Marche du MEET prévue vendredi prochain à Lomé: Une manifestation qui suscite la polémique dans des milieux politiques

Des responsables du Mouvement pour l’épanouissement des étudiants du Togo (MEET), ont appelé lundi dernier lors d’une conférence de presse à une « grande » marche vendredi prochain à Lomé pour exiger notamment la réintégration du président de ce Mouvement Sébou Adou, exclu pour 6 ans de toutes les Universités du Togo.

Ces étudiants exigent également de nouvelles discussions avec le gouvernement en vue d’un « accord » et la démission du président de l’Université.

Le MEET est le Mouvement ayant déclenché des manifestations sur le Campus depuis le 25 mai dernier pour dénoncer le nouveau système « Licence Master Doctorat » (LMD). Ce Mouvement se présente aujourd’hui comme la plus importante Association estudiantine sur le campus de Lomé.

Depuis le déclenchement des manifestations, les activités pédagogiques sont fortement perturbées sur le campus de Lomé. L »accord » intervenu entre autorités de l’université de Lomé, représentants des organisations estudiantines et représentants du gouvernement le 6 juin dernier n’a pratiquement servi à rien.

Fermé le 27 mai, le campus de Lomé avait été rouvert le 9 juin suite à cet « accord, mais les cours n’ont pas toujours repris.

Les responsables du MEET réclament notamment une « application modérée du système LMD » et le versement d’une cinquième tranche d’aide.

Ce système LMD devant permettre d’harmoniser des cursus universitaires est boudé par bon nombre d’étudiants.

La marche annoncée vendredi par le MEET est la plus grande manifestation initiée depuis le déclenchement le 25 mai des mouvements sur le Campus de Lomé. Car, il s’agira d’une manifestation de rues qui conduira les étudiants à la présidence, avait souligné Kodjo Awoudi, premier vice-président du MEET.

Dans certains milieux politiques, des commentaires vont déjà bon train et certains crient déjà à la récupération politique.

Selon certains, cette marche n’est que le signal des « actions d’envergure » annoncées par le Comité d’Action pour le Renouveau (CAR), lors d’une conférence de presse animée par des responsables de ce parti le 22 juin dernier.

Me Dodji Apévon avait dénoncé le « mépris » avec lequel le pouvoir traite les revendications corporatistes des agents de santé et des étudiants.

« Si les étudiants ont des revendications que nous trouvons légitimes, on ne peut que les soutenir. Les étudiants demandent qu’on leur crée de meilleures conditions d’études. C’est aussi un problème au Togo pour exclure celui qui est à la tête du mouvement pour 6 ans ? », avait souligné Me Apévon.

Comme il n’est plus un secret pour personne, le MEET est taxé par certains responsables politiques d’être proche du CAR.

Par exemple l’un des responsables politiques de l’opposition, Abass Kaboua avait déjà répété plusieurs fois sur certaines radios privées que ce Mouvement serait « manipulé » par le CAR.

Même sur le plateau d’une chaîne de télévision privée, il a répété la même chose, déclaration qui a d’ailleurs suscité la colère M.Awoudi, également présent sur le plateau.

« A mon avis, le débat n’est pas là. On ne peut pas refuser à un parti politique de soutenir les actions d’un mouvement estudiantin ou d’une Association quelconque, s’il le juge légitime. La preuve, plusieurs partis politiques ont rendu publics des communiqués et déclarations, suite aux mouvements observés sur le Campus et l’exclusion de Sébou Adou », a expliqué le responsable d’un parti politique d’opposition.

Pour un ministre proche du pouvoir, il est « malsain que des partis politiques se cachent derrière des manifestations des étudiants pour mener leurs actions. Le débat politique a sa place ailleurs et non au milieu des étudiants ».

De l’avis de certains observateurs de la scène politique togolaise, il est tout à fait normal que des soulèvements dans le milieu estudiantin soient souvent assimilées à de la manipulation ou de la récupération politique, car les plus grands soulèvements politiques partent des Universités, même dans les grandes démocraties.

Pour l’instant, ce n’est que des polémiques et supputations, dans la mesure où ceux qui projettent leur manifestation ne se réclament d’aucune formation politique. En plus, leur plateforme revendicative n’a rien à voir avec les politiques. L’avenir nous édifiera certainement.

Mais reste à savoir également si les responsables de cette manifestation projetée vendredi prochain ont déjà rempli toutes les formalités administratives.

Edem Etonam EKUE

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