Les parlementaires togolaises créent un caucus pour une meilleure participation des femmes à la vie politique

Le Togo, bénéficie d’une force vive féminine dont l’impact et le potentiel pour le développement national est tout à fait considérable. Présentes et actives dans tous les secteurs de la vie économique, les femmes jouent un rôle crucial dans la croissance économique et le développement du pays. Pourtant, et malgré les avancées enregistrées en termes de représentation féminine dans les instances électives et décisionnelles (21% de femmes au Gouvernement), le Togo ne compte à ce jour aucune femme sur les 35 préfets. De plus, il est encore bien loin de la moyenne mondiale de présence féminine dans les instances législatives (19%, à ce jour).

C’est précisément dans cette perspective qu’avec l’appui du Programme des Nations-Unies pour le développement, l’Assemblée nationale a mis en place, en son sein un Caucus des femmes parlementaires. Ce dernier s’assigne de promouvoir une large participation des femmes aux instances décisionnelles. Cette nouvelle instance a été lancée, officiellement, le mardi 13 septembre 2011.Devant une assistance composée de représentants du gouvernement, du corps diplomatique, des partis politiques, des organisations de la société civile et des médias, les députées de l’Assemblée nationale ont présenté cette structure, ainsi que ses objectifs et les grandes lignes de son programme.

Depuis 2007, le PNUD soutient les initiatives pour l’implication des femmes dans les sphères décisionnelles. Il a ainsi apporté son appui à la société civile dans le plaidoyer pour l’égalité de genre dans la vie publique et politique. De même, il appuie le Ministère des droits de l’Homme, de la consolidation démocratique et de la formation civique, en coordination avec le Ministère de la promotion féminine, dans la finalisation d’un avant-projet de loi instituant un quota de représentation féminine. Dans le même sens, il soutient les efforts pour le renforcement de capacités des femmes leaders et candidates potentielles. Ces appuis s’inscrivent dans le « Projet de renforcement des capacités du parlement en prévention des crises », qui met l’accent sur le rôle des femmes en la matière. Par ailleurs, l’Assemblée nationale bénéficie d’un projet de modernisation et de renforcement des capacités financé par le PNUD, au titre de la Stratégie de développement parlementaire, adoptée en 2008.

Lors de la cérémonie de lancement, Mme Selomey Yamadjako, Représentante résidente adjointe du PNUD a ainsi réitéré la volonté de l’organisation d’accompagner et de soutenir les initiatives du caucus à travers les activités de formation, de coaching des femmes et de plaidoyer a-elle déclaré  »abolir les barrières culturelles et associer les hommes à la démarche genre, dont les bienfaits profiteront à tous. »

L’initiative de création du caucus vient renforcer les efforts engagés par ailleurs, au niveau national, pour une meilleure représentation féminine dans la vie publique et politique. Parmi les mesures susceptibles d’y contribuer, il convient ainsi noter l’élaboration d’un avant-projet de loi sur le quota de représentation féminine.

Selon Mme Christine MENSAH-ATOEMNE, Présidente de la Commission des droits de l’Homme de l’Assemblée nationale, et Vice-présidente du Caucus, les priorités consistent notamment à promouvoir la démarche genre comme outil pour élargir les espaces de participation et atteindre les objectifs de développement, tout en renforçant la dignité de la femme et sa confiance dans ses capacités à contribuer au débat public. De même, il faudrait continuer à  »encourager l’engagement des hommes pour la promotion de l’égalité de genre, pour le mieux-être de la nation toute entière » a-t-elle déclaré.

Au cours de la cérémonie de lancement, Mme Henriette AMEDJOGBE-KOUEVI, Ministre de la Promotion de la Femme est revenue sur les pesanteurs persistantes, qui perpétuent les stéréotypes et discriminations à l’égard des femmes, freinant à bien des égards leur émancipation. Il s’agit  »de pesanteurs socioculturelles, le poids de la tradition et de la réticence des femmes elles-mêmes ». Mais cela doit changer, a-t-elle déclaré. Un appel repris par la 2ème Vice-présidente de l’Assemblée nationale et Présidente du Caucus de femmes parlementaires, Mme Nassara DJOBO OURO-BANG’NA, qui a estimé qu’une ère nouvelle se lève pour la femme togolaise, grâce à la mobilisation générale autour de la question de l’égalité des sexes. Le Caucus entend encourager la mobilisation citoyenne des femmes et stimuler un vivier de femmes leaders qui, de par leur dynamisme et leurs idées, pourront contribuer de façon substantielle à consolider le développement du Togo.

A ce titre, les partenariats au niveau national et sous-régional pour la promotion de la participation féminine à la vie publique et politique méritent d’être développés et soutenus. Grâce au Caucus, l’institution parlementaire développera des actions concertées avec les autres entités nationales, les organisations de la société civile, les partenaires au développement et les autres acteurs concernés. Rappelons que l’égalité des sexes, inscrite aussi bien dans les Conventions relatives aux droits humains que dans la Constitution togolaise, se trouve au cœur de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement, auxquels a souscrit le Togo, notamment l’Objectif 3, consacré, plus spécifiquement, à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes.

Emile KENKOU/ PNUD-Togo