Nathaniel Olympio : « Personne dans la coalition n’est prêt à aller à une élection dans les conditions actuelles »

Nathaniel Olympio, président du Parti des Togolais.

Aucun parti politique, membre de la coalition qui manifeste contre le régime en place depuis environ un an,  « n’est prêt à aller à une élection dans les conditions actuelles », a affirmé ce dimanche, Nathaniel Olympio, président du Parti des Togolais.

« Personne dans la coalition n’est prêt à aller à une élection dans les conditions actuelles. La coalition a aujourd’hui une responsabilité à assumer et qu’elle va assumer. Elle n’a pas vocation à aller s’asseoir autour d’une CENI (Commission électorale nationale indépendante) qui est déjà instrumentalisée », a martelé M.Olympio sur la radio privée Pyramide Fm.

Selon lui, les leaders de ce regroupement de 14 partis politiques de l’opposition se battent « pour obtenir des conditions de jeu acceptable en démocratie ».

« Et ces conditions passent par les réformes constitutionnelles, institutionnelles et électorales. Tant que nous n’avons pas atteint ces objectifs-là, il n’est même pas question de parler d’élections. Donc pas question de parler d’élections, tant qu’on n’a pas les réformes », a-t-il précisé.

« Nous avons tous convenu qu’il faut faire les réformes, mais il faut les faire maintenant. Pourquoi on se précipite pour appeler des gens à aller à des élections, alors que rien n’est fait pour mettre en œuvre les réformes ? La coalition ne va pas se laisser prendre », a ajouté M.Olympio, membre de la coalition de l’opposition.

La CENI a repris à toute vitesse ses activités cette semaine, en vue des législatives du 20 décembre, conformément à la feuille de route de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) pour une sortie de crise au Togo.

Dans un communiqué rendu public mercredi soir, la Commission électorale a annoncé officiellement avoir repris en vue de l’installation de ses démembrements et de la préparation du recensement des électeurs, pour disposer d’un nouveau fichier électoral. Elle a surtout promis de « s’atteler à mettre en œuvre toutes les dispositions pour remplir sa mission d’organisation et de supervision des consultations électorales, dans le respect de la constitution et du code électoral.

Déjà jeudi dernier, la CENI a dans un communiqué, invité les partis politiques à lui faire parvenir les noms de leurs représentants devant siéger dans les Commissions électorales locales indépendantes (CELI) au plus tard le 13 août pour la révision intégrale du fichier électoral.

Le même jour, elle a tenu une séance plénière à son siège, réunion qui a porté sur le point des diligences à accomplir par les différentes sous-commissions, ainsi que les prochaines activités de la Commission.

Pour l’instant, la Commission électorale fonctionne sans les quatre représentants de l’opposition parlementaire. Ces partis politiques boudent cette commission depuis son installation. Au Togo, la commission électorale est chargée d’organiser et de superviser les élections.

Mardi dernier, Jean-Claude Kassi Brou (président de la Commission de la CEDEAO), a réaffirmé la volonté de l’organisation sous-régionale à accompagner le Togo « à réaliser des élections transparentes et fiables à la date indiquée ».

« Il est donc important que l’ensemble des acteurs s’inscrivent dans cette dynamique pour le respect effectif de cette date », avait précisé M. Brou à l’issue d’une séance de travail avec les délégations du parti au pouvoir et de la coalition de l’opposition (les deux protagonistes de la crise qui secoue le pays depuis environ un an).

Une mission des deux facilitateurs (présidents ghanéen et guinéen) serait attendue à Lomé les prochains jours, selon de sources concordantes. FIN

 

Edem Etonam EKUE