Mali: Le chef de l’opposition se lance dans la course à la présidentielle

©TANYA BINDRA/EPA/MAXPPP - epa03811354 Mali presidential candidate Soumaila Cisse addresses his supporters after the government announced that the election will proceed to a run-off between Cisse and Ibrahim Boubacar Keita, in Bamako, Mali, 02 August 2013. The second round will be held on 11 August 2013 between Soumaila Cisse, a former Finance Minister, and Ibrahim Boubacar Keita (IBK) a former Prime Minister, to see who will become Mali's next president. EPA/TANYA BINDRA *** FRANCE ONLY ***

Le chef de file de l’opposition au Mali, Soumaïla Cissé, s’est lancé samedi dans la course à l’élection présidentielle prévue le 29 juillet, devant plusieurs dizaines de milliers de ses partisans réunis dans un stade de Bamako.

« Sachez que c’est le début du changement. Sachez que nous avons emprunté un chemin qui est irréversible. Sachez que la victoire est certaine », a lancé sous les ovations M. Cissé, 68 ans, un économiste de renom et l’un des vétérans de la politique au Mali.

L’ancien ministre des Finances et de l’Economie, vêtu pour l’officialisation de sa candidature d’un boubou blanc et coiffé d’un bonnet, devrait notamment retrouver face à lui l’actuel président, Ibrahim Boubacar Keita, 73 ans, qui n’a pas encore officiellement confirmé sa candidature bien qu’il ait été investi candidat le 7 mai par une coalition de près de 70 partis.

« Soyons très vigilants, pas de tricherie comme en 2013 », a déclaré samedi M. Cissé, président de l’Union pour la République et la démocratie (URD), que M. Keïta avait cette année-là battu au second tour de la présidentielle avec un score écrasant de 77,6% des voix.

« Nous allons mettre à la retraite le président sortant qui a un mauvais bilan », a déclaré à l’AFP Habibatou Touré, une étudiante de 23 ans.

Les chefs de l’opposition en Guinée, Cellou Dalein Diallo, et au Burkina Faso, Zéphirin Diabré, ont assisté au meeting dans le « Stade du 26 mars » où quelque 80.000 personnes, selon les organisateurs, avaient pris place.

Le 29 avril, une coalition d’une soixantaine de partis politiques et associations, dont font partie M. Cissé, l’opposant Tiébilé Dramé, ainsi que plusieurs autres candidats déclarés à la présidentielle, se sont engagés à « mettre fin à l’immense gâchis qu’a été le quinquennat finissant », selon leur manifeste.

Le gouvernement a officiellement convoqué le corps électoral pour le scrutin du 29 juillet auquel près d’une dizaine de candidats se sont déjà déclarés.

Parmi eux figurent un ex-Premier ministre de M. Keita, Moussa Mara, un de ses anciens ministres, Mohamed Ali Bathily, le maire de Sikasso (sud), Kalifa Sanogo, le richissime homme d’affaires Aliou Boubacar Diallo, l’ancien ministre et militaire Moussa Sinko Coulibaly, ainsi que deux hauts fonctionnaires internationaux, Modibo Koné et Hamadoun Touré.

Battu une première fois à la présidentielle de 2002 par le président Amadou Toumani Touré, M. Cissé était candidat au scrutin prévu 10 ans plus tard mais qui a été annulé par le putsch du 22 mars 2012, qui a plongé le pays dans le chaos.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Ces groupes ont été en grande partie chassés et dispersés par une opération militaire lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, qui se poursuit actuellement.

Mais des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU (Minusma), régulièrement visées par des attaques, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes.

 

SOURCE : AFP