Pour approfondir la feuille de route de la décentralisation et des locales: Plusieurs acteurs en conclave de trois jours à Lomé

Cadres de ministères, politiques, partenaires techniques et société civile ont entamé ce mardi à Lomé, un atelier de trois jours en vue d’approfondir les grands axes retenus dans la feuille de route de la décentralisation et des élections locales, a constaté l’Agence Savoir News.

Cette feuille de route a été élaborée par un « comité technique » regroupant d’éminentes personnalités issues du monde universitaire et administratif.

Des chefs traditionnels, des préfets, des représentants des collectivités territoriales décentralisées et des institutions de la République, ainsi que des personnes ressources prennent également part à cet atelier dont les travaux ont été ouverts par le ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et des collectivités locales Payadowa Boukpessi.

Étaient aussi présents à l’ouverture : Marc Fonbaustier (ambassadeur de France au Togo), David Gilmour (ambassadeur des USA au Togo) et Mme Khardiata Lo N’Diaye (Représentante Résidente du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).

Placée sous le thème : « Décentralisation, facteur de la démocratie à la base et du développement local », cette rencontre permettra aux participants de mesurer le chemin parcouru par le gouvernement dans le cadre du processus national de décentralisation, d’étudier l’option du transfert progressif de compétences et de plancher sur le financement de la décentralisation.

Ils auront également — durant ces trois jours — à analyser le dispositif institutionnel de pilotage de la décentralisation au Togo, la notion de l’intercommunalité, la stratégie de communication à mettre en œuvre pour accompagner le processus de décentralisation et l’appréciation des expériences des autres pays en matière de décentralisation, d’élections locales et de gouvernance locale.

Des thèmes variés seront donc abordés : (i) Transfert de compétences, intercommunalité et tutelle, (ii) Financement de la décentralisation et (iii) Mécanismes de suivi de la mise en œuvre de la décentralisation et renforcement des capacités.

Selon le ministre de l’administration territoriale, la décentralisation, illustration de la démocratie à la base, n’est pas seulement un héritage colonial : « C’est une conception rationnelle pour les États épris de développement harmonieux, elle figure en bonne place dans le programme quinquennal du Chef de l’État ».

« Ainsi pour lui donner sa dimension réelle et garantir sa réussite, le président de la République s’est engagé à amorcer la décentralisation, développer les différentes régions et préfectures, rapprocher l’usager des services publics, prendre des décisions selon le contexte local et organiser les élections locales », a souligné Payadowa Boukpessi.

Dans ce combat pour le développement local, a-t-il poursuivi, les organisateurs de la société civile ont également un rôle non négligeable à jouer.

« Mais, même si la démocratie à la base est aujourd’hui incontournable, l’expérience a montré qu’une décentralisation réussie est celle qui s’accompagne d’une déconcentration efficace qui est une pièce essentielle du processus de décentralisation », a ajouté le ministre.

Pour la Représente du PNUD au Togo, toute décentralisation implique une véritable consultation entre gouvernants et acteurs politiques et civils.

« La décentralisation constitue pour le Togo un enjeu considérable et original par rapport aux politiques de décentralisation qui sont conduites dans d’autres pays. Un enjeu important, parce que le peuple togolais aspire à des conditions de vie meilleure et une démocratie locale plus effective à laquelle la décentralisation peut contribuer. Un enjeu original, parce que la décentralisation togolaise se trouve au cœur de la modernisation de l’État et de l’accélération du processus transformationnel de l’économie et de la société togolaise », a précisé Mme Khardiata Lo N’Diaye.

Selon des sources proches de l’atelier, la feuille de route élaborée par le « comité technique » comporte plusieurs innovations, notamment la communalisation intégrale du pays et la non-discrimination entre les communes.

Les communes issues de ces innovations seront dirigées par les nouvelles autorités locales élues et dont la mission principale, sera de favoriser le développement local participatif et la promotion sociale des communautés à la base. Ces communes seront, soit des regroupements de cantons, soit des cantons pris individuellement, soit un regroupement de quartiers.

Rappelons qu’au Togo, les dernières élections locales remontent à 1987. Les Mairies sont dirigées par des présidents de délégations spéciales. L’opposition a plusieurs fois, accusé le pouvoir de retarder la tenue de ces élections locales. Ces derniers mois, le sujet a encore fait place dans les débats politiques où le pouvoir est toujours pointé du doigt. FIN

Abbée DJAGLO

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