PND : Très critique, Nathaniel Olympio relève « d’insuffisances multiples »

Nathaniel Olympio, face aux journalistes ce 22 octobre 2019.

Officiellement lancé le 4 mars dernier, le Plan National de Développement (PND/2018/2022),  s’est donné comme défi de faire du Togo, la « plateforme économique par excellence » dans la sous-région.

En cinq années de mise en œuvre du Plan, plus de 4622,2 milliards F.CFA (environ 8,3 milliards $) de ressources seront nécessaires pour transformer structurellement l’économie togolaise pour une croissance forte, durable, résiliente, inclusive et créatrice d’emplois, améliorant le bien-être social.

Le rôle du secteur privé est prépondérant. Car, figure de proue de cette stratégie de développement, les privés pourraient y participer à hauteur d’un peu plus de 2999,1 milliards de F.CFA (5,4 milliards $), soit 65% du coût global du PND.

Face à des journalistes ce mardi, Nathaniel Olympio (président du Parti des Togolais/Opposition) a parcouru ce document, notamment ses trois grands axes, avec un regard très critique.

Dans un petit rappel des plans ou programmes d’action précédents (DSRP1, DSRP2, SCAPE etc…), M.Olympio a d’entrée affirmé que les « facteurs de succès de tous les plans de développement élaborés par le gouvernement n’ont jamais été réunis», d’où les «échecs successifs enregistrés ».

Selon lui, le PND péchant en misant beaucoup sur la croissance du PIB : «la croissance démographique est de 4,22%. L’exode rural accroit, il y a les besoins de base en matière d’infrastructures, d’éducation, de services de santé, d’assainissement, d’adduction d’eau, de transport et d’énergie … ».

Nathaniel Olympio, face aux journalistes.

« Des frustrations sociales et politiques créent l’instabilité et éloignent les investisseurs, la croissance actuelle n’est pas inclusive », a-t-il expliqué.

« En 2012, le gouvernement nous a promis une croissance à deux chiffres pour 2015. Finalement, la croissance était estimée à 5,74%. En 2018, le Togo a enregistré une croissance de 4,88%. Maintenant, on nous promet encore un taux de croissance de 7,6% les 5 ans à venir. Ils ne font que des promesses », a critiqué le président du Parti des Togolais.

 

‘Le PND connaîtra le même sort que les précédents plans’

 

Parcourant les trois axes, M.Olympio a relevé ‘d’insuffisances multiples ». Dans l’axe 1 (mise en place un hub logistique d’excellence et un centre d’affaires de premier ordre), l’opposant a noté l’absence du ‘petit commerce’.

Dans l’axe 2 (développement des pôles de transformation agricole, manufacturiers et d’industries extractives), les ‘petites exploitations agricoles’, ont été également oubliés, a-t-il souligné, d’où le d’insécurité alimentaire et la forte proportion de l’exode rural.

Dans l’axe 3 (consolider le développement social et renforcer les mécanismes d’inclusion), qui seront les bénéficiaires des logements ? Et quelles seront les conditions ? S’est-il interrogé.

« Le PND ne tiendra pas ses promesses. Il connaîtra la même fin que les plans précédents », a averti M.Olympio.

Précisons que plusieurs grands économistes dont l’ancien Premier ministre béninois Lionel Zinsou ont loué la qualité du Plan.

La capitale togolaise a même abrité en juin dernier, un grand forum économique Union européenne -Togo, rencontre axée sur le PND et qui a rassemblé 1.200 personnes dont des investisseurs européens.

Au Togo, 141 projets bancables ont été retenus pour 852 milliards de F.CFA (1,3 milliard d’euros) lors de ce forum. FIN

 

Edem Etonam EKUE