocratique Panafricain (PDP), Mouvement patriotique pour le développement et la démocratie (MPDD), Mouvement des Républicains Centristes (MRC).

Étaient aussi à la table, l’Union pour la République (UNIR, au pouvoir) et des responsables de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) et la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC).

Le Parti national panafricain (PNP) de Tikpi Atchadam (en exil), n’a pas répondu à l’invitation du gouvernement.

L’ANC, le CAR et la C14 ont vite quitté la salle de réunion du ministère de l’administration territoriale, l’ordre du jour ne répondant pas à leur attente.

« Nous avons compris qu’on ne nous donne aucune opportunité d’influencer le processus, de poser les problèmes que nous avons, dans le souci de contribuer à un scrutin qui soit apaisé et dont le résultat soit accepté par tous », a déclaré Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson (coordinatrice de la coalition).

« Nous ne voulons rien bloquer. Nous sommes animés d’un désir de contribuer positivement à des élections qui obtiennent l’assentiment de tous », a-t-elle ajouté.

 

Des échanges pas dans le sens de l’amélioration du cadre électoral

 

« A l’allure que prend la tournure de cette rencontre, ces échanges n’iront pas dans le sens de l’amélioration du cadre électoral », a dénoncé Jean Pierre Fabre (président de l’ANC).

« Nos préoccupations aujourd’hui concernent le fichier électoral. Il faut faire un recensement et tout le monde sait que le fichier est gonflé dans les zones que le pouvoir considère comme son +fief+ », a affirmé le principal opposant.

Plusieurs leaders de l’opposition exigent un recensement électoral avant la présidentielle prévue entre le 19 février et le 5 mars 2020.

Le gouvernement a plutôt prévu une révision des listes électorales du 29 novembre au 1er décembre.

Vue partielle de la salle, lors de la rencontre.

L’ordre du jour présenté à l’ouverture des discussions ne comporte « l’examen d’aucune des revendications que les partis de l’opposition et les organisations de la société civile ont formulées au sujet des conditions de transparence et d’équité du scrutin en question, notamment à propos de la composition de la CENI et de ses démembrements, de la HAAC et de la Cour constitutionnelle », a appuyé Me Yawovi Agboyibo (président du CAR).

 

Des préparatifs sur les roulettes

 

Aklesso Atcholé (secrétaire exécutif du parti UNIR), s’est dit rassuré des préparatifs qui vont bon train au niveau des organes chargées de préparer cette présidentielle.

« Nous serons dans les délais pour la tenue de ces élections », a-t-il précisé.

Selon le ministre en charge de l’administration territoriale Payadowa Boukpessi, la CENI fera le point de l’avancement des préparatifs à son niveau notamment, la prise en compte de la nouvelle donne intervenue avec le vote des Togolais de l’extérieur.

« La HAAC nous fera également le point et nous partagerons enfin les informations sur les préparatifs au plan sécuritaire », a indiqué le ministre.

Ces dernières semaines, plusieurs leaders de l’opposition ont appelé le pouvoir à des discussions avant la présidentielle, afin « d’améliorer le cadre électoral ».

Ils ont réitéré cet appel devant la mission conjointe ONU/Cédéao qui a séjourné dans la capitale togolaise la semaine dernière.

Certains opposants et responsables de la société civile réunis autour de Mgr Philippe Fanoko Kpodzro (Archevêque émérite de Lomé et doyen des évêques du Togo), sont allés loin, demandant la « suspension » du processus électoral, « afin de permettre des discussions entre les parties prenantes pour un processus consensuel ». FIN

 

Bernadette AYIBE/ Rédaction