Manif : La coalition de l’opposition annule son « meeting » de vendredi

Le regroupement des 14 partis politiques de l’opposition a décidé de surseoir à son « meeting » d’information annoncé pour vendredi, « pour permettre une plus grande mobilisation des populations pour les manifestations pacifiques publiques des mercredi 20 et jeudi 21 septembre », indique un communiqué rendu public ce jeudi.

« Les populations togolaises, lors des manifestations des 6 et 7 septembre 2017, se sont mobilisées pour revendiquer le retour à la constitution de 1992 dans sa version originelle, les réformes électorales et le vote des Togolais de l’étranger, le déverrouillage des Institutions et la libération sans condition des prisonniers politiques. Malheureusement au lieu de prendre la mesure des aspirations légitimes des populations, le régime en place s’enferme dans un entêtement et dans la diversion comme il en a l’habitude », souligne un communiqué dont l’Agence Savoir News a obtenu copie.

« Pour preuve, à la session extraordinaire de l’Assemblée nationale ouverte la mardi 12 septembre 2017, au lieu d’aller à la priorité du moment, les députés de la majorité parlementaire proposent des sujets en déphasage avec les aspirations profondes des populations. Cette situation montre à suffisance le mépris que ce régime a pour les Togolais », souligne le texte.

« Tirant les leçons de cette nouvelle donne », poursuit le communiqué, « les forces démocratiques regroupées dans la coalition CAP2015-Groupes des Six-CAR-PNP-Santé du Peuple décident de surseoir au meeting d’information du vendredi 15 septembre 2017 pour permettre une plus grande mobilisation des populations pour les manifestations pacifiques publiques des mercredi 20 et jeudi 21 septembre 2017 ».

Les autorités togolaises ont invité mercredi après-midi, la population à « garder le calme » et à laisser les députés « faire leur travail en toute sérénité », après l’affectation du projet de révision constitutionnelle à la commission des lois constitutionnelles.

« Il s’agit pour nous tous maintenant, gouvernement, partis politiques, société civile et toute la population de garder notre calme pour laisser ceux que nous avons élus pour élaborer les textes, faire leur travail en toute sérénité », souligne une déclaration lue lors d’une conférence de presse, tenue par MM. Djossou Sèmondji et Noupokou Dammipi (deux conseillers du président de la République).

Le texte adopté par le gouvernement en Conseil des ministres le 5 septembre et envoyé au Parlement, a été affecté à la commission des lois constitutionnelles lors d’une séance de la conférence des présidents et du bureau de l’Assemblée nationale.

Cette commission devra plancher sur le document vendredi. Ce projet de loi modifie les articles 52, 59 et 60 de la Constitution du 14 octobre 1992″, en consacrant la « limitation des mandats et le mode de scrutin à deux tours ».

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) va travailler aux côtés de l’opposition et du gouvernement togolais « pour que des concessions soient faites », a indiqué mercredi à Lomé, Marcel de Souza.

M. de Souza (président de la commission de la Cédéao), a été reçu en audience par le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé, après avoir rencontré des leaders de l’opposition, des membres du gouvernement et la société civile y compris les syndicats et les religieux. Il a également rencontré l’ex-opposant historique Gilchrist Olympio.

« Partout où il y a crise, nous devons y aller, puisque nous avons un protocole sur la prévention, le règlement et la gestion des crises. Nous ne pouvons rester sans rien faire, surtout qu’actuellement le président Faure Gnassingbé est en même temps le président de la conférence des chefs d’Etat de la CEDEAO. Des consultations que nous avons eues, il ressort qu’il y a une volonté de dialogue, dialogue engagé pour faire les réformes », a-t-il souligné.

« Ce que nous recherchons, c’est de parvenir à ces réformes par la voie de la paix, parce que nous avons noté que toutes les crises, tous les affrontements finissent toujours par le dialogue autour d’une table. Pourquoi ne pas faire l’économie des affrontements qui se terminent par des bains de sang ? », s’est-il interrogé, avant d’ajouter: « Nous avons rappelé à l’opposition et au pouvoir que leur patrimoine commun s’appelle le Togo ».

« On sait d’où part une balle, mais on ne sait pas où elle atterrit. Si on déchire le Togo, qu’est-ce qui nous restera ? La Communauté régionale ne peut pas rester sans rien faire », a-t-il précisé. FIN

Junior AUREL

www.savoirnews.net, l’info en continu 24H/24